Portrait d'une conseillère socialement responsable

«Généralement, puisque je fais cela depuis plusieurs années, le nouveau client est souvent déjà au courant que je fais de l’ISR. Il va peut-être venir me voir justement parce que j’offre l’ISR. Il y a aussi d’autres clients à qui je vais faire découvrir l’ISR tranquillement. Je vais jusqu’où le client veut aller », explique Pascale Imbeau.

La conseillère calcule qu’environ 70 % de ses clients détiennent au moins un peu d’ISR : « En termes d’actifs totaux sous gestion, 40 à 50 % des sommes qui me sont confiées sont gérées selon les principes de l’ISR.»

Afin de conserver une bonne diversification, Pascale Imbeau proposera différents produits au client selon la taille de son portefeuille : « En bas de 100 000$, j’opterai pour les fonds communs ISR. Ce qui est important avec les fonds, c’est de bien choisir sa famille et de s’assurer que la politique de vote du manufacturier convient au client.»

Parmi ses manufacturiers de prédilection, on retrouve Placement NEI qui offre les fonds Éthique: « Parmi leurs produits axés sur le marché des actions, j’aime le Fonds NEI Éthique Dividendes mondial, le Fonds NEI Spécialisé d’actions, le Fonds NEI Éthique Multistratégique américain et le Fonds NEI Dividendes canadiens.»

Pour ce qui est des fonds axés sur le revenu fixe, Pascale Imbeau opte pour le Fonds d’obligations Valeurs communautaires PH&N, mais dans le contexte actuel, elle préfère éviter les obligations: « Ça me dérange moins de me retirer du marché obligataire ISR puisqu’il n’y a pas de droit de vote qui est relié aux obligations corporatives.»

Du côté des fonds négociés en Bourse (FNB), l’iShares Jantzi Social Index Fund offre une exposition aux 60 titres d’entreprises canadiennes les plus socialement responsables. Le manufacturier de FNB iShares a développé ce produit qui a l’avantage d’offrir des frais de gestion très faibles: « Encore une fois, il n’y a pas de vote possible.»

À des clients ayant plus de 100 000$ à investir, Pascale Imbeau suggère d’opter pour une sélection de titres qui suit les filtres du client : « Ce dernier pourrait être averse aux producteurs de pétrole, mais pas aux manufacturiers de cigarette. Il faut donc avoir une bonne discussion avec son client pour s’assurer de respecter ses valeurs. De plus, le client qui veut détenir des actions doit comprendre qu’il devra participer à la démocratie actionnariale qui est au cœur des principes de l’ISR.»

Deux types de filtres peuvent être utilisés. Les filtres positifs poussent les clients à choisir des entreprises qui font mieux que leurs pairs en ce qui a trait à l’environnement, l’implication sociale ou la gouvernance. À l’opposé, on retrouve les filtres négatifs qui excluent des entreprises qui travaillent dans un secteur ou un autre selon les préférences du client.

Pascale Imbeau est une ardente défenseure de la démocratie actionnariale qui est, selon elle, un très bon moyen de pousser les entreprises à une gestion plus responsable. Cette influence vient toutefois avec un prix et demande plus d’implication des clients: « C’est du travail supplémentaire pour le client qui gérer droit de vote et ils ne sont pas tous intéressés à ça. Je leur explique le pour et le contre des différentes options et c’est eux qui choisissent. Je ne peux pas voter pour eux.»
 

Photo Bloomberg