La notion d'assurance et le coût du filet - première partie

Nous avons vu au cours des articles précédents que du vivant, une telle situation peut aussi créer des difficultés financières à la victime et sa famille, parfois à très long terme. Qui plus est, la longévité, de surcroit en bonne santé, commence à s’inscrire dans la liste des éléments de risque qui guettent un nombre croissant d’individus.

« Au décès les enjeux financiers seront pour les survivants»

Il va sans dire que l’accès à un fonds d’urgence ou à des placements liquides sera nécessaire afin de combler le remplacement du revenu, le rachat des parts d’une entreprise, les déboursés extraordinaires en cas de maladie grave et les soins de longue durée.

« Au décès, les obligations juridiques, commerciales et fiscales de la succession et le remplacement du revenu futur de la famille exigeront des liquidités.»

L’auto assurance en cas de sinistre requiert une solidité financière exceptionnelle ou la foi en sa bonne étoile. Une évaluation combinée des préjudices potentiels et de la tolérance aux risques devrait éclairer l’individu sur les risques qu’il est prêt à prendre versus le degré de protection requise, son étendue et sa durée.

À la suite de cette évaluation, une analyse comparative des options de financement et de leurs coûts respectifs aura à être effectuée.

« Au décès, réunir les fonds nécessaires peut s’avérer un défi de taille pour les survivants »

Habituellement, les gens font face à ces éventualités menaçantes en ayant recours à diverses sources de financement; soit la liquidation d’éléments d’actif, l’emprunt des sommes nécessaires en grevant certains biens d’une hypothèque mobilière ou la constitution d’un fonds de réserve par la mise en place d’un programme d’épargne systématique. Ces formes de financement peuvent être qualifiées d’auto assurance.

Soit les clients transfèrent le risque en totalité, soit ils le transfèrent en partie à une compagnie d’assurance en souscrivant une protection, source de financement virtuel, disponible dans son intégrité au moment du sinistre.

Quoi qu’il en soit, chacune des options comporte des avantages et des inconvénients qui devront être considérés lors de la formulation d’un plan d’action. Nous examinerons les divers facteurs dans le but d’aider, dans le processus de planification, à déterminer le cout du filet.

La liquidation

La liquidation d’éléments d’actif est l’une des méthodes les plus couramment utilisées pour créer du capital principalement lors d’un décès mais aussi en cas de maladie grave et d’invalidité prolongée. Liquider des éléments d’actif procure l’avantage d’obtenir des fonds rapidement sans augmenter le passif du vivant et laisser des dettes aux survivants.

Par contre, le moment de la liquidation affecte la valeur de l’actif car les cycles économiques et l’état du marché immobilier ou des capitaux déterminent la valeur d’un bien pour une vente ponctuelle ou imminente. La victime ou sa famille peut être contrainte de liquider davantage de biens au cours d’un cycle du marché défavorable. Ce facteur de risque entraine un stress additionnel du vivant de la personne et effectue une pression additionnelle sur le patrimoine de retraite et successoral. Dans le cas où ce patrimoine soit important, l’effritement prématuré ou excessif peut être contraire aux aspirations premières de la personne qui l’a bâti.

La vente d’une propriété immobilière ou d’une entreprise à la suite d’une invalidité prolongée ou par la succession en cas de décès prématuré peut entraîner une diminution de sa valeur, car la vente d’un bien par un partenaire invalide, son mandataire ou la succession peut donner à l’acheteur l’opportunité de prendre avantage de l’urgence de la situation.

Qui plus est, les frais juridiques, comptables et de démarchage liés à la vente doivent être aussi tenus en compte dans la valeur finale obtenue. L’impôt sur la récupération d’amortissement et les gains en capital doivent être payés lors de la transaction et inclus dans le calcul des frais reliés au filet de sécurité déployé à même la valeur des actifs. Nous y reviendrons plus en détail dans les prochains articles.

Photo Bloomberg