Une plante poussant dans un tas de pièce sur des planches en bois au milieu d'un champ.
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De nombreux termes sont utilisés dans le domaine de l’investissement responsable. De plus, certains concepts sont utilisés de manière interchangeable.

« En tant que planificateurs, nous devons comprendre le vocabulaire couramment utilisé afin de placer chaque stratégie dans son contexte et d’aider le client à comprendre ses implications », a déclaré le formateur Guy Sauvé lors d’un atelier sur l’investissement responsable, présenté dans le cadre du congrès 2022 de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

L’investissement responsable est un « sujet changeant, a ajouté le spécialiste, car il n’est pas réglementé et qu’il signifie des choses différentes selon les personnes qui l’utilisent. »

Voici quelques définitions fournies par l’expert afin d’entretenir la conversation avec les clients et de la traduire en action.

Investissement responsable (IR) ou ESG

L’investissement responsable désigne les façons dont les investisseurs peuvent aborder les questions environnementales, sociales et de gouvernance dans la sélection des titres et la construction des portefeuilles. Également appelé investissement ESG, l’IR porte sur la stratégie et la pratique visant à intégrer les facteurs ESG dans les décisions d’investissement.

Investissement socialement responsable (ISR)

L’investissement socialement responsable (ISR) consiste à investir en plaçant de l’argent dans des entreprises qui peuvent façonner le monde de manière positive. « Il est considéré comme plus ambitieux que l’investissement ESG, car il a des attentes plus grandes en matière d’impact social positif de l’entreprise », mentionne Guy Sauvé. Les entreprises sont notées à l’aide d’une série de critères pour les inclure ou les exclure du portefeuille.

L’Investissement dans les meilleures de la catégorie (« Best-In-Class » ou BIC)

Cette approche consiste à ne sélectionner que les entreprises qui dépassent un classement défini dans un secteur ou une industrie. Tous les fonds BIC ne sont pas considérés comme des investissements responsables, car ils utilisent une approche multisectorielle et tentent de conserver certaines caractéristiques d’un indice afin de réduire l’écart de suivi, précise le formateur.

Investissement durable

L’investissement durable s’applique à des entreprises qui ont un impact positif et qui bénéficient des grandes tendances durables. Il désigne également des stratégies qui cherchent à écarter des portefeuilles d’investissement des clients les activités considérées contraires à la pérennité environnementale, comme l’extraction de charbon ou l’exploration pétrolière.

Dépistage négatif ou d’exclusion

Le filtrage (ou dépistage) négatif ou d’exclusion consiste à éviter les investissements problématiques tels que les entreprises de tabac ou d’armes à feu. Une de ses limites se trouve dans le fait qu’il exclut des entreprises importantes pour des raisons non financières, ce qui le met à risque de sous-performer par rapport à l’indice, signale Guy Sauvé.

Dépistage positif

Cette approche cherche à maximiser le rendement financier dans le cadre d’une stratégie d’investissement socialement responsable. Elle englobe des facteurs ISR et ESG pour les intégrer dans une stratégie traditionnelle principalement axée sur le profit et le rendement.

Investissement thématique

Les fonds thématiques concentrent leurs investissements dans certains domaines. Certains sélectionnent des sociétés qui suivent des thèmes liés à la durabilité, tels que l’agriculture durable et les changements climatiques. Ils peuvent aussi cibler plus précisément certains types d’activités, comme les voitures électriques, les transports publics, les réseaux intelligents ou les bâtiments écologiques.

Investissement vert

Semblable à l’investissement thématique, il investit dans des titres liés à l’efficacité énergétique, au contrôle de la pollution, au recyclage et à la gestion efficace des déchets.

Investissement d’impact

Son objectif est d’avoir un impact social ou environnemental en se concentrant sur des thèmes spécifiques. Plus activiste que l’IR et l’ESG, il écarte souvent des entreprises aux pratiques commerciales douteuses et recherche des entreprises qui veulent générer un impact social et environnemental positif et mesurable.

Investissement éthique

Souvent considéré comme un investissement axé sur les valeurs ou sur la foi, il consiste à investir conformément à certains principes en excluant certaines entreprises dont les produits ou services sont considérés comme moralement répréhensibles par les investisseurs de certaines confessions religieuses, comme le tabac, l’alcool, les armes et l’énergie nucléaire.

Investissement social ou communautaire

Il vise à réduire la pauvreté tout en assurant la croissance des entreprises qui sont au service des communautés moins fortunées. Ces fonds permettent aux organisations de fournir des services tels que des logements abordables et des prêts, dans le but d’améliorer la qualité de vie des communautés et de réduire leur dépendance aux aides gouvernementales.

Engagement des actionnaires

Également appelé activisme actionnarial, il cherche à influencer les décisions d’une entreprise concernant les questions ESG en utilisant le dialogue ou le recours au vote. Cette approche vise à encourager les entreprises à agir de manière plus responsable et à les influencer par un désinvestissement ou d’éventuelles sanctions.

Écoblanchiment (Greenwashing)

L’écoblanchiment décrit l’action les entreprises qui semblent faire du bien sur le plan environnemental, social et corporatif, alors qu’en réalité elles ne font que donner une fausse impression de bonne volonté.

Obligation fiduciaire

Le devoir fiduciaire correspond à la promesse selon laquelle les fiduciaires agiront dans le l’intérêt supérieur des bénéficiaires. Dans le passé, les investisseurs institutionnels invoquaient leur devoir de fournir des rendements financiers à leurs bénéficiaires pour expliquer pourquoi ils ne pouvaient pas intégrer l’investissement responsable dans leur processus. « Des initiatives comme le rapport Freshfields, reprises par les Principes pour l’investissement responsable (PRI), ont clarifié que le fait de ne pas inclure les questions ESG dans les pratiques d’investissement est un manquement au devoir fiduciaire », rapporte Guy Sauvé.

Selon lui, les planificateurs financiers doivent donc faire preuve de diligence raisonnable avec les clients en les aidant à identifier leurs valeurs et les raisons pour lesquelles ils souhaitent inclure un processus d’investissement responsable dans leur sélection de placements.