Vieillissement de la population – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 13 Nov 2023 18:19:42 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Vieillissement de la population – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les projections du ratio des coûts de la SV indiquent une stabilité https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-projections-du-ratio-des-couts-de-la-sv-indiquent-une-stabilite/ Tue, 14 Nov 2023 11:19:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97304 Toutefois, les nouvelles tendances pèsent sur les coûts projetés.

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Le rapport entre les coûts et le PIB pour la sécurité de la vieillesse (SV) devrait être relativement stable, mais l’incertitude – notamment en ce qui concerne l’inflation – pèse sur les projections, selon un rapport annuel récemment publié.

Le rapport actuariel sur la SV au 31 décembre 2021 estime que le rapport entre les dépenses et le PIB pour le programme sera de 2,68 % cette année et atteindra un sommet de 3,0 % au début des années 2030 en raison du départ à la retraite des baby-boomers et de l’augmentation constante des coûts.

Le rapport prévoit que le ratio des coûts diminuera ensuite pour atteindre 2,64 % en 2060, principalement en raison du ralentissement attendu de la croissance de l’inflation par rapport à la croissance du PIB.

Les projections supposent que le niveau actuel d’inflation est temporaire et que la Banque du Canada atteindra son objectif d’inflation de 2 % d’ici 2026.

Toutefois, le rapport note que le ratio des dépenses au PIB pour la SV est sujet à la volatilité en raison de divers facteurs démographiques et économiques.

Par exemple, il a examiné le risque d’un scénario de stagflation – stagnation économique et augmentation de l’inflation. En utilisant des taux d’inflation et de chômage plus élevés que dans les hypothèses les plus optimistes, et une croissance des salaires réels plus faible, le ratio des coûts a augmenté pour atteindre 3,32 % en 2060, contre 2,64 % prévus.

Le risque de détérioration du climat a également été examiné à l’aide de PIB variant en fonction de différentes voies de transition. Selon ces scénarios, le rapport a constaté que le ratio des coûts pourrait varier entre 2,96 % et 3,22 % en 2060, en fonction du rythme et du calendrier supposés de chaque transition.

Bien que le ratio des coûts de la SV soit globalement stable jusqu’en 2060, « il y a beaucoup d’incertitude » quant aux coûts projetés du programme, selon un résumé du rapport.

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La sensibilité aux hypothèses de projection https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/la-sensibilite-aux-hypotheses-de-projection/ Wed, 08 Nov 2023 11:01:50 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97267 ZONE EXPERTS - Les Normes d'hypothèses de projection de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et de FP Canada sont publiées annuellement depuis 2009.

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Créées dans le but d’outiller les conseillers (planificateurs financiers, conseillers en sécurité financière, etc.) notamment dans l’élaboration de projections de revenus de retraite, leur utilisation, demeure entièrement volontaire. L’utilisation de ces Normes vise à protéger à la fois le client et le conseiller dans un esprit d’obligation de méthode plutôt que d’obligation de résultats.

Hypothèses faisant l’objet d’une Norme

Huit paramètres financiers sont directement normés (le taux d’inflation, la croissance du MGA, le rendement des titres à court terme, des titres à revenus fixes et des actions canadiennes, étrangères et de pays émergents et, finalement, le taux d’emprunt).

Pour consulter cette liste en grand format, cliquer ici.

 

Sensibilité des projections aux hypothèses

 

Au-delà de l’utilisation de ces Normes, il sera fréquemment pertinent de mesurer la sensibilité des résultats d’une projection à une variation aux hypothèses. Illustrons cette pratique avec l’exemple suivant :

Pour consulter l’exemple en grand format, cliquer ici.

Sous un premier scénario, basé sur les hypothèses de base, un pouvoir d’achat (revenu net indexé) de 50 000 $ peut être maintenu la vie durant. Ce résultat est illustré par les lignes rouges sur les graphiques ci-après. En faisant varier le rendement net, on obtient les résultats suivants :

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquer ici.

La ligne noire représente les pouvoirs d’achats qui peuvent être maintenu si le rendement net obtenu varie de 0,0 % à 8,0 %. La zone empirique (ajoutée ici aux fins d’illustration) représente la fourchette de rendements passés obtenus dans 75% des cas.

En faisant varier le taux d’inflation annuel, on obtient les résultats suivants :

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquer ici.

La ligne noire représente les pouvoirs d’achats qui peuvent être maintenu si l’inflation future varie de 0,1 % à 4,1 %. La zone empirique (ajoutée ici aux fins d’illustration) représente la fourchette de taux d’inflation passée dans 75% des cas.

En conclusion

Présenter l’impact, en termes de pouvoir d’achat qui peut être maintenu, si l’expérience future s’écarte de façon significative des hypothèses utilisées, permettra aux particuliers d’apprécier un éventail de scénarios. Un particulier mieux informé sur l’impact de telles éventualités sera fréquemment en meilleure position pour traverser une période plus difficile!

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Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.
Novembre 2023

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La bombe à retardement démographique a déjà explosé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-bombe-a-retardement-demographique-a-deja-explose/ Wed, 01 Mar 2023 12:10:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91689 Estime Jack Mintz.

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La bombe à retardement démographique a déjà explosé, juge Jack Mintz, célèbre conseiller en gestion et universitaire. Nous en percevons les retombées par l’actuel marché de l’emploi très serré et une inflation soutenue susceptible de perdurer.

Nous sommes entrés dans une ère de pyramide d’âge inversée. Le Japon, pays où la démographie est déjà la plus déséquilibrée au monde, nous donne un avant-goût de ce qui est à venir. Selon le Bureau de la statistique japonais, en 1950, les groupes d’âge plus jeunes constituaient encore une large fondation à l’économie et soutenaient les groupes plus âgés de 65+ ans, qui formaient une pointe représentant 5% de la population générale.

En 2007, la pyramide ressemblait à un rectangle vertical où tous les groupes d’âge occupaient une place à peu près équivalente de la base jusqu’au sommet, mais où les groupes plus âgés pesaient déjà plus lourd au sommet. Les 65+ accaparaient une proportion de 21,5% de la population totale, les 15- ans ne retenant que 13,5% de l’ensemble. En 2050, la pyramide sera définitivement inversée, les 65+ regroupant 39,5% de la population, les 15-, seulement 8,6%. Sur ce laps de 100 ans, la population active (entre 15 et 65 ans), de 60% aura connu un bond à 65% en 2007, pour ensuite s’étioler à 51,8% en 2050.

Au Canada, calcule Jack Mintz, comme dans l’ensemble des pays développés, les 65+ représenteront, à la fin de 2023, 30% de la population entre 15 et 64 ans, cette proportion montant à 38% en 2035. Selon une récente étude de la Banque Nationale, le Canada comptera 2,8 travailleurs entre 15 et 64 ans pour chaque retraité.

Le rapport de dépendance démographique n’ira pas en s’améliorant après 2035. Au Québec, par exemple, et selon l’Institut de la Statistique, on comptera 52 personnes de 65+ pour chaque 100 personnes de 20-64 ans, soit un ratio d’environ 1,9 travailleurs pour chaque retraité. C’est le niveau que le Japon aura atteint dès 2032. En 1970, chaque retraité pouvait compter sur le travail d’environ 7 travailleurs.

Selon le plus récent rapport démographique des Nations-Unies, la population mondiale, qui s’élevait à 8 milliards en 2022, atteindra 10,5 milliards en 2100, la croissance provenant uniquement des pays en développement. Ceux qui craignent les affres de la surpopulation peuvent se rassurer. À cause d’un taux de fertilité mondial qui passera sous la barre du taux de renouvellement de 2,1 naissances par femme, il y a 50% de chances que la population commence à décliner avant même 2100. Il n’est pas évident qu’une implosion démographique sera une bonne chose.

Jack Mintz énumère certaines conséquences du déficit démographique. Au premier chef, les conditions dans le marché du travail vont demeurer serrées pour des années à venir, et cela va nourrir l’inflation. Les taux de dépendance en chute, qui minent déjà les économies avancées, vont gagner les pays en développement à leur tour, ce qui va écraser les salaires dans ces pays et creuser encore plus le fossé entre pays riches et pauvres.

Les retraités dans les pays développés vont vendre leurs actifs pour financer leur retraite, ce qui va écraser l’épargne nationale, une situation aggravée par les déficits gouvernementaux. À terme, les besoins en investissement annoncés pour la transition énergétique, la défense et l’investissement industriel, vont épuiser cette épargne et pousser à la hausse sur les taux d’intérêt, un mouvement déjà amorcé, comme l’inflation.

« À moins que la productivité ne s’améliore de façon spectaculaire, écrit Jack Mintz, la croissance économique va passer à moins de 1,5% dans plusieurs grands pays, soit la moitié du taux qui prévalait au lendemain de la 2e guerre mondiale. » Le Canada ne peut certainement pas compter sur un tel sauvetage par une hausse de la productivité, s’il faut en croire un récent rapport de l’Institut C.D. Howe.

Selon l’Institut, le PIB canadien par membre de la population active s’élève à 104 875 $, contre 148 746 $ aux États-Unis (41,8 % de moins), 142 749 $ en France (36,1 % de moins) et 140 690 $ au Royaume-Uni (34,1 % de moins). Seuls le Japon et la Nouvelle-Zélande font moins bien que le Canada avec respectivement 97 224 $ et 72 015 $. Par ailleurs, alors que l’indice d’investissement en produits de propriété intellectuelle et en machinerie industrielle, deux mesures cruciales de la productivité, gravitait autour de 100 en 2010, il se languissait en 2022 à 90 et à 85 respectivement.

L’autre planche de salut pour le Canada tient à l’immigration, mais son effet sur le déficit démographique n’est pas évident. L’étude de la Banque Nationale salue le sursaut d’immigration de plus d’un million de nouveaux arrivants que le gouvernement fédéral a récemment annoncé. Mais l’effet net sera de déplacer le ratio de dépendance de 2,7 à 2,8 travailleurs par retraité à l’horizon 2030.

On peut espérer que le Canada atteigne ses cibles d’immigration pour les trois prochaines années, mais il apparaît que les pays riches pourront de moins en moins combler leurs déficits démographiques par ce moyen. La raison étant que les flux d’immigrants rapetissent : alors que quatre millions d’immigrants ont débarqué en Europe et en Amérique du Nord en 2007, rappelle Jack Mintz, leur nombre a chuté à 2,3 millions aujourd’hui.

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Vivre chez soi, coûte que coûte https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/vivre-chez-soi-coute-que-coute/ Tue, 27 Sep 2022 12:07:35 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89286 CONGRÈS IQPF - Le risque financier lié à la perte d’autonomie chez les aînés est difficile à évaluer.

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La majorité des aînés souhaitent vieillir chez eux. Cependant, la perte d’autonomie peut rendre le décaissement plus difficile à planifier à la retraite. Le défi s’accentuera avec l’allongement de l’espérance de vie, selon les spécialistes.

« La perte d’autonomie peut arriver n’importe quand et évoluer très différemment d’une personne à l’autre. Cela rend les risques très difficiles à évaluer », a souligné Charles Rioux Rousseau lors du congrès annuel 2022 de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

Pour évaluer le risque lié à la perte d’autonomie, les planificateurs financiers doivent composer avec une foule d’incertitudes. Les progrès de la médecine peuvent conduire les aînés à vivre plusieurs années de plus en mauvaise santé. La composition des programmes de l’État pour accompagner le vieillissement de la population dans 20 ou 30 ans est une autre inconnue de l’équation.

Faute d’avoir des réponses à ces questions, les conseillers devront adapter le modèle du coût de vie en U pour allonger la dernière période, celle commençant après 84 ans, où l’on prévoit des dépenses plus importantes pour faire face aux besoins accrus de soins, estime le spécialiste.

Des mesures fiscales pour le maintien à domicile

Avec le vieillissement de la population, les besoins de soutien pour maintenir les aînés plus longtemps à domicile iront en augmentant. Dans moins de dix ans, plus du quart de la population de la province sera âgée de plus de 65 ans. En 2061, ce pourcentage sera occupé par les 85 ans et plus. Or, à partir de 80 ans, près de 40 % d’entre eux ont besoin d’aide pour accomplir des tâches de la vie quotidienne.

Une panoplie de mesures fiscales ont pour but d’aider les personnes âgées à compenser une partie des coûts liés au vieillissement, comme le montant accordé en raison de l’âge, le montant pour personne vivant seule, ou le montant pour revenu de retraite.

Certaines mesures, comme le crédit d’impôt remboursable pour le maintien à domicile des aînés, visent spécifiquement la perte d’autonomie. À partir de 70 ans, cette mesure permet de récupérer jusqu’à 36 % des services et des dépenses engagées pour l’entretien d’un jardin, le déneigement, le ménage, la préparation des repas ou des services infirmiers.

Ces mesures s’appliquent tant aux propriétaires qu’aux locataires. Le propriétaire d’un logement dans un immeuble peut ajouter les dépenses admissibles incluses dans les frais de copropriété. Pour les locataires, le montant admissible représente 5 % du loyer mensuel maximum de 1200 $. Depuis 2022, le crédit est versé automatiquement aux personnes qui se qualifient, même si elles ne l’ont pas réclamé. Le calcul est alors basé sur un loyer de 600 $.

Pour une personne en résidence privée ou en CHSLD privé non conventionné, les services et dépenses admissibles sont basés sur le montant du loyer, avec une bonification de 10 % si la personne est considérée comme non autonome, à concurrence de 65 % à 70 % du loyer, selon que la personne habite seule ou avec un conjoint.

Au Québec, le crédit d’impôt pour frais engagés par un aîné pour maintenir son autonomie permet aux 70 ans et plus de récupérer 20 % des frais engagés pour les frais d’achats, de location ou d’installation de certains biens et services afin de maintenir son autonomie dans son lieu de résidence.

Par ailleurs, le Programme d’aide aux aînés relative à une hausse de taxes municipales accorde aux personnes de plus de 65 ans, qui sont propriétaires depuis au moins 15 ans, une subvention maximale de 500 $ pour un revenu familial net plafonné à 54 700 $.

Pour 2023, le budget fédéral a annoncé un nouveau crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Cette aide concerne des travaux admissibles d’une valeur maximum de 50 000 $.

Du RPA au CHSLD

Quand rester à la maison n’est plus une option, plusieurs types d’hébergement sont à considérer. Les tarifs varient considérablement d’une formule à l’autre.

Les résidences pour personnes âgées (RPA) affichent un coût moyen mensuel de 1900 $ pour une chambre sans service à 3650 $ avec des soins complets.

Une chambre individuelle dans un CHSLD public est facturée un maximum de 2019 $ par mois, selon une contribution établie par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) en fonction des capacités financières de la personne. Certains actifs sont exclus du calcul, comme le Régime enregistré d’épargne retraite (REER) avant 65 ans ou l’équité sur une résidence principale. Pour bénéficier de ces exonérations, les biens ne doivent pas avoir été dilapidés volontairement au cours des deux années précédentes.

Le délai d’admission dans un CHSL public variant de 6 mois à 4 ans, avec un temps moyen d’attente de 10 mois selon la région, il peut être intéressant en attendant de considérer un hébergement en CHSLD privé, pour lequel les coûts mensuels varient de 5000 $ à 8000 $.

« L’éventualité de la perte d’autonomie et le choix d’une ressource d’hébergement le cas échéant doivent faire partie de la discussion qu’il faut avoir avec les clients en amont », indique le planificateur.

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Travailleurs de 60 ans et plus : une mesure fiscale jugée timide https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/travailleurs-de-60-ans-et-plus-une-mesure-fiscale-jugee-timide/ Tue, 30 Jul 2019 12:45:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=59739 Dans son budget 2019 le gouvernement du Québec a bonifié le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience. Appelé maintenant crédit d’impôt pour la prolongation de carrière, il est désormais accordé dès l’âge de 60 ans. De cet âge à 64 ans, un travailleur pourra obtenir jusqu’à 10 000 $ sur un revenu excédentaire admissible.

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« Ce sont ceux et celles qui voulaient demeurer sur le marché du travail qui en profiteront le plus », croit Martin Gervais, planificateur financier chez De Champlain Groupe financier. Parmi sa propre clientèle, il compte 24 % de clients âgés de 51 à 65 ans, et 48 % qui ont 66 ans et plus.

« Cette mesure est plus un cadeau à ceux qui, de toute manière, demeuraient au travail. D’autres pourront décider de ne rien changer et de continuer à travailler », fait aussi valoir Eric F. Gosselin, planificateur financier chez Services financiers Eric F. Gosselin inc. « Ce crédit équivaut à une baisse d’impôt. Il va stimuler l’économie parce que lorsque le contribuable a plus d’argent dans ses poches, généralement, il le dépense », ajoute-t-il.

« Cette bonification s’avère un bon incitatif à la rétention sur le marché du travail des travailleurs de 60 ans et plus », approuve Gaétan Veillette, planificateur financier chez IG Gestion de Patrimoine. À l’appui de sa position, il cite le plan budgétaire 2019 du gouvernement du Québec qui évalue que ces travailleurs aînés composent 20,8 % de la population active, alors qu’ils totalisent 25,2 % en Ontario.

Mais encore faut-il, note Eric Gosselin, que la clientèle de cet âge soit au courant de la mesure. À la suite de la présentation du budget, il raconte avoir fait un sommaire des mesures fiscales annoncées, et les a fait parvenir par courriel à l’ensemble de ses clients. Jusqu’à présent, il dit n’avoir reçu aucun commentaire ou question à ce sujet.

Martin Gervais se réjouit de cette mesure, mais il estime que ça ne suffit pas. « Il est clair que ce sera toujours préférable d’avoir une mesure que rien du tout, mais je crois qu’il faudra faire preuve d’un peu plus de créativité », soutient-il. Selon lui, il faudra attirer davantage la personne de 60 ans et plus, au moyen, par exemple, d’une flexibilité accrue dans l’horaire de travail ou de l’option du télétravail ou encore en offrant des avantages sociaux alléchants.

Dans un entretien récent avec La Presse canadienne, Marie Beaulieu, professeure à l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke, signale que le nombre de personnes âgées qui restent sur le marché du travail a augmenté au fil des ans au Québec. Si certains de ces travailleurs sont des propriétaires d’entreprises, elle évoque aussi « tous les aînés qui choisissent de travailler à temps partiel ». Parmi eux, il y a « ceux à qui ça permet de voir des gens tout en obtenant un petit revenu, mais il y en a d’autres pour qui ce revenu est absolument nécessaire », explique-t-elle.

Crédits offerts aux PME

Québec permet aussi aux PME, à compter de cette année, de bénéficier d’un crédit d’impôt maximal de 1 250 $, suivant certaines règles, s’ils maintiennent en poste ou embauchent une personne de 60 à 64 ans, et de 1 875 $ pour les personnes de 65 ans et plus. Les planificateurs financiers interrogés sont sceptiques quant aux retombées réelles de cette annonce en matière d’attraction de travailleurs d’expérience.

« Ces travailleurs coûtent souvent plus cher aux employeurs en programmes collectifs et en avantages sociaux. Néanmoins, selon les domaines, ils représentent des encyclopédies humaines qui peuvent certainement contribuer à l’exploitation des entreprises », considère Gaétan Veillette.

« Je ne crois pas qu’un employeur cherchera soudainement des travailleurs aînés à cause d’un crédit d’impôt », lance Eric F. Gosselin. « Les employeurs que je connais et qui ont des travailleurs d’expérience sont généralement peinés de devoir les remplacer, s’ils en sont capables, par un travailleur qu’ils devront former. »

Martin Gervais signale qu’en ce qui concerne les PME, le désir de rétention de la clientèle de 60 ans et plus va au-delà d’un critère financier. « Lorsqu’une grande entreprise de 1 000 employés perd un employé de 60 ans, des collègues vont le remplacer. Par contre, si, dans une PME de 10 employés, un employé de 60 ans prend sa retraite, elle perd un dixième de sa masse salariale. En termes d’incidence sur l’entreprise, la perte peut représenter 25 % parce que ça touche tous les niveaux », explique M. Gervais.

La préoccupation de garder les aînés au travail occupe une grande place dans l’agenda gouvernemental en raison de la pénurie de main-d’oeuvre. Le ministère québécois du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a emboîté le pas à la mesure budgétaire. Le 13 mai dernier, le ministre Jean Boulet lançait Grande corvée 2.0, la deuxième phase de son opération Grande corvée. Elle veut notamment inciter les travailleurs d’expérience à demeurer en poste, et rejoindre les entreprises afin qu’elles fassent appel aux travailleurs expérimentés.

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S’outiller pour bien desservir les clients âgés et vulnérables https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/soutiller-pour-bien-desservir-les-clients-ages-et-vulnerables/ Fri, 28 Jun 2019 14:45:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=59411 Les besoins particuliers et évolutifs des clients âgés et vulnérables obligent les conseillers et leur société à adapter leurs pratiques.

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Pour les aider dans cette démarche, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) viennent de publier un avis sur les procédures recommandées pour une meilleure interaction avec cette clientèle, notamment les mesures à prendre devant un cas éventuel d’exploitation financière ou de perte de capacités.

« Comme l’espérance de vie des investisseurs augmente, le secteur doit offrir davantage de stratégies et de conseils financiers ciblés sur les besoins d’une population vieillissante et être plus sensible aux changements parfois subtils qui se produisent chez les gens à mesure qu’ils vieillissent. »

Cela dit, il n´y a pas que l’âge qui peut être un facteur de vulnérabilité. La maladie, une blessure, une limitation physique, cognitive ou psychologique peuvent aussi affecter de façon temporaire ou permanente les capacités d’une personne à bien gérer ses avoirs.

Des signes qui ne trompent pas

L’avis suggère la mise en place de procédures pour que les conseillers puissent bien remplir leurs obligations en matière de connaissance et de convenance de leurs clients. Cela inclut des rencontres plus régulières avec ceux-ci pour bien comprendre leurs besoins et leurs objectifs à mesure qu’ils vieillissent et mettre à jour l’information les concernant (situation de l’emploi, date de départ à la retraite, projets de voyage ou d’achat immobilier, objectifs de planification successorale).

Ils seraient ainsi mieux à même de déceler les changements importants quant à l’état de santé physique, mentale et émotionnelle de ces investisseurs ou s’ils sont soumis à une exploitation financière. Des signes qui peuvent éveiller les soupçons : la personne oublie des instructions ou répète des questions, elle a de la difficulté à remplir un formulaire ou consulter des documents d’information, elle manifeste des changements soudains d’humeur, etc.

Des retraits inexpliqués ou soudains, la fermeture de comptes, un changement drastique dans ses décisions d’investissement, une difficulté à communiquer directement avec elle sans l’intervention d’autres personnes, une connaissance limitée de sa situation financière sont autant d’indices qu’elle peut être victime d’exploitation.

Mécanismes de surveillance

 L’avis aborde également le traitement des plaintes. La société doit « prendre en considération les difficultés que leurs procédures de traitement des plaintes pourraient poser à leurs clients âgés ou vulnérables ». Ils sont plus susceptibles que d’autres à abandonner devant la longueur et la complexité de la procédure.

Les ACVM conseillent la mise en place de mécanismes de surveillance accrue des comptes et des opérations de cette clientèle. Ils permettraient de déceler plus facilement les opérations inappropriées ou les pratiques abusives.

Enfin, des programmes de formation sur la reconnaissance des indices d’une possible diminution des facultés mentales des clients devraient être offerts au personnel. Il serait ainsi mieux armé pour détecter et gérer les cas possibles d’exploitation financière. Ces formations seraient aussi utiles pour outiller les conseillers dans leurs communications avec ces investisseurs alors que certains sujets peuvent être difficiles à aborder.

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L’IQPF publie ses Normes d’hypothèses pour 2019 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/liqpf-publie-ses-normes-dhypotheses-pour-2019/ Wed, 08 May 2019 12:27:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=58454 Les Normes d’hypothèses de projection 2019 de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) et du Financial Planning Standards Council (FPSC) sont disponibles depuis le 30 avril.

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Ces Normes sont mises à jour annuellement afin d’aider les planificateurs financiers à élaborer des projections financières à long terme (10 ans et plus) sans biais ni préjugés. Cette année l’outil en est à sa onzième année de publication.

« L’IQPF est très fier d’être l’instigateur des Normes d’hypothèses de projection qui, dès leur première parution en 2008, ont changé le quotidien des planificateurs financiers en les aidant à faire des projections réalistes et à donner des conseils impartiaux à leurs clients », affirme Jocelyne Houle-LeSarge, FCPA, FCGA, présidente-directrice générale de l’IQPF.

Pour l’année 2019, les hypothèses sont :

  • inflation : 2,10 %
  • croissance des salaires et du MGA : 3,10 %
  • rendement à court terme : 3,00 %
  • rendement des titres à revenu fixe : 3,90 %
  • rendement des actions canadiennes : 6,10 %
  • rendement des actions étrangères (pays développés) : 6,40 %
  • rendement des actions étrangères (pays émergents) : 7,20 %
  • taux d’emprunt : 5,00 %

Les ajustements apportés en 2019 par rapport à 2018 consistent en une légère augmentation de 10 points de base de l’inflation, de la croissance des salaires et du MGA, des rendements à court terme et du taux d’emprunt.

On note aussi une diminution de 30 points de base du rendement des actions canadiennes et du rendement des actions étrangères (pays développés) ainsi qu’une baisse de 20 points de base du rendement des actions étrangères (pays émergents).

Les Normes d’hypothèses de projection sont basées sur des chiffres d’organismes externes, variés et crédibles tels que la Régie des rentes du Québec, la Banque du Canada et des sociétés d’actuaires privées.

Cette année, pour la première fois, l’IQPF et le Conseil des normes de FP Canada ont également sondé des personnes clés au sein d’institutions financières et autres organisations concernées sur leurs projections à long terme pour l’inflation et les taux de rendement.

Afin que les planificateurs financiers puissent bien comprendre les calculs et même les reproduire, l’IQPF accompagne ses Normes d’un Addenda qui fournit les données sur lesquelles les calculs se sont basés.

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Les gens dans le besoin au Québec restent pauvres plus longtemps qu’ailleurs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-gens-dans-le-besoin-au-quebec-restent-pauvres-plus-longtemps-quailleurs/ Thu, 11 Apr 2019 13:19:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=57779 La pauvreté est stable au Québec depuis quelques années, mais les personnes dans le besoin y restent plus longtemps qu'ailleurs au Canada, démontre une étude de l'Institut du Québec rendue publique jeudi.

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« Il y a deux façons de voir ça: est-ce que c’est une réussite parce qu’on a de bonnes mesures qui donnent le nécessaire aux gens, ou à l’inverse, est-ce que les mesures pourraient être améliorées pour aider ces gens-là à s’en sortir le plus possible? », s’est demandé Jean-Guy Côté, coauteur de l’étude et directeur associé à l’institut, en entrevue avec La Presse canadienne. « Ce qu’on observe au Québec, c’est que les outils ne sont pas nécessairement là pour que les gens s’en sortent plus qu’ailleurs. »

Les mesures utilisées brossent des portraits divergents de la pauvreté au Québec. Selon la mesure du faible revenu après impôts, 14,4 % des Québécois avaient, en 2017, moins de la moitié du revenu médian pour subvenir à leurs besoins, un résultat légèrement supérieur à la moyenne canadienne.

Toutefois, si on utilise la mesure du panier de consommation (MPC), qui témoigne du coût de divers produits et services nécessaires pour assurer la subsistance et la participation à la société d’une famille composée de deux parents et de deux enfants, ce sont plutôt 9 % des Québécois qui étaient dans le besoin, soit une proportion inférieure à la moyenne canadienne.

« Ça fait quand même pas mal de monde, d’autant plus que c’est une mesure qui est adaptée selon le milieu où vous vivez. Cette mesure-là capte réellement le nombre de personnes qui ont des difficultés à subvenir à leurs besoins », a expliqué M. Côté.

Pauvreté longue durée

Cinq pour cent de la population québécoise a déclaré de faibles revenus chaque année de 2009 à 2016, soit un point de pourcentage de plus qu’au Canada.

Il s’agit d’une augmentation de deux points de pourcentage au Québec par rapport à 1999, alors que trois pour cent des personnes interrogées révélaient avoir eu de faibles revenus à chacune des huit années précédentes.

« En général, la pauvreté au Québec est stable: elle n’augmente pas, mais ne diminue pas non plus, mais les personnes en situation de pauvreté le sont parfois plus longtemps », peut-on lire dans le rapport.

La situation générale s’est détériorée à ce chapitre partout au pays, à l’exception de l’Alberta, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Saskatchewan, et le Québec ne fait pas exception.

Différences et inégalités

La défavorisation ne touche pas toutes les régions du Québec équitablement. En utilisant la MPC, seulement 3,7 % des familles de la région administrative Chaudière-Appalaches avaient de faibles revenus en 2015, tandis que la région de Montréal se retrouvait à l’autre extrémité, avec 14 %.

Quant aux revenus de la tranche la plus riche de 1 pour cent de la population, par rapport aux revenus des 99 % restants, on constate que « le revenu des plus riches est en nette progression par rapport au revenu de la très grande majorité de la population ».

Cela étant dit, même si les revenus du 1 % ont augmenté plus rapidement en dollars absolus, le ratio du « 1 % sur 99 %t demeure assez stable depuis le début des années 2000. Oui, le 1 % est plus riche, mais le 99 % aussi ».

Le rapport affirme que le Québec se classe « parmi les provinces les plus égalitaires du Canada, après impôt et redistribution (…). Le Québec (…) s’occupe bien des personnes en situation de pauvreté en assurant adéquatement la redistribution de la richesse, mais ne réussit pas (…) à en réduire la proportion. »

Mobilité sociale

Quant à la mobilité sociale, un concept selon lequel les moins nantis peuvent améliorer leur sort en accédant à une classe sociale supérieure, le Québec ne fait ni mieux ni pire que ses voisins canadiens. Le Québec demeure malgré tout un endroit où prévaut une bonne mobilité sociale, parmi les meilleures de la planète, assurent les auteurs, et il y est possible de s’extirper de la pauvreté.

Au Québec, 72,2 % des enfants pauvres âgés de 16 à 19 ans en 1986 ont réussi à améliorer leur sort suffisamment pour grimper à la classe moyenne ou riche; cela veut toutefois dire que 27,8 % des personnes qui ont grandi en situation de pauvreté sont demeurés dans le même milieu à l’âge adulte.

Un enfant qui vivait dans la pauvreté dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Montréal avait 67,9 % de chances d’être passé à la classe moyenne ou supérieure en 2016. Ce pourcentage était de 73,1 % pour la MRC de Québec et de 69,5 % pour celle de Sherbrooke. La MRC de Lévis arrive en première place, avec 79,8 %, et celle de la Haute-Gaspésie dernière avec 63,2 %.

« Au lieu du rêve américain, on devrait, en fait, parler du rêve canadien et québécois », peut-on lire dans le rapport « Sortir de la pauvreté au Québec: Analyse de la pauvreté, des inégalités et de la mobilité sociale ».

L’ascenseur circule aussi dans l’autre sens, mais à moins grande vitesse: 14,1 % des enfants québécois issus de la classe aisée se trouvaient en situation de pauvreté à l’âge adulte, comparativement à 14,2 % des enfants canadiens.

« Pour nous, la pauvreté, c’est quand même un bon indice de la force d’une économie, a souligné Jean-Guy Côté. La présence de pauvreté dans une société (…) qui a besoin de tous ses talents, dans un contexte de rareté de main-d’oeuvre, avoir une proportion assez grande de la population qui est dans un état de pauvreté, ce n’est pas nécessairement intéressant. Lorsque tu veux être une société qui se développe économiquement, t’as besoin de tout le monde. »

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Retour sur l’espérance de vie https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/retour-sur-lesperance-de-vie/ Wed, 07 Nov 2018 14:15:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=52617 ZONE EXPERTS - En France, la vente en viager d'un bien immobilier est une transaction dans laquelle un particulier, habituellement âgé, vend sa résidence en contrepartie d'une rente viagère. Le vendeur conserve toutefois le droit d’habiter sa résidence. L'acheteur paie le bien sous la forme d'une rente versée au vendeur tant que celui-ci est vivant.

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Pourquoi parler de ça au Québec?

Voici l’histoire de Jeanne Calment qui est née en France le 21 février 1875. En 1965, elle a alors 90 ans et aucun héritier, elle décide de vendre son appartement en viager à son notaire, André-François Raffray. Ce dernier est alors âgé de 47 ans et il accepte de lui verser 2 500 francs par mois. Il le fera durant trente ans jusqu’à sa propre mort en 1995. Il avait 77 ans à ce moment. Son épouse continuera les paiements jusqu’à la mort de Jeanne Calment qui survient le 4 août 1997.

Madame Calment était devenue la doyenne des Français le 20 juin 1986, puis la doyenne de l’humanité le 11 janvier 1988, titre qu’elle conservera plus de 9 ans, au grand dam, on présume, de la famille Raffray. On la considère aujourd’hui comme l’être humain ayant vécu le plus longtemps parmi tous ceux dont la date de naissance est prouvée.

Espérance de vie

Cette histoire illustre à merveille à quel point il est hasardeux pour un particulier, ici le notaire Raffray, de baser ses décisions financières sur l’espérance de vie. Un régime de retraite ou une compagnie d’assurance-vie se basera notamment sur l’espérance de vie pour établir la valeur d’une série de paiements. Si une telle entité avait contracté avec Madame Calment, la gigantesque perte découlant de ce contrat aurait été épongée par des milliers d’autres rentiers. En raison de la Loi des grands nombres leur risque est très contrôlé et une telle histoire aurait été au pire anecdotique pour eux, ou, au mieux, une opportunité de marketing. Pour la famille Raffray, cette décision a peut-être eu des conséquences désastreuses sur ses finances.

L’espérance est une statistique qui établit un âge futur auquel 50% des membres d’un groupe homogène, en termes d’âge atteint et de genre, seront décédés. Par exemple, si l’espérance de vie d’une femme de 65 ans est de 26 ans, cela signifierait que sur un groupe de 1000 femmes de 65 ans aujourd’hui, 50%, donc 500, devraient être décédés à 91 ans. L’espérance de vie de Madame Calment devait probablement être de 3 à 5 ans à la signature du contrat en 1965.

Durée raisonnable de décaissement

En planification de la retraite, utiliser l’espérance de vie du particulier comme date cible d’épuisement des épargnes expose le particulier à un certain risque. Statistiquement, 50 % des gens ne devraient dépasser cette durée. Si la moitié des particuliers survivaient à leur capital, cela implique qu’une planification de retraite tablant sur l’espérance de vie pour épuiser le capital aurait statistiquement une chance sur deux de ne pas tenir la route.

Une pratique prudente devrait donc être d’ajouter quelques années à l’espérance de vie du particulier. Cette durée constitue la durée raisonnable de décaissement. Elle représente essentiellement un âge auquel 75% (et non 50%) des membres d’un groupe homogène ne seront plus en vie. Une planification de retraite tablant sur la durée raisonnable de décaissement plutôt que sur l’espérance de vie n’aurait qu’une chance sur quatre de ne pas tenir la route, donc trois chances sur quatre de tenir la route.

Normes de l’IQPF

L’Institut québécois de planification financière présente ces données, espérance de vie et durée raisonnable de décaissement pour différents âges dans les Normes d’hypothèses de projections. Le document qui présente ces Normes est disponibles au : https://www.iqpf.org/docs/default-source/outils/iqpf-normes-projection2018.pdf

En conclusion

Si l’espérance de vie est une superbe statistique pour les régimes de retraite et les assureurs-vie, il est risqué de l’utiliser pour la planification de retraite des particuliers. Rappelez-vous du notaire Raffray!

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
ConFor financiers inc.
Novembre 2018

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Capacité mentale du client : le rôle du conseiller https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/capacite-mentale-du-client-le-role-du-conseiller/ Thu, 03 May 2018 14:07:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=47874 FI RELÈVE - Lorsque vous soupçonnez un déclin cognitif chez un client vieillissant, comment pouvez-vous vous assurer de servir les meilleurs intérêts de ce client tout en protégeant sa vie privée?

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Curtis Findlay, président et conseiller financier chez Compfin Management à Ridgeway, en Ontario, se souvient à quel point ce fut difficile d’apprendre de la part d’un étranger que sa mère, qui vivait dans une province éloignée, connaissait un déclin cognitif.

Curtis Findlay ignorait que sa mère perdait sa capacité à accomplir différentes tâches quotidiennes. Ce n’est que lorsqu’il a été contacté par le travailleur social communautaire qui travaillait avec sa mère que Curtis Findlay a compris qu’il y avait un problème.

Cette expérience a permis à Curtis Findlay de mieux comprendre les difficultés rencontrées par les conseillers amenés à faire ce type d’appels aux membres de la famille de ses clients.

«J’ai eu du mal à l’entendre de la part d’un travailleur social communautaire qui avait procédé à une évaluation, témoigne Curtis Findlay. Donc, je n’ose imaginer comment j’aurais réagi si un professionnel qui n’est pas un travailleur de la santé, par exemple un conseiller en service financier, m’avait approché. Cela aurait été assurément une conversation difficile. »

L’expérience de Curtis Findlay est susceptible de trouver un écho auprès de nombreux conseillers qui sont de plus en plus régulièrement confrontés à la baisse de la capacité mentale de leurs clients que par le passé. Curtis Findlay, qui est conseiller depuis les années 1970, est un membre actif de l’Association des conseillers en finances du Canada (Advocis). Il est aussi formateur et offre de la formation continue aux conseillers. Selon lui, la combinaison d’éléments tels que la démographique, la décroissance du nombre de retraites garanties et une montée en puissance de l’encadrement règlementaire crée une réalité nouvelle et difficile pour les conseillers. Ceux-ci se retrouvent alors à devoir en quelque sorte évaluer la capacité mentale de leurs clients plus âgés et généralement, sans bénéficier de directives claires pour y parvenir.

Mais le déclin cognitif peut être difficile à repérer, même pour les experts médicaux. «Une minute, un client peut avoir les idées très claires, mais quatre ou cinq heures plus tard, ils se trouvent incapables [de gérer leurs finances]», explique Curtis Findlay.

Dans un secteur où les clients composant le « book » vieillissent rapidement, les conseillers ont peu ou pas de formation pour faire face aux problèmes de capacité qui peuvent survenir pour ces clients plus âgés. Cette situation pose un défi potentiel en matière de responsabilité professionnelle, et pourrait entraîner de lourdes amendes, et des obligations de notification découlant de la législation sur la vie privée. Et tandis que certaines provinces se préparent à développer de l’aide et du soutien aux conseillers confrontés à de tels défis, des exigences réglementaires supplémentaires visant à protéger les clients contre les abus financiers sont aussi mises en place ou étudiées.

Le problème est aggravé par la spirale incessante de la complexité et du nombre de produits financiers et de stratégies d’investissement disponibles. Cette question peut être difficile pour les clients de tout âge, mais des sensibilités particulières peuvent être créées pour les conseillers qui traitent avec des clients à risque de développer des problèmes cognitifs sans qu’ils en soient conscients.

Selon Paul Trudelle, spécialiste des successions au cabinet d’avocats Hull & Hull LLP à Toronto, «L’une des plus grandes craintes des personnes âgées est de perdre leur capacité ou d’être graduellement confrontés à un déclin de leurs capacités. Ces personnes ont pris des décisions financières toute leur vie, et de se retrouver dans une situation où quelqu’un vient suggérer qu’ils ne sont pas capables de le faire [en raison du vieillissement] peut être offensant et insécurisant. »

Alors, comment aborder une question aussi sensible? D’autant que Curtis Findlay et Paul Trudelle notent tous les deux que beaucoup de personnes aux prises avec des problèmes de mémoire, et qui démontrent aussi potentiellement un signe de déclin cognitif, peuvent parvenir à masquer leur confusion. Ils peuvent acquiescer d’accord ou n’offrir que des réponses tel que «oui» et «non». Pourtant, il existe des moyens d’identifier les problèmes cognitifs.

«Il y a quelques drapeaux rouges qui apparaissent assez tôt dans le processus», affirme Curtis Findlay. «Par exemple, lorsque des gens qui comprenaient bien un produit qu’ils possédaient et qui n’avaient aucune difficulté à se souvenir d’éléments discutés lors de réunions précédentes deviennent soudainement confus. »

De telles situations sont assez courantes chez les clients plus âgés, estime Curtis Findlay, mais vous devez néanmoins être sensibilisé au problème et affiner vos pratiques d’observation pour être à même de contribuer à protéger ces clients dans le cas où leur capacité mentale décline au point où ils se trouveraient incapables de gérer correctement leurs propres affaires.

Curtis Findlay et Paul Trudelle recommandent tous les deux de poser des questions ouvertes, afin que vous puissiez évaluer la compréhension de ces clients.

« Plutôt que de tout dire aux gens, n’hésitez pas à d’abord poser des questions pour voir si [votre client] a la capacité de répondre », dit Curtis Findlay. Par exemple, «vous souvenez-vous de qui est votre bénéficiaire dans ce régime?» Ce sont des questions pour lesquelles les clients devraient connaître les réponses. [Si] je n’ai pas vu [un client] depuis un an, je commence notre conversation par ce type de questions de base. »

Paul Bourbonnière, associé chez Polson Bourbonniere Derby Wealth Management à Markham, en Ontario, a également remarqué que l’âge et la capacité mentale sont devenus un problème plus récurent dans sa pratique. «Les gens vivent beaucoup plus longtemps, ils se retrouvent au tournant de la fin 80 – début 90 ans et sont parfois surpris d’être être toujours là. Mais parfois, arrivés au vers les 90 ans, il est possible que ces clients commencent à décliner mentalement. »

Paul Bourbonnière propose d’avoir recours à une série de questions ouvertes afin de tester la mémoire des clients, leur compréhension des produits et le souvenir des réunions passées. Cependant, il met en garde contre l’hypothèse que toute confusion ou tout manque d’engagement soit nécessairement lié au déclin mental. D’autres facteurs, comme la perte d’audition, par exemple, peuvent être un problème chez les clients qui, autrement, n’ont aucune perte de capacité. Identifier et résoudre correctement ces autres problèmes peut transformer la relation client-conseiller.

Pour d’autres situations, Paul Bourbonnière offre des conseils pragmatiques. Essayez de vous assurer d’avoir un réseau d’experts en place – des personnes à qui vous pouvez demander des conseils sur des questions telles que l’évaluation médicale de la capacité ou si des options de soins de longue durée doivent être envisagées. En outre, dit-il, agissez, mais marchez prudemment.

«N’appuyez pas sur le bouton de panique», dit-il, lorsque vous constatez chez un client certaines difficultés avec la mémoire récente ou d’autres signes de déclin. Si vous observez quelque chose qui sort de l’ordinaire, notez formellement le changement dans votre dossier afin de pouvoir en faire le suivi lors de la prochaine réunion », dit Paul Bourbonnière, et peut-être déplacer cette réunion à trois mois plutôt que six mois, ajoute-t-il.

Si les problèmes semblent plus pressants, dit-il, appeler la personne qui possède la procuration du client ou un membre de confiance de la famille peut être prudent, pour demander s’il y a des développements avec la santé du client dont vous devez être informé.

S’assurer de savoir qui sont les aidants de secours et s’ils sont disponibles est crucial.

« Demandez [aux clients] s’ils ont délivré une procuration et qui la détient, dit Curtis Findlay. Cela vous en dira beaucoup à propos des personnes en qui ils ont confiance quand ils ont les idées claires. Avant qu’ils commencent à avoir des problèmes, qui au sein de leur famille ou de leur cercle rapproché ont-ils nommé pour prendre soin de leurs finances dans l’avenir? Ce nom doit figurer dans le dossier du client. Nous devrions savoir qui appeler si les choses semblent devenir confuses. »

Pourtant, l’incidence croissante des clients âgés en difficulté signifie probablement que de plus en plus, ces techniques informelles seront nécessaires. Les chercheurs et les organismes de réglementation des services financiers prennent note du besoin de conseils internes dans les cabinets et du besoin croissant de formation et de lignes directrices à suivre par les conseillers lorsqu’ils soupçonnent des problèmes de capacité mentale et d’exploitation financière.

La protection des conseillers est également à l’ordre du jour des régulateurs. Parmi les recommandations formulées par le Centre canadien pour le droit des personnes âgées (CCEL) et la Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs (FAIR Canada), établi à Vancouver, et accepté par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario en mars, figure la création d’une «sphère de sécurité» prévue par la loi pour protéger les conseillers de toute responsabilité éventuelle en vertu des lois sur la protection de la vie privée, pourvu qu’ils agissent selon certains paramètres.

Curtis Findlay soutient cette approche. «Je pense que la création d’un encadrement dédié serait la bonne chose à faire, dit-il, afin que les conseillers puissent au moins explorer les conversations avec les membres de leur famille sans se préoccuper d’un possible contrecoup».

Paul Bourbonniere suggère aussi certaines précautions, notant qu’il peut arriver que des membres de la famille puissent faire partie du problème. Certaines personnes peuvent ne pas avoir à cœur l’intérêt supérieur de leurs parents ou être manipulatrices.

Laura Tamblyn Watts, avocate et directrice nationale du droit, des politiques et de la recherche au CARP (anciennement l’Association canadienne des retraités), souligne que les entreprises de services financiers intensifient leurs efforts internes pour le changement sans attendre de nouvelles règlementations. Le CCEL et Fair Canada ont par exemple publié leur rapport sur les investisseurs vulnérables: Abus envers les aînés, exploitation financière, influence indue et capacité mentale réduite, basé sur un sondage réalisé par les deux organisations, en novembre 2017. Le rapport, rédigé par Laura Tamblyn Watts, anciennement du Le CCEL et Marian Passmore, de FAIR Canada, indiquent que le secteur des investissements est profondément préoccupé par la question de la capacité mentale et que les entreprises sont ouvertes à des orientations et à la réglementation.

Selon Laura Tamblyn Watts: «Les entreprises de services financiers ont massivement déclaré: ‘‘ Oui, nous sommes concernés; Oui, nous voulons un système; Non, nous n’en avons pas vraiment un en place; Oui, nous devrions mettre en œuvre quelque chose – y compris en investissant de l’argent dans la mise en œuvre, tant que les régulateurs disent [aux sociétés d’investissement] ce qu’ils sont censés faire’’ ».

«Ce dont il est question, ajoute-t-elle, c’est la création d’un protocole de conduite ».

Vancouver City Savings Credit Union, qui aborde aussi la question de la capacité mentale chez les clients âgés depuis un certain temps, a également affiché des conseils et des observations sur le sujet sur son site Web.

Ces initiatives comprennent par exemple des ateliers sur le bien-être financier et l’exploitation financière pour les aînés, et des sessions pour les retraités ayant besoin d’aide pour utiliser les plateformes numériques.

Pour l’instant, cependant, les conseillers demeurent en première ligne – avec peu de soutien – dans le traitement des affaires touchant leurs clients vieillissants.

Paul Trudelle indique : « C’est une ligne très fine sur laquelle les conseillers doivent marcher, malheureusement. »

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