Les obligations à rendement élevé sont raisonnablement attrayantes parce que les rendements sont en moyenne de six points de pourcentage plus élevés que les obligations du Trésor américain, dit Eric Takaha, vice-président principal et directeur de l’équipe des obligations de sociétés et à rendement élevé auprès d’une division de Placements Franklin Templeton basée à San Mateo en Californie. « Nous nous alignons sur la moyenne à long terme, dit Eric Takaha. Mais il est important d’examiner les écarts en relation avec les défauts de paiement. »

Le risque de défaut de paiement, qui varie selon le cycle économique, est un déterminant essentiel qui peut décider si la catégorie d’actifs en question tombe ou non en disgrâce. Au cours des 12 derniers mois, le taux de défaut de paiement a été faible, à 2 %, soit la moitié de la moyenne à long terme de 4 %. Eric Takaha ajoute : « Cela confirme le fait que les évaluations sont proches de la moyenne à long terme. »

De plus, en mettant en parallèle les écarts et les défauts de paiement, Eric Takaha avance que le secteur à rendement élevé offre une bonne valeur. « Le différentiel est plutôt attrayant », dit-il, soulignant la différence de quatre points de pourcentage entre l’écart de 6 % et le taux de défauts de paiement de 2 %.

La question que doivent se poser les investisseurs est la suivante : quelle direction les défauts de paiement vont-ils dorénavant prendre? « Ils pourraient augmenter quelque peu à cause de ce qui s’est produit sur les marchés des marchandises. Mais nous ne nous attendons pas à une augmentation spectaculaire, au moins au cours des 12 à 18 mois qui s’annoncent », dit Eric Takaha, cogestionnaire du Fonds de revenu stratégique Franklin, qui travaille aux côtés de Chris Molumphy, premier vice-président et directeur du placement, et de Roger Bayston, vice-président principal et directeur de l’équipe des titres à revenu fixe. « C’est fonction de notre sentiment sur la situation des compagnies au niveau de leur endettement, de leur liquidité des placements et de la position des coûts de financement. »

Bien que le domaine de la production énergétique occupe une relativement petite partie de l’économie américaine, il représente environ 15 % du secteur des obligations à rendement élevé puisque que de nombreux acteurs énergétiques comptent sur lui comme source de financement. La faiblesse de l’industrie du charbon a aussi causé en partie l’augmentation des écarts, qui sont passés de 330 points de base il y a un an à 600 points de base aujourd’hui.

Pourtant, Eric Takaha avance que plusieurs facteurs devraient soutenir les obligations à rendement élevé. Premièrement, cette catégorie d’actifs tend à être insensible aux changements de taux. « Dans la plupart des cas, lorsque les taux augmentent, cela devrait être parce que l’économie américaine va bien et que l’inflation commence à faire son apparition », dit Eric Takaha, titulaire d’un MBA de l’Université Stanford qui s’est joint à Franklin Templeton en 1989 et possède 25 ans d’expérience. « Si c’est le cas, c’est en général de bon augure pour les bénéfices de beaucoup de compagnies émettant des obligations à rendement élevé. »

Deuxièmement, les obligations à rendement élevé ont des attributs semblables aux actions parce que, comme les actions, elles reflètent la bonne santé des sociétés qui les émettent. « Ce qui sous-tend les titres à rendement élevé, c’est la rentabilité des compagnies, leur flux de bénéfices et leur capacité à rembourser leurs dettes », dit Eric Takaha. «À l’heure actuelle, le rendement général est de 7,25 %, dont 6 % représentent l’écart et seulement 1,25 % provient du rendement des obligations du Trésor. Ainsi, l’impact des fluctuations de taux tend à être nettement inférieur à celui des écarts. »

Troisièmement, bien que l’économie ne se situe plus au début du cycle du crédit, les données fondamentales restent solides. « En général, les compagnies ont refinancé leurs bilans et reculé les échéances de leurs créances. Parce que les taux d’intérêt sont si bas, la couverture des intérêts est relativement robuste, dit Eric Takaha. Bien que les données fondamentales ne s’améliorent plus autant qu’il y a deux ans, elles sont toujours bonnes. C’est pourquoi, à l’exception des marchandises, les données fondamentales ont plutôt produit un soutien. »

Comment Eric Takaha a-t-il géré la catégorie d’actifs? Le Fonds de revenu stratégique Franklin n’est pas purement un produit à rendement élevé; il est plutôt géré comme un fonds multisectoriel. Environ 31 % du fonds se trouve dans des obligations à rendement élevé, suivi d’une participation de 22 % aux prêts à taux variable, de 14 % aux obligations internationales souveraines, de 8 % aux obligations de qualité supérieure, et de pondérations plus petites aux liquidités et aux obligations du Trésor américain.

« L’avantage de notre approche est que nous investissons dans différents domaines du marché des titres à revenu fixe, selon où nous trouvons une occasion de valeur, dit Eric Takaha. Quand les obligations à rendement élevé sont bon marché, on peut avoir une participation plus substantielle. Lorsqu’elles sont un peu plus coûteuses, on peut réduire leur participation et investir dans d’autres produits comme les prêts bancaires et les obligations de qualité supérieure. » La participation à rendement élevé se situe en ce moment au milieu de la fourchette de 20 à 40 %.

Gardant un oeil sur le secteur malmené de l’énergie, M. Takaha dit que celui-ci constitue l’une des plus grandes pondérations dans le segment des titres à rendement élevé du fonds. « Bien que le secteur énergétique soit très volatil, nous y avons une participation raisonnable », dit Eric Takaha, ajoutant que la politique de la compagnie l’empêche de donner des noms. « Les bénéfices seront très faibles, mais les évaluations seront très attrayantes. Nous avons une opinion positive à long terme sur les cours pétroliers. Au cours des prochaines années, si on assiste à une certaine reprise de ce secteur, vous verrez aussi une reprise du prix des compagnies énergétiques à rendement élevé.