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On faisait alors face aux quatre incertitudes suivantes :

  1. La guerre commerciale;
  1. Les augmentations de taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed);
  1. L’inversion de la courbe obligataire;
  1. La destitution du président américain.

Le marché boursier était en train de décliner depuis la mi-septembre et à cause de ces quatre craintes, il a continué de baisser d’autant dans le mois de décembre. À la mi-décembre 2018, l’évaluation du marché américain s’élevait à 15 fois les profits anticipés1 et nous avions considéré que c’était une bonne opportunité d’achat. L’évaluation du marché américain a même baissé à 13.82 lors du creux du 24 décembre.

La seule incertitude qui a été réglée depuis ce moment est celle de la politique monétaire. La Fed a renversé la tendance de hausse de taux en orchestrant 3 baisses de taux. À l’exception de la Banque du Canada, plusieurs Banques Centrales à travers le monde ont également baissé les taux et ont mis de l’avant une politique monétaire très accommodante. Des programmes d’assouplissement quantitatif (QE) expérimentés pour la première fois lors de la crise financière ont recommencé à travers le monde et même la Fed augmente à nouveau son bilan financier en fournissant des liquidités dans le marché.

Considérant la baisse de taux d’escompte de la Fed, la courbe obligataire est devenue très « flatte », mais elle n’est pas inversée présentement.

En ce qui concerne le conflit commercial, beaucoup d’encre a coulé par rapport à l’entente de la phase 1, mais pour le moment, aucun détail concret n’a été dévoilé et on voit clairement que les deux parties négocient encore les caractéristiques de cette entente. La date butoir du 15 décembre pour l’instauration des nouveaux tarifs met de la pression aux deux parties de concrétiser cette entente dans les prochaines semaines. C’est possible également d’avoir une annonce de dernière minute comme l’accord entre les États-Unis, le Mexique et le Canada qui est toujours en voie d’approbation…

Finalement, les récentes audiences sur la destitution du président américain nous font croire que la Chambre des députés aux États-Unis, étant contrôlée par les démocrates, votera possiblement en faveur de la destitution. Mais le marché ne semble pas concerné, étant donné que ça ne passera pas par le Sénat contrôlé par les républicains.

L’accommodement de la politique monétaire et les nouvelles encourageantes sur le règlement potentiel du conflit commercial ont fait en sorte que le marché boursier a effectivement très bien performé depuis 1 an! Nous avons alors expérimenté une expansion des multiples et le marché américain se transige maintenant à 18.3 fois les profits anticipés.

Entre temps, l’économie mondiale a ralenti depuis le début d’année! Même aux États-Unis, qui ont été le moteur de la croissance mondiale depuis plus de 10 ans maintenant, le ralentissement s’est fait ressentir depuis le mois de mai dernier.

Nous croyons que si le conflit commercial se règle rapidement, les dirigeants d’entreprises recommenceront de faire des nouveaux investissements dans différents projets et l’économie reprendra rapidement compte tenu du taux de chômage très bas qui solidifie toujours la confiance du consommateur américain. Dans une telle éventualité, on devrait voir une politique monétaire accommodante et au neutre. Les taux d’intérêt ne devraient pas baisser davantage.

À l’opposé, si le conflit commercial qui va fêter son 2e anniversaire en janvier 2020 perdure encore longtemps, l’économie pourrait rentrer en récession quelque part en 2021. Historiquement, anticipant la récession, les marchés boursiers corrigent 6 mois avant. Dans une telle éventualité, on devrait voir une politique monétaire encore plus accommodante et les taux d’intérêt iront encore plus bas.

En ce qui concerne la Banque du Canada (BdC), elle a refusé de suivre les autres Banques Centrales en baissant les taux d’intérêts. Nous continuons de croire que l’économie canadienne est moins forte qu’on ne le pense. Si le conflit se règle rapidement, la BdC risque de ne pas bouger sa politique monétaire. Sinon, on devrait voir au moins une baisse du taux directeur.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part … Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soit n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs.

 

1 Peter Tsakiris : Profits estimés de S&P500 : 170$ (mesure très conservatrice; Prix du S&P500 : 2545 en date de 17/12/2018; Ratio C/B : 15.0

 

2 Peter Tsakiris : Profits estimés de S&P500 : 170$ (mesure très conservatrice; Prix du S&P500 : 2351 en date de 24/12/2018; Ratio C/B : 13.8

 

3 Peter Tsakiris : Profits estimés de S&P500 : 170$ (mesure très conservatrice; Prix du S&P500 : 3104 en date de 21/11/2019; Ratio C/B : 18.3

Mise en garde :

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