Il s’agit du programme d’agrément professionnel en placements durables (PAPPD), un cours en ligne qui permet à ceux qui le suivent de conseiller des clients sur des investissements respectant à la fois leurs valeurs et leurs objectifs financiers. L’étudiant est aussi amené à choisir des placements en fonction des critères environnementaux, sociaux, d’éthique et de gouvernance.

La formation, qui se fait au rythme de l’étudiant, dure environ 70 à 80 heures et coûte 1150$. Gabriel Carrière, représentant en épargne collective chez Desjardins cabinet de services financiers de Saint-Liboire, en Montérégie, qui a été parmi les premiers à suivre le cours en 2011, explique ce qui l’a motivé à suivre cette formation : « Pour être à l’aise de vendre un produit, je dois le connaître comme il faut et être capable de répondre aux questions des clients. ».

Puisque le cours est en anglais, sa langue seconde, Gabriel Carrière admet avoir dû passer plus 160 heures d’étude, soit le double du nombre d’heures suggéré : « Tous les termes étaient nouveaux. Je devais fouiller tout le temps pour traduire les termes particuliers parce que je n’étais pas assez à l’aise avec l’anglais. Ça a été un peu difficile. »

Gabriel Carrière a particulièrement aimé les modules d’apprentissage portant sur la déontologie et l’éthique. Il dit avoir appris beaucoup avec ceux touchant la gouvernance et l’environnement.

Une autre personne qui a aussi suivi la formation est Rosalie Vendette, conseillère principale en ISR au Mouvement Desjardins : « Cette formation est un très bon départ pour ceux qui n’ont jamais fait d’ISR et qui conseillent directement aux membres. Les gens qui vont jusqu’au bout sont habituellement très contents. »

Ce cours permet notamment de mesurer l’ampleur de la sensibilité du client par rapport aux différents aspects de l’ISR, comme l’environnement ou la gouvernance, d’après celle qui conseille le Mouvement Desjardins dans la mise en marché de fonds commun.

« La conversation que le conseiller a avec le membre contribue à son éducation. Ça lui permet d’apprendre que ces produits existent et peuvent conjuguer ses exigences de rendement avec l’ISR. De plus, si le conseiller connaît mieux son membre sur ce plan, il peut approfondir sa relation avec lui, ce qui est bénéfique. »

Plus d’actif ISR

Au fil du temps, l’ISR gagne du terrain, d’après Rosalie Vendette. De 2008 à 2012, la proportion de l’ISR dans l’ensemble de l’actif géré dans les Fonds Desjardins est passée de 1,0 à 6,3 %. « Parmi les membres convaincus par nos produits ISR, il y a davantage de femmes, de jeunes, de gens éduqués et de personnes vivant en ville. Mais nous n’établissons pas notre segmentation sur ces critères. Notre recherche marketing démontre que 75 % des investisseurs pourraient être intéressés par l’ISR. »

Depuis qu’il a suivi la formation en ligne, Gabriel Carrière parle davantage d’ISR et a doublé la pondération de son actif sous administration en placements ISR, laquelle est passée de 5 à 10 % : « En 2011, on venait de vivre quelque chose de difficile sur les marchés boursiers. Je trouvais que c’était une belle option pour redémarrer l’investissement en bourse. Ça venait mettre une couleur dans un portefeuille. »

Sa clientèle étant composée principalement de clients de 50 ans ou plus, Gabriel Carrière se perçoit comme celui qui plante la graine de l’investissement responsable dans l’esprit des clients.

« C’est à nous de semer. Certains vont dire : « Ça m’intéresse » et d’autres : « J’aime mieux continuer comme cela ». À une rencontre subséquente, ils vont peut-être dire : « Ce que tu m’as parlé sur l’ISR, je suis prêt à aller de l’avant. » L’idée a germé », illustre celui qui est aussi directeur de succursale.

Aujourd’hui, Gabriel Carrière récolte encore le fruit de ses efforts et incite ses collègues de sa succursale de semer à leur tour. Il entend également sensibiliser les conseillers d’autres caisses.

Pour l’aider à demeurer à jour, Gabriel Carrière est heureux de visionner les webinaires que lui propose fréquemment l’Université Concordia : « Ce sont souvent des professeurs qui viennent d’un peu partout à travers le monde. Ce sont des gens qui sont neutres. Ils n’ont pas un intérêt particulier à me dire qu’une sorte de fonds est excellente. »