Une photo du bâtiment de la Banque du Canada.
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La Réserve fédérale a relevé mercredi son taux d’intérêt directeur de trois quarts de point de pourcentage, sa plus forte hausse depuis 1994, et sa décision augmente la probabilité que la Banque du Canada lui emboîte le pas le mois prochain, estiment des économistes.

La banque centrale américaine a indiqué que sa décision déplacerait le taux de référence du pays dans une fourchette comprise entre 1,50 % et 1,75 %, alors qu’elle tente de maîtriser la flambée de l’inflation.

La Banque du Canada a augmenté son taux directeur d’un demi-point à deux reprises au cours des derniers mois, le portant à 1,5 % en juin, et son gouverneur, Tiff Macklem, a laissé entendre qu’il était prêt à agir « avec plus de force ».

L’économiste Josh Nye, d’Économique RBC, estime que Tiff Macklem est désormais encore plus susceptible d’imiter la Fed.

« L’un des principaux arguments voulant que la banque n’agisse pas de façon plus dynamique était simplement que la Fed n’était pas censée se montrer aussi dynamique parce qu’avant cette semaine, elle avait affirmé qu’elle ne procéderait pas à ce genre de hausses plus importantes », a-t-il expliqué.

« S’il était généralement considéré que cela réduisait la probabilité que la Banque du Canada fasse une hausse plus importante, je pense que le fait que la Fed agisse maintenant de façon plus dynamique avec 75 points de base aujourd’hui augmente vraiment la probabilité que la Banque du Canada fasse de même. »

Dès que les gens ont commencé, la semaine dernière, à prédire que la Fed procéderait à une hausse plus importante, Josh Nye a vu grimper les prévisions pour les deux prochaines hausses de la Banque du Canada, ainsi que les rendements obligataires.

Les économistes Avery Shenfeld et Andrew Grantham, de la Banque CIBC, sont du même avis quant à la probabilité d’une hausse de trois quarts de point de pourcentage au Canada.

Ils voient le taux directeur de la Banque du Canada atteindre 2,75 % cette année, avant qu’un ralentissement de la croissance et de l’inflation ne convainque la banque de mettre fin aux hausses, ont-ils indiqué dans une note aux investisseurs.

Josh Nye a lui aussi prédit que le taux atteindrait 2,75 % cette année, mais a ajouté qu’il pourrait même atteindre 3,0 % si l’inflation ne ralentissait pas.