Une conseillère explique à un couple son plan.
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Conseillère depuis 1985, Yannick Hay est devenue en 2006 partenaire de Beneva (précédemment La Capitale), dont elle vend aujourd’hui les «comptes d’investissement», des fonds très distinctifs à mi-chemin entre les fonds communs et les fonds distincts.

«On appelle ça des “comptes d’investissement”, explique Yannick Hay, car il s’agit de contrats de rente liés à des fonds communs sous-jacents dont on copie le rendement. Il y a une garantie à 100 % au décès, mais pas de garantie du vivant, alors qu’un fonds distinct est obligé d’avoir une garantie du vivant.»

L’investisseur a donc certains des avantages les plus évidents d’un fonds distinct, mais à la différence majeure qu’il paie un coût équivalent à celui des fonds communs qu’offrent les manufacturiers des fonds sous-jacents, un fait qui se vérifie pour les trois fonds présentés ici. Ceux-ci proviennent notamment d’AGF, de Dynamique et de Fidelity, dont les fonds sont en vedette dans cette chronique.

Avec un portefeuille de 10 M$, dont 58 % proviennent de clientes, la conseillère est devenue une fervente adepte des rencontres virtuelles, qui constituent désormais 98 % de ses rendez-vous. «J’adore. Ces outils me permettent de rencontrer beaucoup plus de clients et de répondre plus rapidement à leurs besoins, et ils me font réaliser des économies.»

Les aléas des marchés financiers ne la préoccupent pas en général et «n’influent pas sur la composition de mes portefeuilles», dit-elle. Tout ce que les fluctuations produisent «sont des déviations par rapport aux modèles, et le rééquilibrage s’occupe du reste». Or, il faut prendre cet énoncé de principe avec réserve:plus récemment, confie-t-elle, à la suite de la montée des taux d’intérêt, «j’ai augmenté la part des obligations gouvernementales et d’entreprises».

Sur le plan macroéconomique, elle s’inquiète d’une rupture future des échanges commerciaux avec l’Asie et de l’effet négatif que cela pourra avoir sur le dollar américain. Couplé à l’inflation, cela provoquera «une baisse importante du pouvoir d’achat et des contrecoups sur les budgets. Il faudra avoir un rôle plus actif dans la gestion des portefeuilles, procéder à des rééquilibrages plus fréquents.»

FONDS SÉLECT MONDIAL
Manufacturier: AGF
Offre initiale du fonds: février 1996
Actif sous gestion (ASG): 2,99 G$ (30 novembre 2022)
Ratio des frais de gestion (RFG): 2,59 %, série OPC
Rendement annualisé depuis la création: 7,7 %
Réf .:Fonds Sélect mondial AGF* Série MF | Détails du produit | AGF.com

Ce fonds investit partout dans le monde dans des entreprises qui privilégient la conception et le développement de produits. Il est géré depuis 2013 par Tony Genua, que Yannick Hay juge «excellent gestionnaire. J’assiste régulièrement ses présentations».

Elle prise tout particulièrement le fait que le fonds accumule les prix, notamment un trophée FundGrade A+ en 2020 et 2021, et un prix Refinitiv Lipper 2022 pour ses rendements sur 5 et 10 ans. Elle s’empresse de signaler que c’est un fonds important dans la plupart de ses portefeuilles, dont il retient généralement une part de 15 % à 20 %.

Il s’agit d’un fonds à volatilité élevée, reconnaît la conseillère, «mais le rendement supérieur à long terme compense. L’alpha du gestionnaire est très élevé:huit points de pourcentage au-dessus de l’indice de référence».

L’absence de la Chine dans le fonds est une faiblesse, juge-t-elle, mais le gestionnaire est en train de la compenser en explorant les titres dans l’empire du Milieu. Yannick Hay voit deux grands blocs économiques se créer, dont un s’articule autour de la Chine, et on ne peut se prétendre un gestionnaire mondial si on en est absent, d’autant qu’elle croit qu’un déclin du dollar américain est incontournable. «Je pense que le dollar US va baisser; ce n’est pas visible encore, mais ça va arriver. Un investisseur dont le portefeuille est centré à 90 % sur cette devise, je trouve ça vraiment lourd.»

FONDS DIVIDENDES CANADIENS
Manufacturier: Fidelity Investments
Offre initiale du fonds: mai 2005
ASG: 2,75 G$ (30 novembre 2022)
RFG: 2,27 %, série A
Rendement annualisé depuis la création: 7,8 %
Réf .:Fonds Fidelity Dividendes

La performance de ce fonds «a été très bonne et a beaucoup contribué à freiner la baisse de mes portefeuilles, affirme Yannick Hay. On y trouve des blue chips en général et leur tenue est plus stable.» C’est un autre fonds qui occupe une large place dans ses portefeuilles, soit environ 15 %.

Ici aussi, les prix s’alignent: FundGrade A+ 2021 et Refinitiv Lipper 2022 pour les rendements sur 5 ans. De plus, le fonds recueille cinq étoiles de Morningstar, comme le précédent, d’ailleurs.

Outre l’avantage d’éviter toute conversion de change, ce fonds investit essentiellement au Canada, «plus favorisé dans la conjoncture économique actuelle. Je mets toujours une composante canadienne dans mes portefeuilles, là encore en raison de mon incertitude face au dollar US et à l’économie américaine.»

Yannick Hay cherche en premier lieu des fonds ayant une longue feuille de route, et celui-ci, créé en 2005, ne fait pas exception. De plus, «c’est un bon fonds de style valeur, dit-elle, et ce style est actuellement favorisé».

FONDS MONDIAL DE DÉCOUVERTE
Manufacturier: Fonds Dynamique
Offre initiale du fonds: novembre 2000
ASG: 1 G$ (31 octobre 2022)
RFG: 2,35 %, série A
Rendement annualisé depuis la création: 7,8 %
Réf.: Fonds mondial de découverte Dynamique-Series A CAD (dynamic.ca)

Le gestionnaire de ce fonds, David Fingold, est à la barre depuis la création en 2000 et il s’agit d’un «explorateur» qui ne craint pas de maintenir un taux de rotation de 280 %. C’est une pratique qui lui donne une grande latitude par rapport à son indice de référence, ce qui lui vaut un ratio R2 de 0,66.

«Ce n’est pas un portefeuille conservateur», avertit Yannick Hay. Par contre, «c’est un fonds qui complémente bien le fonds AFG Sélect mondial, car il a un comportement différent par rapport aux cycles du marché. Cette année est plus difficile pour lui, mais il est utile dans un portefeuille pour avoir une exposition plus internationale qu’américaine.»

Avec seulement 25 titres en portefeuille, tout comme le fonds AFG qui en abrite seulement 31, sa grande concentration plaît à Yannick Hay: «Ça veut dire que le gestionnaire connaît bien ses entreprises et qu’il sait dans quoi il investit.»