Comme nous l’avons vu précédemment, la plupart des entrepreneurs remplissent deux rôles dans l’entreprise : celui de propriétaire et de personne clé. Or, le propriétaire dirigeant doit protéger financièrement à la fois son entreprise et lui-même à la suite d’une absence prolongée provoquée par une blessure ou une maladie. Sauf qu’en général, il n’est pas le seul sur qui repose la bonne marche des affaires.

Prenons l’exemple de M. L., à l’emploi de HH et fils depuis bientôt 10 ans. Les deux propriétaires commencent à planifier leur retraite et comptent de plus en plus sur M. L. pour entretenir de fructueuses relations avec l’élite de la clientèle. Quoique la relève s’installe graduellement dans la société, les liens de confiance qui se sont tissés entre M.L. et ces clients font en sorte que son décès prématuré, une maladie grave ou une invalidité de longue durée mettrait en péril la poursuite des affaires avec ce segment privilégié de la clientèle.

Et le risque n’est pas mince. Il y a 1 chance sur 5 que M. L., âgé de 40 ans, soit victime d’une invalidité de plus de 90 jours et qu’elle se prolonge pendant plusieurs années*.

On comprend que M. L. pourra retirer des prestations d’invalidité en provenance de son assurance collective et/ou individuelle pour remplacer son manque à gagner. Par contre, aucune compensation financière ne sera versée à l’employeur pendant l’absence de ce collaborateur essentiel à moins que le propriétaire de l’entreprise n’ait choisi de transférer le risque à un assureur par la souscription d’une assurance invalidité pour personne clé.

Par exemple, la société souscrit une assurance de 10 000 $ par mois, payable après une période d’attente de 60 jours, pendant 12 mois au plus en cas d’invalidité totale de l’employé. La police se renouvelle jusqu’à l’âge de 62 ans et coûte 111,44 $ par mois. L’assurance verse ainsi des fonds pour absorber les coûts reliés au remplacement de M. L. Les indemnités sont payables directement à l’entreprise, non à la personne clé.

De plus, une garantie complémentaire de 10 000 $ est incluse dans cet exemple. Elle rembourse jusqu’à 80 %, des frais encourus en vue de trouver un nouvel employé, après six mois d’invalidité totale de la personne clé. Les frais remboursables sont ceux de remplacement effectués au cours de la période de 18 mois qui suit le début de l’invalidité totale de la personne clé.

Le montant des indemnités de remplacement nécessaires est choisi au moment de la proposition. Les frais remboursables peuvent comprendre le salaire du remplaçant, les frais de déménagement, les honoraires des agences de placement et les frais de déplacement engagés pour les entrevues**.

Cependant, les pertes financières occasionnées par l’absence de M. L. ne se limitent pas aux frais de remplacement. Compte tenu de son rôle crucial dans l’entreprise, elles peuvent prendre différentes formes : perte de clients, de contrats, de financement, etc. La combinaison d’une assurance maladie grave avec l’assurance protection personne clé évoquée plus haut, fournirait à l’entreprise un outil de premier ordre pour compenser ces diverses pertes financières. La prestation forfaitaire payable en cas de maladie grave, pouvant être utilisée selon le bon vouloir du bénéficiaire, compenserait alors les besoins financiers spécifiques qui surgiraient au moment de l’absence prolongée de M. L.

Il est conseillé d’identifier ces personnes clés et d’évaluer les conséquences qu’aurait une maladie grave pour l’entreprise. La prestation pourra également servir à aider l’employé, s’il n’est pas protégé autrement, à se remettre sur pied en lui versant une somme à même la prestation payée par l’assureur à l’entreprise.

Nous verrons plus tard comment une combinaison de produits de prestations du vivant, constituée à l’intérieur d’un régime à contributions définies, peut devenir un puissant moyen pour attirer et retenir des personnes clés.

* Table A de 1985 des commissaires sur les statistiques d’invalidité
** www.rbcinsurance.com