Bien que la croissance économique ait ralenti en raison d’un contexte économique mondial qui devient de plus en plus complexe et des risques politiques à la hausse, Eric Lascelles croit que les autorités monétaires chercheront à « calmer les marchés au moyen d’offres de liquidités ».

Il souligne toutefois que les risques reliés au secteur des ressources naturelles s’atténuent et que les économies des marchés émergents commencent à remonter la pente.

Au sujet du Brexit, l’économiste en chef estime que les « Britanniques ont privilégié leurs inquiétudes envers leur souveraineté et envers les risques encourus, plutôt que la croissance économique. Cela démontre qu’il y a une tendance marquée à l’échelle mondiale d’être sceptique à l’endroit de la mondialisation de l’économie et que la viabilité de l’Union européenne (UE) à long terme pourrait être compromise ».

Récession

Une réduction de la croissance du PIB de 2 % sera, à court et moyen terme, la répercussion la plus vraisemblable au Royaume-Uni, malgré que certaines estimations officielles tendent vers des conséquences plus négatives. Le Royaume-Uni « va probablement encaisser une récession modérée au cours de la seconde moitié de l’année de 2016 et les négociations suite au Brexit vont sans doute signifier que les conditions seront moins favorables à l’avenir ».

Il rappelle que le Royaume-Uni, dont 13 % des exportations sont destinées à l’UE, a beaucoup plus à perdre au point de vue commercial que celle-ci, dont les exportations destinées aux Britanniques sont trois à quatre fois moins importantes.

Selon Eric Lascelles, bien que les résultats du référendum aient surpris les marchés et entraîneront des conséquences négatives, les investisseurs doivent nécessairement garder ces incidences en perspective.

« Même s’il y a des répercussions notables pour les marchés financiers à court et moyen terme, à plus long terme, celles-ci pourraient ne pas être d’aussi grande portée », analyse-t-il.

Au Canada

Au Canada, les risques liés au marché immobilier, particulièrement à Toronto et à Vancouver, « comprennent l’éventualité de taux d’intérêt élevés, d’une récession ou d’une réglementation plus stricte sur ce marché », indique Eric Lascelles.

RBC GMA constate que l’accessibilité à la propriété décline rapidement sur le marché, estimant que les prix des maisons à l’échelle nationale étant de 10 % trop élevés et de 35 % trop haut à Vancouver.

À l’échelle mondiale, un ralentissement de l’économie est prévisible alors que le secteur secondaire s’affaiblit, que les risques de récession sont en hausse et que les bénéfices des sociétés continuent de décroître, signale Eric Lascelles.

Celui-ci note toutefois que les cours des produits de base ont remonté jusqu’à un certain point et que le malaise économique au Brésil pourrait s’estomper après une longue période de détérioration de cette économie.

De même, les taux d’intérêt « sont à des seuils incroyablement bas », faisant en sorte que le coût des emprunts est extrêmement modique et que certains pays se trouvent en mesure d’emprunter à un taux négatif sur des périodes avoisinant une échéance à dix ans sur la courbe des taux.

Bien qu’il s’agisse « sans équivoque d’un signe de dysfonctionnement », RBC GMA prévoit l’adoption d’un nombre croissant « de mesures de stimuli monétaires dans les mois à venir », afin de permettre aux gouvernements de dépenser et aux pays d’emprunter ».

Eric Lascelles estime toutefois que les banques centrales ne peuvent abaisser beaucoup leurs taux beaucoup plus qu’elles le font actuellement et que les options dont elles disposent pour intervenir continuent de s’amenuiser.