Un homme de couleur regarde des graphiques financiers sur une tablette.
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Les investisseurs sont devenus particulièrement gourmands vis-à-vis des actions au détriment des obligations. Selon certains, les actions seraient même plus sécuritaires que les obligations.

2020 a été le terreau de bien des changements. Si au début de la pandémie, les marchés ont chuté brusquement, le rebond n’en a été que plus impressionnant et certains titres ont réalisé des scores incroyables.

On peut ainsi citer Tesla, Amazon, Shopify et d’autres entreprises technologiques dont bon nombre sont devenus des incontournables pour certains gestionnaires de portefeuille et investisseurs.

Devant ces promesses de rendements mirobolants, la crainte d’être laissé pour compte l’emporte sur la peur des pertes pour bien des investisseurs, constate l’auteur d’un article récent d’Investment Executive.

Même les experts semblent se détourner des obligations : « Même si les obligations ont un taux nominal positif, leur taux réel est négatif et elles vont perdre leur pouvoir d’achat. Mais avec les actions, les attentes sont élevées, donc les attentes gagnent », affirmait ainsi James Orlando, économiste en chef des Services économiques TD à Toronto.

« Les obligations ne sont qu’une couverture. Elles ne sont pas un moyen de faire de l’argent », ajoute Avery Shenfeld, économiste en chef de CIBC Capital Markets à Toronto.

De l’autre côté, la faiblesse des taux d’intérêt incite nombre d’entreprises à emprunter davantage pour stimuler leur croissance, et des fois cela paye. Nombre de petites entreprises d’aujourd’hui pourraient ainsi devenir des géants grâce à ces emprunts à faible coût et ainsi récompenser leurs investisseurs.

Les obligations cèdent du terrain même du point de vue du risque en raison de leur durée, souligne Dominique Lapointe, économiste principal à la Banque Laurentienne de Montréal. « Il ne semble pas y avoir de catalyseur pour que les actions subissent une grande correction. Les actions ne seront pas beaucoup affectées par le resserrement des banques centrales », ajoute-t-il.

Alors que les actions semblent prometteuses surtout si la pandémie s’atténue. Leur risque semble acceptable étant donné qu’elles ont un avenir sans limites.

Romas Budd, vice-président et gestionnaire principal de portefeuille de titres à revenu fixe chez 1832 Asset Management LP, estime que du côté du revenu fixe, c’est le moment d’envisager les actifs à revenu fixe de moindre durée. « L’astuce est de se faire payer pour le risque. Nous pensons que vous n’êtes pas suffisamment rémunéré en rendement élevé à ces niveaux de prix », avance-t-il. Il conseille donc aux investisseurs de considérer des sociétés de qualité avec des durées inférieures à cinq ans.

Toutefois attention, si effectivement les paris audacieux engendrent pour le moment des gains potentiels plus importants, ce ne sera pas toujours le cas. Le marché pourrait connaître une nouvelle baisse et à ce moment-là les obligations protègeront davantage votre capital.