Le CELI, un outil marquant du règne conservateur

« Chez les conseillers en services financiers, c’était une révolution, cela faisait des années qu’ils ne nous étaient pas arrivés quelque chose de majeur comme ça. Dans notre secteur, c’est à peu près le plus bel héritage », note Gino-Sébastian Savard, président de MICA, cabinets de services financiers.

Sans remettre en question le bien-fondé du CELI pour l’ensemble des investisseurs canadiens, son utilité est mitigée. Plusieurs observateurs ont critiqué le CELI qui est vu comme une mesure visant à aider les Canadiens mieux nantis.

« C’est sûr que pour nos clients fortunés, c’est un petit velours, et ça constitue un avantage dont le potentiel est énorme si l’on considère les montants qui pourraient potentiellement y être investis. Par contre, il est certain que les individus qui n’arrivent pas à maximiser leur REER ne sont pas portés à aller chercher le meilleur d’un véhicule comme le CELI », croit pour sa part, Francis Sabourin, directeur en gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Richardson GMP.

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Le Parti conservateur quitte le pouvoir après près de dix ans en laissant une marque profonde dans l’industrie des services financiers. L’industrie sera en mesure de calculer le legs réel dans plusieurs années, mais les politiques de fractionnement du revenu et les réductions de retraits minimums ont certainement modifié l’approche des conseillers face à la retraite.

D’ailleurs, l’élection du gouvernement libéral majoritaire ouvre la porte à d’importants changements dans les politiques économiques du gouvernement défait de Stephen Harper.

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En effet, ces derniers proposent de ramener le plafond de cotisation annuel du CELI à 5 500$ et de mettre fin au fractionnement de revenu pour les familles.

Durant les années Harper, la possibilité d’une commission unique des valeurs mobilières canadiennes était réelle. L’opposition du Québec face à la création d’un tel organisme était claire et Gino-Sebastian Savard espère que cet enjeu ne sera pas repris par le nouveau gouvernement.

« Je ne vois pas de nécessité […] mégastructure ne veut pas dire économie. Plus petite structure veut souvent dire proximité du terrain et plus grande compréhension de ce qui se passe et moins d’échelons et de structurites aigus, je ne suis pas un partisan de commission des valeurs mobilières uniques, définitivement pas », dit-il.

Avec la collaboration de Richard Cloutier
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Crédit photo Bloomberg