Nous avons vu que la plupart des employés disposaient d’une protection de base en cas d’invalidité par l’entremise d’un régime collectif, ce qui en général n’est pas le cas d’un travailleur autonome à moins que la firme à laquelle il est rattaché offre un tel programme pour ses représentants.

Dans le cas qui nous intéresse, celui de M. B, le cabinet n’offre pas d’assurance collective. Qui plus est, M. B travaillait sous peu pour une firme de valeurs mobilières comme employé. En quittant cet emploi, il a perdu toutes les protections d’assurances offertes par l’employeur.

Comme tout autre professionnel qui n’aurait pas pris soin de se bâtir un portefeuille personnel en prestations du vivant, M.B. se retrouve dans une situation doublement compliquée. Non seulement il ne connait pas l’ampleur de ses revenus futurs, il ne peut non plus à court terme démontrer à l’assureur sa capacité à générer annuellement les mêmes revenus qu’auparavant. Il est de ce fait non assuré et non assurable, du moins pour des sommes conformes à ses besoins, en ce qui a trait à l’assurance de substitution de revenu pour une période d’environ 2 ans.

Son ancien collègue M.C., ayant pris la décision d’emboiter le pas à M. B., subit le même sort et pis encore, il relève d’une sévère dépression nerveuse. Faute d’information antérieure à leur changement de carrière, les deux nouveaux travailleurs autonomes font face à des problèmes d’assurabilité.

Autre problème : le travailleur autonome peut encaisser des commissions et/ou des honoraires en guise de revenus assurables et déduire de ces revenus les frais reliés à l’exercice de sa profession, de manière générale. Or, il est fréquent de constater que les frais d’exploitation réduisent considérablement le revenu assurable et, par ricochet, la possibilité de remplacer la valeur totale du chiffre d’affaires généré.

LES SOLUTIONS

Notre principal enjeu ici est d’offrir un maximum de protection à un coût raisonnable en contournant les obstacles à la sélection.

Comme M. B est en bonne santé, un autre type de protection pourrait combler une partie de ses besoins jusqu’à ce qu’il soit en mesure de démontrer à l’assureur des revenus d’affaires réguliers pendant une certaine période de temps.

Toutefois, vu les dépenses annuelles qui incombent à sa profession, il devra aussi se procurer une assurance pour financer les frais généraux de bureau. En cas d’invalidité, l’assureur pourra lui rembourser la plupart de ses frais d’exploitation tels le loyer, les assurances, les frais d’association, le salaire de certains employés, etc. Cette protection lui permettra de maintenir son entreprise financièrement à flot en attendant son retour au travail.

À défaut de pouvoir combler l’entièreté des besoins assurables au début, M .B. peut souscrire une protection en cas de maladies graves qui compenserait en totalité ou en partie le manque à gagner. Ainsi, 30 jours après le diagnostic d’une des maladies graves couvertes au contrat, il aurait accès à une somme forfaitaire pour compenser la perte de son revenu futur estimé.

En ce qui concerne M. C, dont l’assurabilité est précaire, la souscription d’une assurance invalidité en cas d’accident et à émission garantie pourrait permettre de remplacer le revenu pour payer les frais médicaux, assurer le revenu d’entreprise et payer les dépenses d’entreprise, en y ajoutant l’avenant de frais généraux en cas d’invalidité totale ou partielle à la suite d’une blessure accidentelle. Qui plus est, une protection en cas de maladie grave de base à hauteur de 50 000 $ peut être souscrite avec un questionnaire limité.

Bref, il vaut la peine de considérer les différents produits d’assurance à émission facilitée ou à émission garantie dans certaines circonstances, dans l’attente de conditions plus favorables. Il est préférable toutefois de se prémunir de protection personnelle garantie quand c’est possible, surtout si l’on n’écarte pas la possibilité de devenir un jour travailleur autonome.

Notons cependant que les étudiants et jeunes professionnels de certaines disciplines ont accès à de l’assurance invalidité de longue durée et aux frais généraux de bureau même s’ils entreprennent leur carrière et n’ont pas d’antécédents financiers. Des limites de protection sont alors incluses au départ quoique des options d’assurabilité future viennent rapidement combler le vide à la mesure de la croissance des revenus.