Le secteur bancaire américain a surmonté une série de défis — des turbulences tarifaires aux attentes de croissance économique en baisse en passant par une incertitude politique nettement accrue — au cours du deuxième trimestre, selon Fitch Ratings.
Dans un nouveau rapport, l’agence de notation a indiqué que la plupart des grandes banques américaines avaient enregistré des bénéfices plus élevés et des marges d’intérêt nettes plus importantes au deuxième trimestre. Le revenu net médian a augmenté de 12 % d’une année sur l’autre pour les 20 plus grandes banques, signale le rapport.
« Le produit net d’intérêts a augmenté en raison de la revalorisation des actifs dans un contexte de courbe des taux plus pentue, de coûts de dépôts plus bas et d’une reprise inattendue de la croissance des prêts, qui a en moyenne dépassé de 3 % le niveau de l’année précédente », lit-on.
Ces tendances devraient persister dans les mois à venir, les marges d’intérêt nettes des banques revenant progressivement à leurs niveaux d’avant la pandémie, avance Fitch Rating.
La qualité du crédit est également « restée solide », mentionne le rapport. Les provisions pour pertes sur prêts étant stables et le ratio médian de radiation nette ayant légèrement diminué.
« Les banques ont indiqué que les expositions sensibles aux tarifs restent gérables », mentionne Fitch. « La stabilité continue dans l’immobilier commercial et le crédit à la consommation suggère que l’industrie a dépassé le pic de normalisation du crédit qui a commencé à la fin de 2021. » Cependant, les révisions négatives des prévisions d’emploi pourraient augmenter la pression sur les prêts à la consommation et les cartes de crédit…
Les autres lignes d’activité des banques ont également enregistré des gains au deuxième trimestre, avec des revenus non liés aux intérêts en hausse de 7 % d’une année sur l’autre, « soutenus par des résultats de trading robustes, une augmentation des actifs sous gestion en gestion de patrimoine et une activité de banque d’investissement améliorée », note-e-on.
Pour les cinq grandes firmes de Wall Street — Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan et Morgan Stanley — les revenus globaux du trading des titres à revenu fixe ont augmenté de 15%, et les revenus du trading des actions ont augmenté de 7% par rapport à l’année précédente, rapporte Fitch.
« La performance de la banque d’investissement s’est améliorée, avec des revenus globaux de conseil en fusions et acquisitions augmentant de 21 % d’une année sur l’autre parmi ces banques », mentionne le rapport.
La plupart des banques ont également réaffirmé leurs perspectives pour l’année entière, note Fitch — malgré des prévisions économiques plus sombres en raison des vents contraires d’une politique tarifaire erratique, des changements réglementaires et des tensions géopolitiques croissantes.
Dans ce contexte, les ratios de capital réglementaire des banques sont restés au-dessus de leurs niveaux d’avant la pandémie, bien qu’ils aient légèrement diminué d’un trimestre à l’autre.
« Près de la moitié des banques ont récemment annoncé ou mis en œuvre des hausses de dividendes », déclare l’agence de notation.