Une photo de Boris Johnson devant une voiture.
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« Nous sortirons de l’UE au 31 octobre, point à la ligne, a-t-il annoncé depuis le perron de ses nouveaux quartiers à Downing Street. Après trois ans de doutes infondés sur nous-mêmes, il est temps de changer de disque, de retrouver notre rôle naturel et historique, celui d’une Angleterre entreprenante, tournée vers l’extérieur et réellement mondiale. »

Évidemment, le successeur de Theresa May est conscient des difficultés qui se dresseront sur son chemin, mais il compte bien parvenir à ses fins, même si cela implique une sortie sans accord. Lui qui était l’un des principaux instigateurs du référendum de 2016 estime qu’il est de son devoir de finir le travail.

Des difficultés à l’horizon

Si son idée est déjà faite, la partie promet d’être serrée notamment à Bruxelles pour obtenir un meilleur accord que celui conclu par Theresa May en novembre dernier. D’autant plus, que Boris Johnson semble refuser le moindre compromis sur le mécanisme de « backstop », l’une des pierres d’achoppement des négociations sur le Brexit.

Ce « backstop », que la Commission européenne veut imposer, est une mesure proposée par le négociateur en chef pour l’UE, Michel Barnier. L’UE et l’Angleterre ne parvenant pas à trouver un accord quant à la frontière entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord, cette mesure a pour but d’empêcher le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande. Toutefois, cette solution est encore rejetée par le gouvernement britannique qui soupçonne le négociateur de vouloir les piéger dans une relation sans fin avec l’UE.

Difficile de connaître le plan exact de Boris Johnson concernant le Brexit, il a toutefois déclaré d’entrée de jeu que le « backstop » devait être enlevé de l’accord. Selon lui, Bruxelles a de fortes chances d’accéder à sa demande et de revenir sur l’accord conclu avec Theresa May, car un accord est dans l’intérêt de tous. Mais, même si Bruxelles refuse, le nouveau premier ministre affirme qu’il se contenterait d’un Brexit sans accord.

Toutefois, ses plans risquent d’être compromis. Boris Johnson n’a qu’une petite majorité au Parlement et de nombreux députés de son propre camp refusent un Brexit sans accord. Certains ont déjà annoncé être prêts à entrer en résistance au Parlement.

Difficile de savoir ce qu’il adviendra le 30 octobre prochain. En tout cas, depuis la première fois depuis le référendum de 2016, ceux qui veulent un départ de l’UE à tout prix vont prendre les commandes du gouvernement. Et là où Theresa May tentait de garder un équilibre numérique entre ministres Remainers et Brexiters, Boris Johnson a exigé que tous ceux qui rejoindront son gouvernement soient comme lui prêts à partir de l’UE fin octobre, quel qu’en soit le prix.