Un homme en costume assis dans un coin, qui se pose beaucoup de question et semble réticent à agir.
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Un nouveau sondage démontre que la plupart des Canadiens cherchent à réduire leurs dépenses face à une augmentation du coût de la vie illustrée depuis plusieurs mois par la hausse de l’inflation au Canada.

Environ 80 % des répondants au sondage réalisé par la firme Léger indiquent qu’ils ont commencé à acheter des denrées moins dispendieuses au magasin d’alimentation et qu’ils évitent de plus en plus de jeter des aliments.

Les trois quarts des répondants réduiront leurs dépenses pour la maison et fréquenteront les restaurants moins souvent. La moitié ont commencé à réduire l’usage de leur automobile afin d’économiser l’essence qui coûte très cher ces temps-ci et l’achat d’un véhicule électrique est envisagé par un tiers des participants au sondage.

De façon générale, quatre répondants sur cinq soutiennent que la hausse de l’inflation a un impact sérieux sur leur ménage et que la situation devrait empirer si le coût de la vie continue de croître.

Plus tôt cette semaine, Statistique Canada a rapporté que l’inflation annuelle a grimpé à 5,7 % le mois dernier, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis août 1991. L’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, qui a provoqué une hausse du prix mondial des hydrocarbures et du blé, pourrait pousser l’inflation annuelle à près de 6 % au mois de mars.

Face à la poussée de l’inflation, la Banque du Canada a annoncé plus tôt en mars qu’elle portait son taux directeur à 0,5 % et le gouverneur, Tiff Macklem, a laissé savoir que d’autres hausses surviendraient au cours des prochains mois.

Le vice-président exécutif de la firme de sondage Léger, Christian Bourque, signale que l’inflation et la guerre en Ukraine ont supplanté la pandémie de COVID-19 au classement des plus grandes préoccupations des Canadiens.

Pour sa part, Économique RBC prévoit que la hausse des prix du pétrole pourrait coûter quelque 600 $ de plus par année aux ménages canadiens que ce qu’ils devaient payer il y a quelques semaines à peine. Les ménages les plus affectés seraient ceux à faibles revenus qui consacrent une plus grande part de leur budget à l’énergie et à la nourriture, selon Économique RBC, qui rappelle que les aides gouvernementales versées en temps de pandémie expirent.

Christian Bourque a aussi observé dans le sondage qu’un nombre croissant de Canadiens renoncent à se procurer des fruits et des légumes à la faveur d’aliments de moindre qualité, mais qui coûtent moins cher. Il craint que l’inflation ait ainsi des conséquences pour la santé des gens.

Le sondeur craint par ailleurs que de plus en plus de Canadiens ne puissent payer toutes leurs factures, même si les finances de deux ménages sur trois sont en bonne santé, d’après l’enquête.

Le sondage a été réalisé en ligne du 11 au 13 mars auprès de 1515 Canadiens; aucune marge d’erreur ne peut lui être attribuée.