Un document papier scellé à côté d'un marteau de juge.
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L’Institut québécois de planification financière (IQPF) et FP Canada vont travailler dans les prochaines années afin que le titre de planificateur financier (Pl. fin.) soit reconnu dans le reste du Canada.

C’est ce qu’ont annoncé Bernard Fortin, président du conseil d’administration de l’IQPF et Martin Dupras, président du conseil de FP Canada (Financial Planning Standards Council), Pl. fin., président de Confor Financier, lors du congrès de l’IQPF à Montréal, le 22 septembre.

« Nous allons travailler afin de faire que les détenteurs d’un titre de Pl. fin. puissent bénéficier d’un mécanisme pour acquérir le titre qui leur permettra d’exercer leur profession dans toutes les provinces », a indiqué Bernard Fortin.

L’entente ferait que les détenteurs d’un diplôme équivalent décerné par FP Canada verraient également leurs qualifications reconnues par l’IQPF.

« Nous souhaitons mettre en place une reconnaissance mutuels des deux organisations. Ce cadre permettra d’établir les conditions selon lesquelles un Pl. Fin., ses qualifications, seraient reconnues par FP Canada », a ajouté Bernard Fortin.

Cette reconnaissance mutuelle tiendrait compte des particularités provinciales, mais aussi des normes communes de travail entre l’IQPF et FP Canada.

« Ce qui est visé, c’est une reconnaissance nationale de la profession et des bonnes façons de travailler. Les Normes d’hypothèses de projection, qui ont 15 ans d’existence, sont publiées chaque année, c’est un bon exemple de la collaboration commune, car, depuis 2015, elles sont pancanadiennes », a expliqué Martin Dupras.

Cette reconnaissance mutuelle servirait certes les Pl. fin. qui travaillent près des frontières avec l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, mais aussi bon nombre de planificateurs financiers dont le nombre de clients potentiel a bondi avec le télétravail et les méthodes de communications numériques, explique Chantal Lamoureux, président-directrice générale de l’IQPF, en entrevue avec Finance et Investissement.

« On est conscient que des gens veulent pratiquer dans d’autres provinces et il y a des provinces qui commencent à réglementer. L’Ontario a règlementé. Des choses s’en viennent dans d’autres provinces. Au Québec, ça a le mérite d’être clair. On veut trouver une façon d’acquérir le titre le CFP sans avoir à tout refaire, ils pourraient aller chercher seulement ce qui leur manque pour obtenir le titre », a-t-elle noté.

Ces écarts toucheraient les différences entre le cadre légal du Québec, soit le Code civil du Québec et les éléments de la common law. Elle n’était pas en mesure de donner un échéancier pour la création de ponts entre les deux professions.

Compétences technos à déterminer

Par ailleurs, l’IQPF mènera des travaux cet automne afin de déterminer quels genres de compétences liées à la technologie les planificateurs financiers devraient avoir, a précisé Bernard Fortin lors du congrès.

Des chercheurs, observateurs de l’industrie, praticiens et régulateurs tiendront des ateliers en lien avec l’initiative Fintellect, qui est en partenariat avec FP Canada. Cette initiative vise à étudier l’impact concret des nouvelles technologies financières sur le métier de planificateur financier.

Ces ateliers permettront aux organisations de pousser leurs recherches dans ce secteur dans le but d’adapter leurs formations afin qu’elles soient pertinentes.

La technologie peut aider le planificateur à être plus pertinent. Par exemple, il peut déléguer certaines fonctions techniques ou cléricales à un outil, ce qui lui permet de passer plus de temps à accompagner ses clients. Ces outils peuvent lui permettre de servir plus de clients et ainsi élargir l’accès au conseil financier.

« Je ne pense pas que les gens vont avoir besoin d’aller jusqu’à coder. Mon hypothèse personnelle est qu’il faut être capable de poser les bonnes questions, notamment sur les outils technologiques. Comment les Normes d’hypothèses de projection y sont intégrées ? Qui a travaillé à les bâtir? Est-ce que des planificateurs financiers l’ont bâti? », note Chantal Lamoureux.

En outre, les humains comme les outils technologiques peuvent souffrir de biais cognitif tels que décris dans la recherche sur la finance comportementale. « L’intelligence artificielle peut avoir des biais. Il faudrait connaître les principaux biais. Comment on s’assure qu’il n’y en ait pas dans la programmation », note Chantal Lamoureux.