Homme d'affaire les mains en coupe. Une petite valise avec une croix médicale à l'intérieur au-dessus de ses mains.
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Les assureurs estiment que le coût total de la COVID-19 devrait se manifester l’année prochaine. En raison de la pandémie et du confinement, les employés ont évité les praticiens de santé. Une situation qui devrait s’inverser dans les mois à venir. Les assureurs s’attendent aussi à une hausse des problèmes de santé mentale et à un prolongement des invalidités de courte et longue durée.

« Je ne crois pas que nous ayons encore vu tout l’impact de la pandémie », assure Cheryl Nicholson, directrice de l’assurance vie et invalidité collective chez l’assureur montréalais iA Groupe Financier.

Entre mars et juin 2020, les assureurs privés ont économisé environ 4,8 milliards de dollars en demandes de remboursement de soins de santé en raison du confinement, calcule la plateforme de comparaison d’assurances Hellosafe.ca dans un rapport de septembre 2020.

Toutefois, les demandes de remboursement des praticiens de santé – massothérapeutes, chiropraticiens et dentistes – ont commencé à rebondir cette année, selon Theresa Tran, directrice du cabinet de conseil sur les avantages sociaux et les retraites Eckler.

Les réductions de primes introduites par les assureurs au cours de la première vague, en reconnaissance des faibles niveaux de sinistres, ont pour la plupart été supprimées depuis.

Quant aux demandes de prestations d’invalidité, plusieurs experts s’attendent à un « tsunami » en raison des tensions mentales et physiques liées à la pandémie.

Déjà les demandes de prestations d’invalidité de l’ensemble des assureurs canadiens ont augmenté d’environ 5 % en 2020, soit un point de pourcentage de plus que le taux de croissance moyen des cinq dernières années, rapporte l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes au Financial Post.

Difficile de savoir si cela signifie quelque chose ou non, mais déjà les employés qui en situation d’invalidité le restent souvent plus longtemps.

Sans compter que la plupart des opérations chirurgicales ont été reportées et que certaines cliniques de soins spécialisés et de réadaptation ont été fermées. Ainsi, différents problèmes qui auraient pu, normalement, être facilement résolus ne l’ont pas été et les prestations d’invalidité à court terme et à long terme ont été prolongées.

« Je crois que c’est là que nous pourrions voir le plus gros impact », avance Cheryl Nicholson.

Sans compter les problèmes de santé mentale. Ceux qui présentaient déjà un faible niveau d’anxiété ont vu leurs symptômes s’exacerber entraînant une hausse des demandes d’indemnisation. Au cours de l’année 2020, les demandes de soutien en matière de santé mentale ont augmenté de 24 %, selon les données des membres de l’ACCAP.

Il reste finalement les personnes qui constatent une persistance des symptômes de la COVID-19. Plusieurs disent en souffrir et plusieurs pourraient vouloir prendre congé pour se soigner.

« Je pense que le véritable niveau du problème est masqué en ce moment, conclut Steve Raskin, avocat spécialisé dans les préjudices corporels et l’emploi. Lorsque de plus en plus de gens vont au bureau ou luttent pour y aller, et que tout à coup ils ressentent le stress lié aux déplacements ou au fait d’être entourés de collègues, on risque de voir l’ampleur du problème s’amplifier. »