Le Brexit pourrait favoriser les banques canadiennes, estime Jacques Maurice
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L’Angleterre est un joueur très important du système bancaire mondial. Son retrait de l’Union européenne (UE) fait en sorte que soudainement, outre l’Allemagne et la France, il reste très peu de joueurs importants. De plus, les pays tels que l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal, qui se financent présentement à bas taux d’intérêt parce qu’ils font partie de l’UE, vont nécessairement en pâtir, indique Jacques Maurice, lors d’un entretien avec Finance et Investissement.

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« Déjà, en Allemagne et en Suisse, les gens sont prêts à acheter des obligations pour des périodes de trois, cinq et sept ans, avec des taux à rendement négatif, signale-t-il. Et ce n’est pas tellement parce que les taux d’intérêt baissent, mais parce que les gens préfèrent convertir leur argent en obligations de l’Allemagne avec un taux d’intérêt négatif plutôt que de garder leurs économies à la banque. »

Selon Jacques Maurice, il s’agit d’une situation « qui risque d’être favorable pour les banques canadiennes ». Beaucoup d’investisseurs issus de grosses familles européennes vont chercher à atténuer le risque associé aux banques européennes en déplaçant leur argent vers des pays politiquement plus stables et où l’on retrouve de la croissance économique, par exemple les États-Unis et le Canada, avance-t-il.

L’avenir de l’UE remis en question

L’Angleterre devrait connaître une récession qui pourrait se poursuivre durant une à trois années, prévient Jacques Maurice.

Il croit aussi que l’avenir même de l’UE pourrait être remis en question. « Il y a 27 pays à l’intérieur de l’UE et chacun a son propre agenda et son président, contrairement à ce que l’on voit aux États-Unis où il y a un seul président pour les 50 états. Cette situation fait en sorte qu’il est difficile à moyen et à long terme de savoir si l’UE va survivre au départ de la Grande-Bretagne l’UE. Ce sera probablement le cas, mais sous une forme très modifiée. »

Pour ces raisons, Jacques Maurice estime qu’il faut privilégier les États-Unis et le Canada dans notre sélection de titres et s’intéresser aux actions de compagnies faisant des affaires partout dans le monde, « qui verront leurs activités être favorisées en cas de baisse de la valeur de l’euro, par exemple des pharmaceutiques ou des grandes sociétés comme Nestlé et Diageo ».

À l’inverse, il suggère la prudence envers les titres de compagnies ayant une exposition importante en Angleterre. Il cite en exemple Magna International. « L’action était 55 $ avant le vote et actuellement, tu peux l’acheter à 42 $ parce qu’ils viennent de compléter une usine d’assemblage de pièces d’automobiles en Angleterre et que les gens disent : il y a une récession, il va s’en vendre moins et la production va s’en ressentir ».