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Pendant que les regards du monde entier sont tournés vers les tristes développements en Ukraine, la Bourse affiche un dur début d’année. Dans l’article publié le 10 janvier dernier nous avions recommandé de la prudence à l’égard de la Bourse. Les différents enjeux géopolitiques étaient la troisième raison de cette recommandation. Évidemment, le scénario de l’invasion de l’Ukraine était un scénario improbable à ce moment et la suite des choses devient plus difficile à prédire.

Tout le monde espère une désescalade de la situation et une résolution rapide du conflit et les efforts visant la paix menés par plusieurs acteurs politiques à travers le monde sont importants. Toutefois, pour y arriver, un véritable bras-de-fer entre la Russie et les pays occidentaux se déroule et la situation évolue à tous les jours.

Les conséquences économiques dépendent de l’évolution de la situation. Essayons alors de simplifier la situation.

Les sanctions économiques contre la Russie ont déjà fait reculer le risque de crédit du pays au deuxième niveau le plus bas, laissant anticiper le défaut des leurs obligations. Dans un tel contexte, il est normal d’anticiper une récession locale en Russie. L’exposition des banques européennes et américaines à la dette russe est quand même faible, ce qui limitera une propagation de cette crise financière vers l’extérieur de la Russie.

La situation est déjà prise en compte dans l’évaluation du prix des actions et on sait très bien que si par miracle, le conflit se terminait rapidement avec un retrait des soldats Russes, la Bourse rebondirait en force. Les investisseurs rechercheraient alors à prendre avantage des cours bas des compagnies dont la rentabilité n’est pas affectée par le conflit.

Le prix des commodités ainsi que des matières premières a augmenté considérablement lors des dernières semaines. Une résolution du conflit aura l’impact contraire, mais si le prix du pétrole continue d’augmenter, cela pourrait contribuer à une récession mondiale

Dans le cadre du bras-de-fer en court, il est possible que les sanctions économiques s’intensifient au point d’interdire l’utilisation du SWIFT à l’ensemble des banques russes. Une telle action provoquerait certainement une réaction massive de la Russie qui pourrait par exemple couper l’alimentation en énergie en Europe en stoppant les exportations du pétrole et du gaz naturel russes. Ceci serait suffisant pour provoquer une récession mondiale et c’est pour cette raison qu’il serait surprenant que les États-Unis aillent en ce sens.

On observe clairement pour le moment que ni les Russes, ni les Américains ne veulent escalader le conflit en impliquant un pays de l’OTAN, mais un accident pourrait arriver. Dans une telle situation, les résultats seraient néfastes non seulement pour l’économie mondiale mais surtout pour le monde en entier! Compte tenu qu’il ne s’agit pas d’un scénario probable et que malgré tout, les probabilités d’une désescalade du conflit sont beaucoup plus importantes, notre rôle comme conseiller financier est de bien accompagner nos clients et leur rappeler que l’histoire nous a démontré qu’il s’agit d’une erreur de cristalliser des pertes en plein conflit. Lors de la résolution du problème, la réaction du marché sera tellement rapide que les investisseurs n’auront pas le temps de réagir

Nous conseillons alors d’avoir une ligne de communication ouverte avec les clients en identifiant des stratégies à adopter pour hedger contre les pires scénarios. Il est malheureusement trop tard pour rendre les portefeuilles plus défensifs. C’est plutôt le temps de montrer de l’optimisme quant aux marchés boursiers tout en considérant les conséquences d’une inflation plus forte et plus persistante dans l’économie.

 

Mise en garde :

Bien que ce document ait été rédigé avec le plus grand soin, rien n’en garantit ni l’exactitude ni l’applicabilité à tous les cas particuliers. Certains énoncés reflètent les opinions personnelles de l’auteur.

La situation économique et politique, tant domestique que mondiale, évoluent constamment.  Ceci implique que les commentaires, recommandations et suggestions contenues dans ce document pourraient devenir désuets suite à de tels changements. 

Il est important de se rappeler que le rendement passé d’un fonds n’est pas nécessairement indicatif du rendement futur. La valeur liquidative par part et le rendement du capital fluctuent.

Les opinions dans ce présent communiqué ne reflètent pas nécessairement les opinions de Planiprêt inc. et Valeurs Mobilières PEAK inc.

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