Un vieux monsieur assis dans une chaise berçante avec un journal.
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Le Régime de rentes du Québec possède une réserve de 106 milliards de dollars au 31 décembre 2021, selon l’évaluation actuarielle présentée le 9 décembre par le ministre des Finances, Éric Girard, à l’Assemblée nationale.

Les entrées de fonds prévues au cours des prochaines années seront suffisantes pour verser les rentes aux bénéficiaires du RRQ pour les 50 prochaines années, sans avoir besoin de hausser les taux de cotisation, estime le gouvernement en se basant sur les résultats de l’évaluation.

Malgré cette performance, le régime actuel fait face à plusieurs défis. L’allongement de l’espérance de vie, le départ du marché du travail plus tôt que la moyenne canadienne et de maigres épargnes pour la retraite font en sorte que le gouvernement souhaite réformer le régime.

Une consultation publique

Dans cette optique, une consultation publique sera organisée en début d’année prochaine, a annoncé le ministre, en vue d’adapter le RRQ aux nouvelles réalités de la société québécoise, un exercice qui a lieu tous les six ans, en vertu de la Loi sur le régime de rentes du Québec.

« Les besoins à la retraite ont beaucoup changé dans la société québécoise au cours des dernières années et notre régime de rentes doit s’adapter à de nouvelles réalités », a déclaré Éric Girard.

La consultation portera sur plusieurs thèmes. L’âge minimal d’admissibilité à la rente de retraite du RRQ pourrait être reporté progressivement de 60 ans à 62 ans ou à 65 ans. La limite actuelle pour commencer à recevoir sa rente de retraite du RRQ pourrait quant à elle être repoussée de 70 ans à 72 ans ou à 75 ans.

Le gouvernement songe également à rendre facultative la cotisation au RRQ des bénéficiaires de la rente de retraite à compter du 31 décembre de l’année de leur 65e anniversaire.

Il envisage par ailleurs de modifier les règles de calcul de la rente de retraite afin d’éviter que les gains de travail d’une personne qui demande sa rente après 65 ans réduisent la moyenne de gains utilisée pour le calcul de sa rente.

Les personnes et les groupes concernés pourront faire parvenir leurs mémoires sur le sujet au cours des prochaines semaines.

Le gouvernement estime que cette réflexion est nécessaire pour faire face à la durée de la retraite qui se prolonge, l’espérance de vie des Québécois ayant augmenté de près de 4 ans depuis 2001. De plus, l’âge du départ à la retraite s’établissait récemment à 63,7 ans au Québec, par rapport à 64,4 ans en moyenne au Canada.

Autre sujet de préoccupation, une majorité (80 %) des travailleurs qui gagnent 30 000 $ et moins dans la province ne participent à aucun régime de retraite. Cette proportion passe à 41 % chez ceux qui ont un revenu situé entre 30 000 $ et 50 000 $ et 48 % chez ceux qui ont des salaires plus élevés.

Coup d’œil sur les régimes du RRQ

Selon le document de consultation Un régime adapté aux défis du 21e siècle, le régime de base (RBRRQ) comptait 4,2 millions de participants au 31 décembre 2021 et avait perçu 17,7 G$ en cotisations. Des prestations totalisant 16 G$ ont été versées à 2,1 millions de Québécois. Le fonds du RBRRQ s’élevait à 15,9 G$, pour un rendement moyen de 9,8 % au cours des cinq dernières années. La réserve administrée par Retraite Québec, qui est gérée par la Caisse de dépôt et placement du Québec, atteignait 102,1 G$.

Le régime supplémentaire du RRQ (RSRRQ) dispose pour sa part d’une réserve de 3,1 G$. Il a perçu 1,6 G$ en cotisations et a versé 5 millions de dollars en prestations à près de 500 000 bénéficiaires. Le rendement du fonds s’établissait à 14,4 % au 31 décembre 2021.

Le gouvernement estime que le régime est en bonne situation financière, car le taux de cotisation d’équilibre était de 10,54 % en 2021, soit un quart de point de moins que le taux de cotisation actuel de 10,80 %. Pour le régime supplémentaire, cet écart est de 0,15 % de moins que le taux de cotisation de 2 % applicable à compter de 2023.