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Le produit intérieur brut réel a avancé de 0,3 % en janvier, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les économistes ne s’attendaient en moyenne à aucune croissance pour le premier mois de l’année, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

« Inutile d’y aller par quatre chemins, cela a tout simplement dépassé les attentes de tout le monde », a observé Doug Porter, économiste en chef à la Banque de Montréal.

« Ce joli gain est de bon augure, étant donné que les coupes dans la production de pétrole en Alberta ont été considérées comme le principal frein à l’économie au début de l’année et que la croissance a traversé ce vent contraire ».

La croissance générale a été soutenue par celle de 18 des 20 secteurs industriels étudiés par l’agence fédérale.

Les industries productrices de biens ont avancé de 0,6 %, tirées par la croissance des secteurs de la fabrication et de la construction. Le secteur de la fabrication a progressé de 1,5 % en janvier, tandis que celui de la construction a progressé de 1,9 %, son meilleur résultat depuis juillet 2013.

Les industries productrices de services ont augmenté de 0,2 %, tous les secteurs sauf un ayant progressé.

Le résultat de janvier, supérieur aux attentes, fait suite à une fin d’année 2018 décevante.

La croissance du quatrième trimestre de 2018 s’est établie au rythme annualisé de 0,4 %, son pire résultat depuis deux ans et demi.

Cette faiblesse a poussé les économistes à s’inquiéter de la vigueur de la croissance économique cette année. La possibilité que la Banque du Canada envisage même de réduire les taux d’intérêt cette année a également été évoquée.

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur inchangé dans son annonce de taux plus tôt ce mois-ci, mais a toutefois averti les Canadiens d’une dégradation de la performance économique au cours des prochains mois.

Le rapport de vendredi a souligné une faiblesse dans le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz, qui a reculé de 3,1 %.

L’extraction de pétrole et de gaz a diminué de 2,6 %, en partie à cause de l’imposition, par le gouvernement de l’Alberta, d’une réduction temporaire de la production de pétrole à compter de janvier.

Le sous-secteur de l’extraction minière, à l’exclusion de l’extraction de pétrole et de gaz, s’est replié de 4,0 %.

L’économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, a indiqué vendredi s’attendre à un gain plus modeste en février, mais a précisé que sa banque augmentait ses prévisions de PIB pour le premier trimestre, les faisant passer de 0,5 % à 1,3 %.

« Si cela se concrétise, ce ne sera pas assez lent pour justifier une réduction des taux de la Banque du Canada, mais ce ne sera pas non plus assez rapide pour justifier un nouveau resserrement monétaire », a-t-il expliqué.

« Les marchés collectionnaient les prévisions voulant que la Banque du Canada soit éventuellement forcée de réduire les taux, mais les données d’aujourd’hui rendent cela moins probable. »