La Grèce

La crise grecque est réelle mais traitée, par la classe politique, un peu à la légère. Le refrain le plus souvent entendu est que ça va se régler, car il est impensable qu’une telle crise perdure. Voilà qui n’est pas très imaginatif comme façon de voir les choses. De plus, clairement, cette pensée unique semble dominer les technocrates européens. La possibilité que le projet grandiose d’une Europe unie soit remis en question autant sur la forme que sur le principe n’a pas le droit d’être envisagée.

Paris

Paris pour moi est la plus belle ville du monde et j’y vais régulièrement depuis 1977. Malgré la grandeur de la ville, j’ai malheureusement trouvé que la propreté s’était détériorée et que le coeur de la ville semble se réduire. Les Français continuent à pratiquer leur sport national, la critique mais on sent que le moral est réellement bas. Les emplois sont rares et le chômage chez les jeunes est beaucoup trop élevé. On parle de plus en plus d’une fuite des cerveaux. Francois Hollande doit être le politicien le moins admiré des pays industrialisés et la confiance envers la classe politique atteint des bas historiques.

Berlin

Berlin, contrairement à Paris, semble en ébullition et les gens y montrent un optimisme et une grande foi dans leur pays. Le coût de la vie y est beaucoup moins cher qu’à Paris, et ce, à tout point de vue (hôtels, restaurant, musées, taxis, etc.). La ville semble continuer sa reconstruction de façon intensive. Je commence à croire que la forte performance économique allemande depuis la création de l’euro est en partie due au taux d’entrée du Deutschmark au moment de la création de la monnaie unique.

En effet, l’Allemagne venait d’intégrer l’Allemagne de l’Est et sa devise en avait souffert. Il se peut donc qu’à la fixation des taux croisés nécessaires à la création de l’euro, que la devise allemande ait été sous-évaluée. Cet avantage important a sûrement été exacerbé par la légendaire productivité de nos amis allemands. Surtout, que les pays latins, la France incluse, ont plutôt pratiqué la politique de la lente dévaluation. En effet, politiquement et culturellement, c’était plus facile d’opter pour cette tactique que de prendre le chemin de l’amélioration de la productivité.

Si j’ai raison avec cette hypothèse, la crise grecque pourrait bien n’être que le début de beaucoup de tensions internes sur l’euro. En effet, celui-ci pourrait être perçu comme trop élevé par plusieurs des membres. Ce n’est rien de nouveau pour des gens qui, comme nous, vivent au Canada où la situation économique n’est pas synchronisée entre les régions et où les politiques monétaires et de change sont loin de faire l’unanimité. Chez nous, l’union politique rend possible la péréquation qui diminue ces tensions. En Europe, l’absence d’union politique, ne permet pas ce procédé et il est remplacé par des prêts. La différence est évidente. Chez nous, nous n’avons pas à rembourser les montants de péréquation!

Plus près de chez nous

Dernièrement, je n’ai pas écouté beaucoup la télévision mais j’ai encore été estomaqué par les propos ineptes tenus par les participants aux émissions continues d’actualités financières (autant animateurs qu’invités). Ces gens créent l’activité et traitent le bruit comme de la nouvelle. Il est clair, selon moi, que si on abolissait ces chaînes, le marché s’en porterait bien mieux.

Encore aujourd’hui, le fait que des soi-disant experts vont parler des marchés en énonçant de façon certaine des commentaires sur des sujets hautement probabilistes m’estomaque. Soit ils le font pour mousser leurs investissements, soit ils y croient vraiment. Dans le premier cas, ils souffrent de manque d’éthique, mais dans le deuxième cas, ils sont franchement dangereux.

Savoir qu’on ne sait pas est le premier pas vers la connaissance.
 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.