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Dans la construction d’un portefeuille indiciel de fonds d’investissement, six facteurs sont généralement reconnus et utilisés soit, la valeur, les petites capitalisations, l’élan (momentum), la qualité et la faible volatilité.

Un sixième facteur est également ajouté par plusieurs analystes et manufacturiers de fonds, qui varie. Il peut s’agir de la croissance ou des dividendes (souvent liées au facteur valeur), par exemple.

Chacun de ses facteurs possède ses forces et tend à être payant à long terme, comme en témoignent différentes études sur le sujet.

En construisant un fonds ou un portefeuille de fonds, certains vont privilégier l’un ou l’autre de ces facteurs ou encore en combiner. Cette dernière méthode, appelée l’approche multifacteurs, tend à diminuer les risques inhérents à un facteur en particulier en le combinant à un autre facteur dans l’objectif de performer davantage sur une longue période.

En optant pour un fonds ou un portefeuille s’exposant à plusieurs facteurs, un conseiller espère obtenir un rendement supérieur à celui d’un fonds à facteur unique, mais avec un risque moindre, parce que les facteurs se répondraient.

Or la stratégie multifactorielle est en pleine ébullition. Au 30 avril 2018, aux États-Unis, il existait plus de 440 fonds d’investissement indiciels, comprenant les fonds communs de placement (FCP) et les FNB, qui étaient catégorisés comme des fonds multifactoriel, d’après les données comprises dans la base de données de la firme de recherche Morningstar.

Sur ce nombre, 351 ont été lancés dans les cinq dernières années et en 10 ans, les actifs sous gestion sont passés d’un maigre 2,5 G$ américain ($US) à 74 G$US.

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Desjardins Gestion internationale d’actifs a d’ailleurs lancé une gamme complète de FNB multifactoriels en avril 2017, qui visent une volatilité contrôlée et cherchent à répliquer un indice multifactoriel.

Parmi ces facteurs, on note la taille, l’évaluation, le momentum, la volatilité, la rentabilité et l’investissement et ils seront ventilés de façon à réduire la volatilité au minimum et à accroître la diversification, à l’instar de ceux qui sont reflétés dans l’indice pertinent.

Différentes façons de combiner les facteurs

Lors de la conférence Inside ETFs Canada, en juin dernier à Montréal, des experts se sont prononcés à savoir s’il est mieux d’utiliser une stratégie se concentrant sur l’optimisation d’un seul de ces critères ou encore une combinaison de plusieurs.

Bien qu’ils s’entendent tous sur le bien-fondé d’une stratégie à facteurs multiples, leur manière d’amalgamer les facteurs est différente.

Éric Shirbini, directeur pour la recherche internationale et les solutions en investissement pour ERI Scientific Beta, laquelle firme est le fournisseur d’indices pour des FNB de Desjardins, explique que sa société a une approche indicielle multifactorielle en combinant des portefeuilles ayant un seul facteur.

ERI Scientific Beta construit des portefeuilles à facteur unique parce qu’elle croit « fortement qu’un portefeuille doit être construit pour s’exposer à un facteur particulier », a-t-il dit.

C’est à un autre niveau qu’ils combinent les facteurs, qu’ils pondèrent également. La société diversifie les facteurs en combinant ses différents portefeuilles à facteur unique.

Pour Wes Crill, vice-président et chercheur senior pour Dimensional Fund Advisors, certains facteurs s’amalgament bien ensemble et d’autres non.

« Si nous combinons valeur et profitabilité, nous aurons plus d’informations sur le prix et la valeur réelle de l’action, a-t-il affirmé. Quand vous avez mélangé des facteurs, l’important est qu’ils soient vraiment en harmonie. »

D’après l’article écrit par Alex Bryan, directeur des stratégies passives en Amérique du Nord pour Morningstar, il existe en effet deux approches principales de combinaison de facteurs dans un portefeuille, soit en les mélangeant ou en les intégrant.

Les tenants de l’approche qui implique de les mélanger séparent leurs portefeuilles en volets différents qui ciblent tous un facteur distinct. Par exemple, si un fonds souhaite combiner les facteurs valeur et élan, une moitié égale du portefeuille ciblera les actions de valeur et l’autre moitié, les actions de type momentum.

« Cette approche est comparable à celle qui consiste à combiner des fonds factoriels individuels, mais offre l’avantage d’une rotation plus faible en permettant aux transactions de se contrebalancer partiellement alors que les actions passent d’un volet à l’autre », écrit-il.

En utilisant cette approche, il est plus simple d’évaluer l’impact de chaque facteur sur le rendement du fonds.

L’approche intégrée d’un fonds multifactoriel comprend des actions qui ont la « meilleure combinaison générale de caractéristiques factorielles ». Ainsi, le portefeuille en entier sera composé d’actions correspondant aux facteurs ciblés.