La firme lance un fonds dont la stratégie d’investissement repose sur la volatilité, « une classe d’actifs inexploitée en placement traditionnel », selon Geneviève Blouin, fondatrice et présidente d’Altervest.
Le fonds Altervest Smart Volatilité, dont le code FundServ est MAJ 500, est offert depuis le 1er janvier 2016 aux investisseurs accrédités. Il n’est toutefois pas encore en vente libre auprès de l’ensemble des courtiers.
Le fonds est conçu de manière à bien performer en période de crise et le rendement annuel moyen espéré est de 15% sur une période de cinq ans, alors que la perte maximale visée est de 7%.
Spécialisée dans le créneau de volatilité, Geneviève Blouin estime que les placements alternatifs peuvent offrir d’excellentes solutions de diversification de portefeuille. L’utilisation du fonds Altervest Smart Volatilité au sein d’une répartition d’actif typique est sensée contribuer à la réduction de la volatilité globale du portefeuille, tout en améliorant son rendement.
Comprendre la volatilité
Si les stratégies reposant sur la volatilité sont si peu connues en gestion de portefeuille, c’est parce que la plupart des produits y ayant recours sont mal construits, estime Geneviève Blouin.
« Certains fonds négociés en Bourse (FNB) reliés à la volatilité ont perdu plus de 99% de leur valeur depuis leur lancement », évalue-t-elle.
Selon Geneviève Blouin, la plupart des FNB reliés à la volatilité sont construits pour les spéculateurs ou les investisseurs cherchant à protéger leur portefeuille d’actions à court terme. Or, le prospectus de ces produits indique bien que leur rendement espéré à long terme est négatif, ce qui signifie qu’un produit détenu trop longtemps est susceptible d’entraîner des pertes.
« Il faut savoir que les professionnels détiennent en moyenne ces produits en portefeuille de 5 à 10 jours », précise-t-elle.
Les indices de volatilité sont par ailleurs souvent qualifiés « d’indicateurs de peur », signale Geneviève Blouin.
Le plus connu de ces indices est le VIX. Il s’agit d’un indicateur de volatilité établi quotidiennement par le Chicago Board Options Exchange. Il est calculé selon la moyenne des volatilités sur les options d’achat et de vente de l’indice S&P 500.
Le VIX est une sorte d’oscillateur qui peut théoriquement varier entre 0 et 100. Plus le marché d’actions sous-jacent va mal, plus la peur monte et plus l’indice de volatilité s’approche de 100, et inversement lorsque la volatilité évolue, explique Geneviève Blouin.
« En 2008, la valeur la plus élevée atteinte par le VIX était de 89, cite-t-elle en exemple. De cette dynamique résulte une corrélation négative entre les deux classes d’actifs et c’est ce qui lui donne un pouvoir de diversification aussi exceptionnel. »
Pour faire de l’argent avec la volatilité, il faut la gérer activement selon les conditions des marchés: soit l’acheter, la vendre à découvert ou ne rien faire du tout lorsque les conditions ne sont pas favorables, signale-t-elle.
Soulignant que l’expertise requise pour ce type de gestion « est très rare », Geneviève Blouin ajoute que la plupart des experts actifs dans ce domaine « capturent la prime de risque sur la volatilité en la vendant à découvert ».
Selon la dirigeante d’Altervest, seule une poignée de firmes spécialisées réussissent à générer des profits en achetant la volatilité.
« Cela signifie que la plupart des produits de volatilité qui génère un rendement positif à long terme ne connaîtront pas de performance positive lorsque la volatilité monte de façon significative et que les marchés d’actions baissent », analyse-t-elle.