Un homme d'affaires assis sur un tas de billets vert.
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Plusieurs banques canadiennes ont publié jeudi leurs résultats du quatrième trimestre qui montrent une augmentation des fonds réservés aux prêts en difficulté et une forte concentration sur la gestion des dépenses, alors qu’elles se préparent au ralentissement attendu de l’économie.

Le Groupe Banque TD a augmenté ses provisions pour pertes potentielles sur prêts à 878 millions de dollars (M$), la Banque Royale à 720 M$ et la Banque CIBC à 541 M$, tandis que mardi, la Banque Scotia a annoncé avoir mis de côté 1,3 milliard de dollars (G$).

La hausse des provisions intervient alors que Statistique Canada a dévoilé le 30 novembre dernier que l’économie avait reculé de 1,1 % sur une base annualisée au troisième trimestre, les taux d’intérêt élevés faisant pression sur les consommateurs et les entreprises.

Alors que le ralentissement devrait se poursuivre, les banques se sont efforcées de réduire leurs dépenses pour mieux traverser le creux, notamment en restreignant leurs effectifs.

La Banque TD a annoncé jeudi qu’elle supprimait environ 3 % de son personnel, soit environ 3100 postes, et qu’elle assumerait des frais de restructuration de 363 M$ ce trimestre et une charge similaire le trimestre prochain pendant qu’elle mettait en œuvre les compressions.

« Cela fait partie d’un programme de restructuration plus large visant à rationaliser et à apporter des gains d’efficacité à la banque, puis à contribuer à créer la capacité d’investir dans la croissance future », a déclaré le chef des finances de la Banque TD, Kelvin Tran.

La Banque CIBC a annoncé qu’elle avait régulièrement réduit ses effectifs tout au long de l’année, soit une baisse d’environ 5 %, ou 2300 emplois, par rapport à l’année dernière, et qu’elle avait d’engager une charge de 114 M$ au quatrième trimestre dans le cadre de cette réduction.

La Banque Royale a annoncé au dernier trimestre qu’elle coupait ses effectifs de plus de 3 %, les derniers résultats annonçant une baisse de 3000 postes par rapport à la fin du deuxième trimestre.

Dans le même temps, les trois banques ont annoncé le 30 novembre une augmentation de leurs dividendes.

La hausse des dividendes est intervenue alors que les banques ont souligné la stabilité de leurs finances et qu’elles s’attendent à résister aux turbulences à venir.

« Nous avons conçu la CIBC pour faire face à l’environnement économique qui pourrait survenir en 2024 », a déclaré Victor Dodig, président et chef de la direction de la Banque CIBC, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats.

« Si les choses ralentissent, nous nous débrouillerons en conséquence. Si les choses s’améliorent et qu’il y a de très bonnes chances que nous ayons cet « atterrissage en douceur », nous en profiterons également. »

La Banque CIBC a annoncé un bénéfice de 1,48 milliard de dollars (G$), ou 1,53 $ par action diluée, pour le trimestre terminé le 31 octobre, contre un bénéfice de près de 1,19 G$, ou 1,26 $ par action, un an plus tôt.

Pour le même trimestre, la Banque Royale a quant à elle communiqué un bénéfice de 4,13 G$, ou 2,90 $ par action, contre 3,88 G$, ou 2,74 $ par action, un an avant. Du côté de la Banque TD, un bénéfice de 2,89 G$, ou 1,49 $ par action, a été enregistré, en baisse par rapport à un bénéfice de 6,67 G$, ou 3,62 $ par action, un an plus tôt.