Deux hommes d'affaires qui se serrent la main dans un immeuble.
fizkes / 123rf

Le milliardaire américain, qui est aussi l’un des investisseurs les plus célèbres au monde et un grand donateur du Parti démocrate, a révélé dans une interview au Wall Street Journal qu’il avait décidé de céder les rênes de ses puissantes fondations familiales à l’un de ses plus jeunes fils, Alexander.

Le successeur âgé de 37 ans a été nommé en décembre dernier par le conseil d’administration à la tête des Fondations Open Society (OSF), un des plus grands bailleurs de fonds privés au monde, qui versent environ 2 G$ par an à différentes causes.

Il est également l’unique membre de la famille à siéger au comité d’investissement du Soros Fund Management, un fonds d’investissement de 33 milliards de dollars (G$) créé par George Soros en 1970. Ce fonds est le principal gestionnaire d’actifs des Fondations Open Society.

Chaque année, les fondations de la famille Soros versent environ 150 M$ à des causes à caractère politique pour soutenir la gauche américaine, telle que la campagne d’Hillary Clinton, en 2016.

Dans le Wall Street Journal, Alexandre Soros n’a pas fait mystère de ses intentions : Il veut faire barrage au retour de Donald Trump, avouant être « plus politique » que son père et s’inquiéter à l’idée que l’ancien président républicain puisse être réélu à la Maison-Blanche en 2024.

Il a déclaré que, sous sa direction, les fondations familiales continueront à soutenir les causes politiques chères à son père, en y ajoutant les siennes, telles que le droit de vote et le droit à l’avortement, le vote des électeurs latinos et afro-américains et l’égalité des sexes.

Investisseur et philanthrope

George Soros a répété plusieurs fois sur diverses tribunes au cours des dernières années qu’il ne souhaitait pas voir l’un de ses cinq fils prendre sa succession à la tête de son empire. Le Hongrois, né à Budapest en 1930 et devenu citoyen américain en 1961, aurait eu pourtant le choix, car plusieurs de ses enfants mènent des carrières en finance ou en gestion philanthropique.

Le pionnier de l’industrie des fonds spéculatifs, qui était au début des années 2000 à la tête de l’une des 10 plus importantes fortunes des États-Unis, a plutôt choisi de passer le flambeau à celui qui faisait jusqu’à récemment figure d’outsider dans la course à la succession.

Né en 1985 à New York et titulaire d’un doctorat en Histoire de l’Université de Californie à Berkeley, son successeur alimentait plutôt la chronique mondaine ces dernières années, dirigeant la fondation portant son nom, créée en 2012 pour promouvoir la justice sociale et les droits de l’homme.

Protection de l’environnement

« J’ai toujours su que j’étais plus avantagé financièrement que les autres », confiait-il dans un portrait qui lui était consacré au début des années 2010 dans le New York Times. « Cela m’a donné l’impression d’être un imposteur et indésirable aux yeux de mon père. Je savais que si je ne réussissais pas, je serais rangé dans la catégorie des enfants riches et paresseux. Encore aujourd’hui, j’ai le sentiment de devoir travailler davantage pour montrer ce dont je suis capable. »

Présent sur les réseaux sociaux, où il multiplie les apparitions avec les personnalités de la politique, du sport et du spectacle, Alex Soros se montre intéressé par la protection de l’environnement et se dit proche des organisations juives progressistes. Le 3 juin, il publiait d’ailleurs une tribune sur le site de CNN pour signaler la mise en place par l’administration Biden d’une initiative nommée « National Strategy to Counter Antisemitism » afin de lutter contre les actes antisémites.