Déductibilité des intérêts. Lorsqu’un client emprunte afin de souscrire à un REER, il ne peut pas déduire d’impôt les frais d’intérêt qu’il paie sur son prêt. Résultat, le coût de l’emprunt est généralement plus élevé par rapport à un prêt à l’investissement dans un compte non enregistré.

Clientèle adéquate. Le client visé par un prêt REER devrait avoir un horizon de placement d’au moins cinq à dix ans, une tolérance au risque élevée et être bien informé des aléas de cette stratégie, y compris de devoir rembourser un prêt pour un actif qui a perdu toute sa valeur dans le pire des scénarios.

Le conseiller doit aussi s’assurer que la situation financière du client est saine et le demeure jusqu’à ce que l’emprunt soit complètement remboursé. L’Autorité des marchés financiers (AMF) prévoit des balises afin de déterminer si un prêt à l’investissement.

« Généralement, un prêt pour l’achat d’un placement ne devrait pas dépasser 30 % de la valeur nette du client [différence entre les actifs totaux et les passifs totaux] et 50 % de sa valeur nette liquide [biens immobiliers exclus du calcul]. Par exemple, un client ayant une valeur nette liquide de 200 000 $ ne devrait pas contracter un prêt de plus de 100 000 $. De plus, l’endettement total du client ne devrait pas excéder 35 % de ses revenus totaux (excluant les revenus provenant de son placement) », lit-on dans un avis sur les prêts levier de l’AMF.

Devoir de protection. Même si le client insiste afin d’obtenir un prêt REER, le conseiller ne doit pas succomber à la pression si son analyse des besoins financiers lui fait conclure que le client a tort. « Nous avons un devoir de protection. Si on considère que ça ne correspond pas à sa situation, à ses objectifs et sa capacité à assumer le risque, on doit le refuser. On doit protéger le client contre lui-même dans certains cas », souligne Denis Preston.

Remboursement rapide. Selon Denis Preston, il vaut mieux favoriser un emprunt que le client sera en mesure de rembourser en moins d’un an. « Personnellement, je trouve ça long, une année. »

Le planificateur financier donne l’exemple d’un client qui a déjà investi 2000 $ dans son REER et qui a un taux d’imposition marginal implicite de 50 %. S’il emprunte 2000 $ supplémentaires afin de cotiser 4000 $, le client obtiendra une économie d’impôt de 2000 $, ce qui lui permettra de rembourser son emprunt.

« Quand on emprunte pour compléter une cotisation REER, c’est qu’on a un problème budgétaire. On va essayer de régler le problème budgétaire. Il ne faut surtout pas qu’un effet levier vienne compléter le manque d’épargne », estime Denis Preston.

Une fois les difficultés budgétaires réglées et l’emprunt remboursé, le conseiller devrait mettre en place un programme d’épargne mensuel.