Le secteur aurait donc définitivement franchi le cap du rétablissement de la croissance, à la suite du ralentissement économique de 2008. En 2012, plus de la moitié des PME du secteur ont vu leur chiffre d’affaires croître d’au moins 5 %. Pour un bon tiers d’entre elles, le nombre d’employés a augmenté dans la même proportion.

L’aérospatiale, les transports, les mines et l’électricité ont été les secteurs les plus dynamiques. On y trouvait 1 592 fournisseurs, générant 167 868 emplois directs.

Le baromètre révèle toutefois certaines déficiences des PME manufacturières, selon M. Voyer :

Trop d’entreprises naviguent à l’aveuglette, sans plan stratégique. En 2012, 45 % des répondants reconnaissaient ne pas avoir fait de planification stratégique écrite.

Les investissements en R-D restent généralement insuffisants : 45 % des répondants déclarent y avoir consacré moins de 2 % de leur chiffre d’affaires en 2012. Le manque de temps, d’expertise et de moyens pour faire appel à des firmes externes spécialisées ainsi que le resserrement des critères des crédits d’impôt expliqueraient cette faiblesse.

Le manque de main-d’oeuvre qualifiée est une plaie. En 2012, 35 % des entreprises participantes avaient éprouvé des difficultés de recrutement très importantes. Par ailleurs, près de la moitié des PME ont de grandes difficultés à retenir leur personnel qualifié.

Le secteur manufacturier doit aussi modifier sa structure pour répondre aux grands donneurs d’ordre, dans un contexte de compétition mondiale accrue. Les PME doivent affronter des concurrents étrangers sur leur propre territoire et aussi réussir sur les marchés mondiaux.

Or, les exportations québécoises ne cessent de diminuer depuis 2008. En 2012, elles ont plafonné à 33 milliards de dollars, une baisse de 11 % par rapport à 2008 qui ne s’expliquerait pas seulement par la force du dollar canadien.

«Le Québec manque d’intégrateurs, avance M. Voyer. Les PME doivent faire du maillage, conclure des alliances ou des partenariats avec des entreprises proposant des produits complémentaires aux leurs afin de développer des offres plus compétitives.»