Une fille recroquevillée dans un coin, autour d'elle des ombres de mains et de bras semblent vouloir la happer.
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Le stress financier a atteint de nouveaux sommets cette année au Québec. Plus de deux Québécois sur cinq (42 %) disent en souffrir, une hausse de dix points de pourcentage par rapport à 2024, révèle le plus récent sondage de l’Institut de planification financière (l’Institut).

Ce sentiment est encore plus marqué chez les personnes ne disposant pas de plan financier. Ainsi 46 % d’entre elles se disent préoccupées par leur situation financière.

« Ces données ont de quoi faire réfléchir sur l’importance de planifier pour être apte à affronter les tempêtes, mais aussi, pour ne pas compromettre nos projets et nos rêves en cas de contexte économique plus difficile », souligne Caroline Champagne, présidente-directrice générale de l’Institut.

L’Institut s’inquiète d’ailleurs de constater que 56 % des Québécois ne disposent pas encore de plan financier.

Des sources pas toujours fiables

Le sondage permet également de voir la place de l’intelligence artificielle (IA) dans les finances des Québécois, puisque plus d’un sondé sur cinq dit l’avoir consulté pour obtenir de l’information ou des conseils en lien avec leurs finances personnelles. Cette proportion grimpe à 49 % chez les 25 à 34 ans.

Si l’Institut estime que cet outil peut être intéressant, il invite toutefois à la prudence. Les réponses générées par l’IA doivent parfois être interprétées avec réserve, et la PDG de l’Institut ajoute une deuxième mise en garde : l’importance de bien formuler les questions posées à ces outils.

« La réponse de l’IA est seulement aussi bonne que la question que vous lui posez. Les planificateurs financiers, eux, sont des experts pour poser les bonnes questions, celles auxquelles vous n’avez peut-être pas pensé, ce qui leur permet de vous fournir une réponse adaptée à votre réalité », rappelle Caroline Champagne.

Toutefois, 83 % des répondants assurent que l’IA n’a que peu, voire aucune, influence sur leurs décisions financières.

« La tendance d’utiliser l’IA est clairement installée, mais nous remarquons tout de même qu’avec raison, la population est encore méfiante à l’égard des résultats générés. L’Institut invite les Québécois et les Québécoises à consulter plutôt un planificateur financier ou une planificatrice financière qui peut intervenir de manière professionnelle pour les rassurer et mettre en place un plan adapté à leur situation particulière afin de réduire leur stress financier. En résumé, il ne faut pas laisser l’intelligence artificielle faire tout le travail », ajoute Caroline Champagne.

Outre l’IA, les balados et vidéos en ligne sur les finances ont également leur cote de popularité. Près de la moitié des sondés (45 %) disent en écouter régulièrement ou à l’occasion.

À la lumière des résultats du sondage, l’Institut recommande aux Québécois de se tourner vers un spécialiste afin d’y voir clair et de s’assurer que tous les aspects soient pris en compte dans un plan solide : placements, assurances, retraite, aspects légaux, fiscalité, succession, etc.

« La Semaine de la planification financière est le moment de tourner les projecteurs sur l’importance de s’intéresser aux questions de finances personnelles, et ce, à tout âge et peu importe votre situation. Il n’y a pas de budget trop petit ni d’âge pour commencer à planifier. Et il n’est jamais trop tôt, ou trop tard ! », conclut Caroline Champagne.