Elon Musk - Creative Commons

Au terme d’une saga judiciaire de quatre ans, les investisseurs qui ont perdu de l’argent lorsque Elon Musk a tweeté son intention de retirer l’action de Tesla de la cote pour se rétracter deux semaines plus tard, seront bientôt indemnisés à la suite d’un accord à l’amiable conclu avec le milliardaire et la firme, a annoncé la Securities and Exchange Commission (SEC).

Les actionnaires lésés par les propos mensongers du patron de Tesla émis le 7 août 2018 bénéficieront d’un fonds de 42,3 millions de dollars(M$) américains, mis en place lorsque le milliardaire a réglé les accusations fédérales de fraude sur les valeurs mobilières, a indiqué Reuters.

Au total, 3 350 actionnaires se partageront 41,53 M$. Le fonds d’indemnisation s’élevait à l’origine à 40 M$, Elon Musk et Tesla contribuant chacun à hauteur de 20 M$. Il est passé à 42,3 M$ avec les paiements d’intérêts. D’autres sommes seront retenues pour couvrir les frais, les taxes et les dépenses. Les actionnaires floués récupéreront ainsi 51,7 % de leurs pertes, selon la SEC.

Lourdes pertes

Le 7 août 1028, Elon Musk avait annoncé vouloir racheter l’action de Tesla à 420 $, soit 20 % de plus que le cours de l’époque. Lorsqu’il avait finalement renoncé à l’opération deux semaines plus tard, les actions du fabricant de voitures électriques avaient plongé de plus de 13 % pour atteindre leur plus bas niveau de l’année. Ce revirement avait entraîné de lourdes pertes pour des milliers d’actionnaires.

Poursuivi pour fraude par la SEC, Elon Musk s’était vu alors menacé de ne plus pouvoir diriger une société cotée en Bourse. Il avait également été démis de la présidence de Tesla par le conseil d’administration et sommé de cesser de publier de l’information et des opinions à propos de Tesla sur Twitter.

Après avoir acheté le réseau social à l’effigie de l’oiseau bleu en octobre dernier et l’avoir rebaptisé X, le milliardaire a tenté de faire annuler le décret de la SEC, mais sa demande a été rejetée en mai par la cour d’appel fédérale de Manhattan.

Selon Forbes, les sanctions décrétées par la SEC à l’encontre du magnat américain ont plutôt été salutaires pour Tesla, qui a ainsi pu mettre de l’ordre dans sa gouvernance et se concentrer sur ses opérations.

Maison de verre peu transparente

Celui qui a été nommé l’homme le plus riche du monde dans le plus récent classement des milliardaires de Forbes n’en a pas pour autant fini avec la justice. Le gouvernement américain et la SEC ont ouvert une autre enquête touchant cette fois un projet secret de maison de verre dans la région d’Austin, au Texas, où se trouve le siège de Tesla, selon le Wall Street Journal.

Le quotidien se réfère à des sources proches du dossier pour affirmer que le parquet fédéral de Manhattan a réclamé des informations sur des « avantages personnels versés à Elon Musk, sur le montant dépensé par Tesla pour ce projet […] et sur son utilisation future ».

Le « Project 42 » concerne « la construction d’une spacieuse structure de verre » potentiellement destinée à Elon Musk. Une enquête interne a été déclenchée chez Tesla en raison d’une commande de verre hors de l’ordinaire qui a fait réagir des employés ainsi que des membres du conseil d’administration.