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La même tendance a été observée chez Desjardins, selon l’économiste senior Hendrix Vachon: «Les marchés des contrats à terme sur les indices boursiers américains signalaient une forte baisse dans la nuit de mardi à mercredi. La Bourse japonaise, qui était en activité au moment où la victoire de Trump a été confirmée a chuté de 5,4 %. Le calme est néanmoins rapidement revenu et, finalement, les indices boursiers américains ont terminé en hausse mercredi.»

Donald Trump aurait l’intention d’investir dans l’économie américaine grâce à des mesures de relance budgétaire de grande envergure sous forme de dépenses d’infrastructures, rappelle Stéfane Marion.

« Après s’en être remis presque exclusivement à la politique monétaire pour stimuler la croissance ces dernières années, les États-Unis ont maintenant une très bonne chance de lancer un programme de stimulation budgétaire à grande échelle », indique le stratège en soulignant que Donald Trump avait mentionné un montant total de 500 G$ en investissement durant sa campagne.

Selon les économistes de la Banque Nationale, l’application de cette stratégie stimulera la croissance économique américaine, mais pas avant la deuxième moitié de 2017 au plus tôt. Ils évaluent que la combinaison des réductions d’impôts et de l’augmentation des dépenses pourrait augmenter la croissance du PIB au-dessus de la marque des 2,5%, mais pas avant 2018.

En Bourse, les secteurs les plus susceptibles de profiter de l’arrivée de Donald Trump sont celui de la santé, des banques et de l’énergie.

Marché obligataire

Si les marchés se sont rapidement remis du choc de l’élection surprise de Donald Trump, ce n’est pas le cas du marché obligataire américain.

Hendrix Vachon note une réaction plus négative sur le marché obligataire américain puisque les plans de Donald Trump en matière de baisse d’impôts et d’augmentation des dépenses laissent entrevoir une forte augmentation des émissions d’obligations au cours des prochaines années.

« Cet excédent attendu de l’offre de titres obligataires a contribué à faire augmenter les taux, surtout ceux de long terme. Les taux de court terme, plus influencés par la politique monétaire, ont néanmoins aussi progressé alors que le marché demeure positionné pour un relèvement des taux directeurs aux États‑Unis en décembre prochain », souligne Hendrix Vachon.

Après les élections, le taux américain de dix ans a atteint 2,10 % alors que le rendement de l’obligation à 30 ans a gagné 24 points de base et atteint 2,86 %, ce qui représente sa plus forte hausse quotidienne en plus de cinq ans.

Stéfane Marion rappelle d’ailleurs que la Réserve fédérale prévoit actuellement une augmentation de son taux en 2016, deux en 2017, trois en 2018 et trois autres en 2019 : « Par conséquent, la courbe des rendements américaines pourrait non seulement monter, mais aussi accentuer sa pente».