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La croissance des prêts de la Banque Scotia a ralenti au dernier trimestre, la banque ayant adopté une approche plus prudente dans un contexte de pression accrue sur les emprunteurs en raison de taux d’intérêt plus élevés.

« Les volumes de prêts au cours du trimestre reflètent un environnement plus prudent, tant du point de vue de la confiance des ménages que des investissements des entreprises », a souligné mardi le chef de la direction, Scott Thomson, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des derniers résultats de la banque.

La Scotia a indiqué dans son rapport du troisième trimestre que même si les prêts avaient augmenté de 7 % par rapport à l’année dernière, ils étaient en baisse de 1 % par rapport au deuxième trimestre.

La banque a également signalé une baisse de 1 % de ses soldes hypothécaires résidentiels.

« Nous avons délibérément ralenti le portefeuille de prêts hypothécaires, comme nous l’avions signalé il y a quelque temps », a expliqué Dan Rees, responsable des services bancaires canadiens à la Banque Scotia, lors de la conférence téléphonique.

« Nous sommes simplement plus disciplinés en ce qui concerne la sélection des clients au moment de la création. Je pense que c’est le bon moment pour élever cette norme ici, car le marché immobilier est plus doux et plus lent. »

Le recul des prêts s’inscrit également dans le cadre des efforts déployés par la banque pour améliorer son équilibre entre prêts et dépôts. La Scotia s’efforce d’augmenter sa base de dépôts, car les banques sont également confrontées à des coûts d’emprunt plus élevés et les liquidités des clients laissées à la banque constituent une source de financement moins chère que les autres.

Également dans le cadre de sa préparation aux vents contraires attendus, la banque a presque doublé le montant d’argent qu’elle mettait de côté au cours du trimestre pour les prêts potentiellement douteux. Elle a augmenté sa provision pour pertes sur créances à 819 millions de dollars (M$) au cours de son dernier trimestre, alors qu’elle avait été de 412 M$ au même trimestre l’année dernière.

Mais même si la banque a adopté une approche plus modérée, Scott Thomson s’est dit encouragé de voir les emprunteurs prendre les mesures nécessaires alors qu’ils sont confrontés à des taux d’intérêt plus élevés.

« Nous surveillons de près le comportement des clients et avons observé une évolution très rationnelle et responsable des dépenses, alors que les ménages traversent cette période de réduction des revenus discrétionnaires. »

Les clients des prêts hypothécaires à taux variable, qui ont vu leurs paiements augmenter régulièrement, ont ajusté leurs dépenses en baisse de 15 % sur un an, a observé la banque.

Profits en baisse

La hausse des provisions et d’autres pressions ont toutefois pesé sur les résultats, et la banque a affiché un profit de 2,21 G$, ou 1,72 $ par action, pour le trimestre clos le 31 juillet, ce qui représentait une baisse par rapport à celui de 2,59 G$, ou 2,09 $ par action, affiché un an plus tôt.

Les revenus pour le trimestre se sont élevés à 8,09 G$, après avoir été de 7,80 G$ au troisième trimestre précédent.

Sur une base ajustée, la banque a réalisé un bénéfice de 1,73 $ par action, en baisse par rapport à celui de 2,10 $ par action d’il y a un an.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,74 $ par action, selon les prévisions compilées par la société de données sur les marchés financiers Refinitiv. Les provisions pour pertes sur créances plus élevées que prévu ont été évoquées comme la principale explication à cette contre-performance.

Les opérations bancaires canadiennes de la Banque Scotia ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 1,06 G$, en baisse par rapport à celui de 1,21 G$ réalisé un an plus tôt, en raison d’une provision plus élevée pour pertes sur créances et à des frais autres que d’intérêts, ce qui a été partiellement compensé par une hausse des revenus.

Les activités bancaires internationales de la banque ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 628 M$, en hausse par rapport à celui de 625 M$ du même trimestre l’année dernière.

Les activités mondiales de gestion de patrimoine de la Scotia ont généré un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 366 M$, en baisse par rapport à celui de 376 M$ de l’an dernier, tandis que ses activités bancaires et de marchés mondiaux ont dégagé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 434 M$, en hausse par rapport à celui de 378 M$ du même trimestre l’année dernière.

La catégorie des « autres » activités de la banque a enregistré une perte de 299 M$ au cours du plus récent trimestre, contre une perte de 52 M$ un an plus tôt.

La Banque Scotia a également annoncé mardi la nomination de deux nouveaux membres à son conseil d’administration.

Sandra Stuart, ancienne cheffe de la direction de la Banque HSBC Canada, et Michael Medline, chef de la direction d’Empire Company et de Sobeys, ont ainsi été nommés au conseil.