Perte d'autonomie : troisième solution, le beurre et l'argent du beurre après 65 ans

Nous avons exploré précédemment deux sources de financement de soins de longue durée à savoir, l’assurance proprement dite et l’accumulation de réserves dans un compte de placement à l’intérieur d’un contrat d’assurance-vie admissible aux prestations d’invalidité libres d’impôt.

La première option requiert un déboursé immédiat pour payer les primes tandis que le produit de l’assurance est accessible dès la mise en vigueur du contrat et ce, même si la personne n’est âgée que de 40 ans lorsqu’elle requiert des soins suite à une maladie ou un accident.

La deuxième option nécessite aussi une discipline de paiement afin d’accumuler suffisamment de fonds pour répondre aux besoins de la personne affligée. Par contre, si l’assuré n’y a pas recours les sommes pourront toujours servir à d’autres fins avec un traitement fiscal différent.

Voyons maintenant une autre option qui s’offre cette fois à M. J. un homme de 50 ans en bonne santé et prospère. Il dispose d’une bonne marge de manoeuvre pour épargner et pour s’assurer et il n’est pas inquiet outre mesure pour sa retraite.

C’est plutôt la longévité qui le préoccupe et les maladies dégénératives qui peuvent coûter cher en hébergement de longue durée à un âge avancé. Ainsi, il est conscient que si, par exemple, des soins de longue durée devaient exiger des ponctions extraordinaires de son capital à 75 ans, il se pourrait que sa sécurité et celle de sa conjointe soient affectées.

De plus, il aimerait bien laisser de l’argent à ses enfants à son décès. Les primes de l’assurance de soins de longue durée traditionnelle lui semblent très élevées pour une protection qu’il ne juge nécessaire que si la perte d’autonomie devait se produire une fois son capital de retraite bien entamé.

Comme l’objectif de M. J est à la fois de laisser de l’argent à ses enfants au décès et de ne pas mettre en péril son capital si la perte d’autonomie devait perdurer, la souscription d’une assurance vie entière qui permet le versement anticipé du capital en cas de diagnostic d’une maladie ou affection assurée telle l’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la perte d’autonomie permanente et la paralysie pourrait répondre aux préoccupations de ce dernier.

Le versement est fait sous forme de rente à raison de 1 % du capital assuré par mois jusqu’à son épuisement, auquel cas un montant représentant 25 % du capital assuré de base serait tout de même versé au bénéficiaire de la police au décès de l’assuré. Le capital assuré est réduit en cours de réclamation d’un montant équivalent à la rente versée

De plus, lors de l’enclenchement du service de la rente, les primes cessent.

Si l’on compare les primes exigibles pour un produit comme celui-là à celles d’une police vie entière traditionnelle, le taux de rendement interne au décès à l’âge de 85 ans est de 2,76 % pour le contrat hybride et de 3,30 % pour le contrat traditionnel. Ce qui représente dans cet exemple une différence de prime de 1 740 $ par année entre 16 140 $ et 14 400 $.

Une protection de 1 M$ au décès pour un homme de 50 ans non-fumeur inclut l’option de recevoir une rente de 120 000 $ par année pendant un peu plus de 8 ans, à partir de 65 ans. Si dans le cas de M. J, la perte d’autonomie débutait à l’âge de 75 ans, le taux de rendement interne de la police serait de 5,92 % si l’on considère cet évènement comme étant la disposition du contrat.

Aucune autre prime ne sera exigible et le capital de 1 M$ sera versé sous forme de rente et/ou de capital décès. Si M. J vit plus de 8 ans, un montant supplémentaire de 250 000 $ ira à sa succession. Pendant ce temps, il aura évité des retraits excédentaires de son capital de retraite, lesquels pourront être transférés plus tard à ses enfants si lui-même et sa conjointe n’ont pas eu à les utiliser de leur vivant.

Qui plus est, M. J a toujours l’option d’encaisser les valeurs de rachat de sa police et d’y mettre fin ou encore de se prévaloir de l’option d’assurance libérée. Dans cet exemple, à l’âge de 75 ans, il aurait accès à 406 000 $ de valeurs de rachat garanties (moins impôt sur disposition) ou à 683 000 $ de protection à vie en cas de décès sans verser aucune autre prime.

Nous verrons la prochaine fois quel autre outil peut servir à financer les soins longue durée à un âge avancé.

Photo Bloomberg