« Je suis Keynesian. Nous avons une croissance qui n’est que d’un peu plus de 1%, je crois qu’il faut stimuler pour relancer l’économie. Les dépenses de la santé vont croître au rythme de 6% dans les prochaines années et nous avons besoin de croissance », a-t-il indiqué à Les Affaires, en marge d’un entretien portant sur le décès de Paul Desmarais.

Monsieur Landry a estimé que le Québec devrait pour l’instant se détacher des cibles budgétaires à court terme, de manière à encourager la reprise.

Il a cependant précisé qu’il était toujours favorable à des finances publiques équilibrées à long terme.

Bernard Landry était ministre des finances lorsque le Québec a pour la première fois atteint l’équilibre budgétaire. « Je reconnais qu’il était plus simple d’être Keynesian à mon époque, mais je crois qu’il faut stimuler dans certaines périodes. Lorsque nous sommes devenus en déficit (2009) et que les libéraux ont stimulé, je ne m’y suis pas opposé », a-t-il dit.

La déclaration de monsieur Landry survient quelques jours après le dépôt de la nouvelle politique économique du gouvernement du Québec, et alors que beaucoup de flou entoure l’état des finances publiques.

Divers observateurs spéculent que la province se dirige vers un manque à gagner se situant entre 1 et 2G $ pour l’exercice en cours (2013-14). Le ministre des finances du Québec, Nicolas Marceau, doit livrer dans les prochaines semaines une mise à jour économique.

La nouvelle politique économique du Québec prévoit des injections d’argent de 2 G$ sur trois ans, qui ne seront récupérées que sur sept ans.

Pour l’exercice de l’an prochain (2014-15), l’opération devrait créer un trou supplémentaire de 282$ M$. Somme à laquelle il faut ajouter 400 M$ de mesures que le gouvernement n’avaient pas encore identifiées dans son dernier budget. Avant même de connaître les résultats de cette année, il est déjà assuré que l’impasse sera plus lourde de 700 M$ pour l’an prochain.