Une photo du bâtiment de la Banque du Canada.
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Pour faire face à la chute des prix du pétrole et les craintes croissantes de coronavirus, la Banque du Canada devrait réduire son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage lors de sa prochaine décision le 15 avril prochain.

« Compte tenu des prévisions de croissance plus faible, nous prévoyons que la Banque du Canada réduira ses taux de 100 points de base au cours des deux prochaines réunions », a déclaré le département économique de la BMO dans une note de recherche mardi.

Ainsi la BMO s’attend à une réduction de 75 points de base en avril et une autre de 25 points de base le 3 juin prochain. Si leur prédiction se vérifie, le taux directeur de la Banque du Canada serait ramené à 0,25 %, ce qui correspondrait au niveau le plus bas jamais atteint par la Banque lors de la crise financière de 2009, note le Globe and mail dans un article récent.

Les départements économiques des autres grandes banques du pays cherchent également à réviser leurs propres prévisions cette semaine, car ils s’attendent à des réductions de taux importantes.

« Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous puisse déterminer le moment où cela se produira… mais nous sommes plutôt à l’aise avec 100 points de base d’ici l’été, a déclaré Douglas Porter, économiste en chef de la BMO. Les banques centrales seront assez agressives pour prendre de l’avance. »

Les dérivés de taux d’intérêt sur le marché obligataire impliquent que les courtiers considèrent comme très probable une baisse de 50 points en avril.

Normalement, les banques centrales ajustent leur taux par tranches de quart de point, toutefois la panique due au coronavirus pourrait exiger davantage. La Banque du Canada semble déjà prête à aller plus rapidement puisqu’elle a réduit son taux d’un demi-point de pourcentage la semaine passée.

La BMO explique ses prédictions par la chute du prix du pétrole. La chute du pétrole brut américain à un niveau à peine supérieur à 30 dollars le baril porte un coup considérable aux prévisions de croissance canadiennes, qui tablaient généralement sur un prix moyen du pétrole de 50 à 60 dollars pour l’année.

Basant ses nouvelles prévisions sur une moyenne de 40 $US le baril, la BMO estime maintenant que l’économie se contractera fortement de 3,5 % en taux annualisé au deuxième trimestre. L’institution prévoit donc une croissance de 0,5 % pour l’ensemble de l’année 2020.