Un homme d'affaire sur un marche pied sur un toit qui regarde à l'horizon.
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On dit depuis toujours que la bourse est imprévisible à court terme, qu’il faut regarder ça sur le long terme. La firme Vanguard a publié un essai, intitulé « Forecasting stock returns : What signals matter, and what do they say now? », qui faisait la comparaison d’une douzaine d’indicateurs et leurs valeurs prédictives. En remontant à 1926, ils n’ont trouvé aucun indicateur qui donnait une bonne estimation du rendement à attendre pour une période de 12 mois.

Constatant leur échec à trouver des indicateurs utiles pour prévoir les rendements à court terme, les économistes de Vanguard ont tenté de voir quelles données financières passées étaient les plus probantes pour estimer les rendements à long terme. Le ratio cours/bénéfices est ressorti grand gagnant de l’étude. Il pouvait expliquer 40% du rendement pour les dix années à venir.

Certains, comme Robert Shiller, prix Nobel d’économie, estiment que la valeur du ratio peut être améliorée en utilisant une moyenne ajustée pour l’inflation des profits des dix dernières années, ce ratio ajusté a aussi été testé et sa valeur relative a donné des résultats semblables au ratio traditionnel.

On sait que le ratio cours/bénéfices a tendance à revenir vers sa moyenne historique qui est autour de 15,75 pour le S&P 500. En fin juillet 2019, ce ratio se chiffre à 22,4. On sait aussi que les actions sont en compétition avec les obligations dans le portefeuille des investisseurs. Plus les taux d’intérêt sont bas, plus il est justifié d’utiliser un ratio cours/bénéfice élevé pour évaluer les actions.  À la lumière de ces chiffres, on ne sait toujours pas les rendements pour les dix prochaines années, mais il serait normal de s’attendre à des rendements plus bas que la moyenne historique.

L’Institut québécois de planification financière (IQPF) recommande à ses membres d’utiliser certaines normes pour les hypothèses de rendement de différents instruments financiers. Ces normes ne se veulent pas des prédictions, mais sont le reflet de ce que l’on peut raisonnablement attendre des marchés financiers à long-terme. Les normes pour les actions en 2019 sont les suivantes :

  • Actions canadiennes                                 6,10%
  • Actions étrangères (pays développés)      6,40%
  • Actions étrangères (pays émergents)       7,20%

Ces normes sont basées sur la moyenne de quatre sources :

  1. Les données historiques des 50 dernières années ajustées pour l’inflation
  2. Le Rapport actuariel du Régime de pensions du Canada
  3. L’Évaluation actuarielle du Régime des rentes du Québec
  4. Un sondage mené en 2019 par IQPF et FP Canada

Par prudence, une marge de 0,5% a été retirée des calculs de moyennes. Il faut prendre également en compte que ces rendements ne tiennent compte d’aucun frais de gestion. Le fait d’avoir ajusté le rendement passé à l’inflation retranche près de 2 % aux indices boursiers historiques.

Il semble raisonnable de penser après dix ans de hausse que le marché boursier américain connaisse une croissance moins rapide au cours de dix prochaines années, que l’on utilise les normes de l’IQPF ou le ratio cours/bénéfices. Il serait également logique que la bourse rapporte plus que les placements garantis vu que le risque est plus grand.