Une femme et un homme qui regardent deux feuilles de papier et semblent comparer ce qu'il y a dessus.
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Le concept de base des fonds négociés en ­Bourse (FNB) d’actions est la diversification par titres. Cependant, avec la création de ­FNB qui ne détiennent qu’une seule action, ce concept n’est plus toujours exact.

Aux ­États-Unis, les premiers ­FNB à titre unique ont été négociés pour la première fois en juillet de l’an dernier, après avoir reçu l’approbation de la ­Securities and ­Exchange ­Commission (SEC). Au ­Canada, le premier fonds de ce genre à obtenir l’approbation réglementaire provient de Purpose Investments.

Purpose a lancé ses cinq ­FNB ­Actions à revenu en décembre de l’an dernier. Les frais de gestion de chaque FNB sont de 0,40 %. Ils détiennent actuellement un total combiné d’environ 90 millions de dollars (M$) d’actifs.

« ­Leur utilité et leur cas d’utilisation sont conformes à ce que nous espérions avant de les lancer », affirme ­Vlad Tasevski, président directeur général et chef des produits à ­Purpose. Lors de la structuration des ­FNB Actions à revenu, ­Purpose a consulté ses clients pour savoir ce qui était important pour eux. La réponse de ceux-ci à l’offre a été enthousiaste.

L’exposition à une seule action à partir d’un titre négocié en ­Bourse avait été introduite auparavant en juillet 2021 lorsque ­CIBC a émis ses premiers certificats canadiens d’actions étrangères (CCAÉ), offrant une détention fractionnaire d’actions d’Amazon.com. Bien que les ­CCAÉ soient structurés comme des comptes de titres distincts, ils sont cotés à ­Cboe ­Canada et se négocient comme des ­FNB.

De cinq ­CCAÉ nés à l’été 2021, la gamme s’est étendue à 41, d’autres sont prévus, et les actifs avoisinent les 2,7 milliards de dollars.

« ­La réaction des investisseurs a été positive, avec un fort taux d’adoption à la fois pour les canaux d’investisseurs autonomes et de conseillers », indique ­Elliot ­Scherer, directeur général et chef mondial du groupe ­Solutions de patrimoine à ­Marchés mondiaux ­CIBC. La simplicité des CCAÉ en fait un produit de placement facile à comprendre pour les conseillers et à expliquer aux clients, et facile à assimiler pour les investisseurs autonomes.

Les ­CCAÉ de ­CIBC et les ­FNB ­Actions à revenu de Purpose offrent tous deux une exposition entièrement couverte au risque de change relatif aux actions américaines et permettent une exposition fractionnée aux actions d’une entreprise. Par ailleurs, même si l’actif ­sous-jacent est la même action, les deux produits diffèrent énormément.

Les cinq ­FNB ­Actions à revenu – qui offrent une exposition à ­Alphabet, ­Amazon.com, Apple, Berkshire Hathaway et ­Tesla – utilisent une combinaison de vente d’options d’achat couvertes et un effet de levier relativement faible.

Les options d’achat couvertes, vendues sur 40 à 50 % des actifs ­sous-jacents, génèrent des distributions mensuelles aux investisseurs. Inversement, un effet de levier allant jusqu’à 25 % des actifs en actions accroît les rendements potentiels, mais augmente également le risque. (Lire ­Bien comprendre les ­FNB avec stratégie d’options)

Le revenu engendré par les ­FNB ­Actions à revenu à partir de la vente d’options d’achat couvertes agit comme une protection contre l’augmentation du risque causée par l’effet de levier, estime Vlad Tasevski. « ­Sur une longue période de temps, le profil de risque réel, quand on mesure le risque en termes de volatilité, devrait être assez semblable à la détention d’actions. »

Selon ­lui, le revenu mensuel, sous forme de gains en capital fiscalement avantageux, est la principale caractéristique qui différencie les ­FNB Actions à revenu des ­CCAÉ ou de l’achat direct d’actions américaines.

Les ­FNB Actions à revenu permettent également aux investisseurs d’exprimer un point de vue moins haussier sur l’action ­sous-jacente, remarque ­Vlad ­Tasevski. En supposant que l’investisseur considère que l’action se maintient à l’intérieur d’une fourchette, que les perspectives de gain en capital à court terme sont moindres et que la volatilité est élevée, le ­FNB ­Actions à revenu sera plus attrayant en raison de la vente d’options d’achat couvertes.

Toutefois, si l’action monte suffisamment pour être rachetée par l’acheteur de l’option d’achat couverte, le FNB Actions à revenu ratera une partie de l’appréciation du prix. Selon ­Vlad ­Tasevski, si l’investisseur estime qu’il existe une forte possibilité de hausse de l’action, le ­CCAÉ correspondant ou l’achat direct d’actions fourniront une meilleure exposition.

Elliot ­Scherer souligne que la simplicité a été un aspect fondamental du succès de la gamme de produits ­CCAÉ.

« ­Les ­CCAÉ procurent une expérience semblable à celle d’un investissement direct dans l’une des entreprises américaines ­sous-jacentes, et les clients peuvent s’attendre à des performances et à des rendements en dividendes similaires, ainsi qu’à une apparence de détention d’actions américaines dans leur compte de courtage, tout en réduisant le risque de change », explique-t-il.

La couverture du risque de change est une nécessité d’affaires pour ­CIBC, car les ­CCAÉ n’entraînent pas de frais de gestion, de garde ou d’autres frais. CIBC tire des revenus de la gestion du risque de change, dont le coût intégré peut aller jusqu’à 0,6 % par an pour les investisseurs.

Pour compenser cela, les ­CCAÉ se négocient en dollars canadiens, ainsi les investisseurs n’ont pas à assumer le coût de conversion de la devise canadienne en dollars américains, comme ils le feraient pour acheter directement une action américaine. Il en est de même pour les investisseurs en ­FNB ­Actions à revenu.