Desjardins crée son propre modèle pour prévoir la prochaine récession
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Une récession au Canada est peu probable au cours de l’année à venir, selon un rapport de Scotiabank Global Economics, mais une surprise au niveau de l’inflation au cours du second semestre pourrait obliger la Banque du Canada (BdC) à en provoquer une.

Grâce à des fondamentaux économiques solides, comme un faible taux de chômage et une demande refoulée, le modèle de la Banque Scotia indique un risque de récession « très faible » au cours des quatre prochains trimestres.

Toutefois, les perspectives pourraient changer rapidement si l’inflation surprend d’environ 1 % au cours du deuxième semestre de cette année.

Le rapport sur la politique monétaire de la BdC indique que la banque centrale s’attend à ce que le taux d’inflation annuel atteigne en moyenne près de 6 % au cours du premier semestre de cette année et qu’il demeure bien au-dessus de sa fourchette de contrôle de 1 % à 3 % tout au long de 2022, avant de diminuer à environ 2,5 % au cours du deuxième semestre de 2023.

Les économistes de la Banque Scotia prévoient une inflation moyenne d’environ 6 % cette année et de 3 % en 2023.

« Une inflation d’un peu plus de 7 % au second semestre de cette année entraînerait une récession induite par la politique monétaire au second semestre de 2023, car la BdC devrait augmenter son taux directeur à 4,25 % pour ramener l’inflation à son objectif de 2 % », prévient toutefois le rapport.

Le taux directeur nominal dans les prévisions de base de la banque est de 3 %.

Les auteurs ont également évoqué la possibilité que la guerre en Ukraine déclenche une récession « légère » cette année. Ce scénario de stagflation verrait les prix des produits de base augmenter et les chaînes d’approvisionnement se restreindre davantage. La récession serait légère en raison de la distance du Canada par rapport au conflit et aux exportations de produits de base, selon le rapport Scotia.

Une telle récession permettrait à la BdC de relever les taux plus lentement : à 1,5 % à la fin de cette année et à 2 % à la fin de 2023, selon la Banque Scotia.

Selon un autre rapport, de la Banque TD cette fois, on peut compter sur la BdC pour augmenter suffisamment les taux afin de calmer la demande et de ralentir l’inflation, tout en notant qu’il sera difficile de le faire sans faire basculer l’économie dans la récession.