Pascal Duquette – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 12 Nov 2019 16:24:55 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Pascal Duquette – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Ma dernière chronique https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/ma-derniere-chronique/ Mon, 21 Dec 2015 08:00:53 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/ma-derniere-chronique/ ZONE EXPERTS - En pensant à ce que j'allais écrire ce mois-ci, je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de difficulté à cibler un sujet valable dont je n'avais pas parlé au cours des chroniques passées et qui pouvait apporter une valeur ajoutée suffisante pour justifier, selon moi, le temps précieux des lecteurs.

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En effet, comme vous le savez maintenant, je suis un partisan invétéré de la trame de long terme qui anime les marchés financiers.

Il me semble maintenant clair que, depuis la crise financière, les conditions économiques et financières changent peu, si ce n’est que de la valorisation des actifs. Les plus gros changements sont que la bourse est plus chère qu’elle était et que le marché des devises continue à exhiber de la volatilité (dévaluation compétitive).

Quelqu’un pourrait parler de la débâcle du marché des matières premières, mais j’oserais argumenter qu’on parle plus d’un changement de leadership à l’intérieur des marchés que d’un changement fondamental des facteurs clés qui façonne le marché pour les années à venir.

Nous n’avons pas encore absorbé les impacts des facteurs fondamentaux: excès de dettes totales, liquidités surabondantes en raison de l’intervention des banques centrales, taux d’intérêt anormalement bas, interventions pour maintenir le prix des actifs et la propension à prendre du risque, chocs démographiques, impact des pays autrefois émergents, conséquences de la mondialisation sur l’inégalité et les défis fiscaux des gouvernements, inégalité et le relent de crise sociale potentielle sans oublier les déséquilibres dans le marché des devises.

Bref, on est dans un monde où les forces de marchés ne sont pas laissées à elles-mêmes. Il m’apparait donc futile d’appliquer un processus d’analyse fondamental pour comprendre le chemin qui s’en vient. Dans ce contexte dominé par des facteurs sociopolitiques et géopolitiques, ma valeur ajoutée est bien faible. En plus, comme aujourd’hui, la grande majorité des gens préfèrent se concentrer sur le bruit (court terme) et non sur l’information pertinente (vecteurs de changements réels). Il m’apparaît que ça ressemble plus à une « business » de paris sportifs qu’à une entreprise de placements.

C’est plutôt divertissant, mais à la fin seul le casino gagne.

Je vous laisse donc avec ces petits rappels :

• le succès de la retraite est plus fonction de l’épargne que des rendements

• La création de richesse passe par les entreprises donc c’est elles que l’on doit analyser

• La meilleure stratégie est celle que vous comprenez et elle est généralement simple

• La vraie richesse est créée à long terme. Seuls les cambistes deviennent riches avec le trading.

• Les frais excessifs tuent le rendement.

Merci d’avoir eu la gentillesse de me suivre et j’espère avoir pu contribuer modestement a votre succès financier.

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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S’adapter ou périr https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/s-adapter-ou-perir/ Mon, 26 Oct 2015 09:40:14 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/sadapter-ou-perir/ ZONE EXPERTS - Les marchés ne semblent pas encore suivre de direction claire depuis quelques semaines. Quoiqu'intéressant pour les cambistes à court terme, cette situation agace ceux qui veulent organiser leurs placements dans une optique de préparation de leur retraite.

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Dernièrement, j’ai reçu des appels me demandant s’il fallait tout vendre et aller en cash et d’autres qui demandent l’inverse en croyant plutôt que c’est le temps d’entrer massivement dans le marché à la suite d’une « correction » récente.

Les opinions divergentes sont à la base même d’un marché en santé. En effet, si tous les investisseurs pensaient de la même façon, il ne pourrait pas y avoir beaucoup de transactions. Je continue, par contre, à répéter ad nauseam que les décisions d’entrer ou de sortir du marché ne doivent absolument pas être guidées par les émotions, mais par un plan financier systématique qui reflète les objectifs et les contraintes du chemin vers le succès financier de vos clients.

Les inquiétudes les plus fréquemment citées actuellement par rapport aux marchés sont le ralentissement économique chinois et des autres pays dépendants des matières premières, la stagnation de l’Europe, l’instabilité au Moyen Orient, l’afflux des migrants, la fragilité du système monétaire et des devises, la force du dollar américain et son impact sur l’économie américaine. Bref, les soucis quant aux marchés demeurent les mêmes, avec parfois quelques variantes plutôt similaires.

Il est certain que la toile de fond économique mondiale demeure loin d’être parfaite. Nous avons fait le choix de ne pas nous attaquer l’essence du problème. L’économie mondiale ralentit en raison de facteurs à long terme que j’ai identifiés dans une chronique précédente. Nos dirigeants ont choisi d’utiliser la dette pour tenter de gagner du temps et essaient de maintenir le haut niveau de vie des pays industrialisés.

Le problème est que le poids du service de la dette nous empêche, au moins partiellement, d’investir dans nos infrastructures, dans notre système d’éducation et dans l’innovation qui nous permettraient de maintenir notre potentiel de croissance économique au niveau désiré. Ce débat continue et d’ailleurs, on note une montée des manifestations contre l’austérité mais aussi, d’une augmentation des partisans du libéralisme économique de droite.

Cette polarisation se manifeste clairement dans les résultats d’élections partout dans le monde. Ce débat devrait être mis en avant lors de la soirée organisée par CFA Montreal ou Kenneth Rogoff, partisan de l’austérité, croisera le fer avec Paul Krugman qui lui prône la croissance et l’investissement public dans l’économie plutôt que l’austérité.

Mon humble opinion est que bien que la vision qui pousse un système plus égal avec une allocation de la richesse soit plus attrayante, je crois que nous n’avons malheureusement plus les moyens de continuer avec ce modèle sans l’adapter.

Sur une note plus positive, je crois que l’entente récente sur le libre échange pour la zone transpacifique est un pas dans la bonne direction. Le commerce international est une force puissante qui supporte la croissance économique et maintient l’inflation basse. De plus, cela permet de diminuer la probabilité d’une guerre commerciale.

Je suis aussi aux États-Unis présentement et je peux vous dire, que sur une base anecdotique, l’économie va très bien chez nos amis du sud

 

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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De quoi la Fed a-t-elle peur? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/de-quoi-la-fed-a-t-elle-peur/ Mon, 28 Sep 2015 09:03:10 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/de-quoi-la-fed-a-t-elle-peur/ ZONE EXPERTS – Après sa dernière réunion, la Réserve fédérale des États-Unis (la Fed) a annoncé qu'elle conservait son taux directeur inchangé. Pour la majorité des gens, cette nouvelle paraît anodine et, effectivement, lorsque la Fed joue bien son rôle, ces annonces ne devraient pas être source de surprise ou d'incertitude pour les marchés financiers.

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En effet, l’école de pensée qui domine parmi les banques centrales en général, et particulièrement à la Fed, est la gestion des anticipations. Si ce travail est bien fait, nous ne devrions pas voir de grandes surprises lors de ces décisions. L’importance du message réside beaucoup plus dans le contenu informatif du communiqué qui accompagne les annonces que dans les annonces comme telles.

Il me semble que le mandat et le contexte d’analyse utilisés par la Fed ont évolué, et ce, de façon tacite. Le mandat de la Fed est double : il est de contrôler l’inflation et de promouvoir l’activité économique. C’est une mission beaucoup plus complexe que celle de la Banque centrale européenne qui, elle, se concentre sur l’unique objectif de contrôler l’inflation.

Ce double mandat a permis a la Fed de faire face à la crise économique de 2008 de façon beaucoup plus efficace qu’en Europe. Il est clair que, lorsque l’économie risque de s’écrouler, le risque d’inflation disparaît et cela permet à la Fed de se concentrer sur la partie promotion de la croissance économique.

La Fed a donc pu se permettre d’ajouter à son bilan une quantité phénoménale et sans précédent de dettes donnant ainsi de l’oxygène au système bancaire durant et après la crise financière. Je suis d’avis que, sans cette approche non traditionnelle, le risque de crise majeure et de dépression était très, très élevé. Félicitons donc les autorités monétaires, car elles ont sauvé le système.

Depuis le début de cette intervention sans précédent, les observateurs avisés se demandent comment, quand et à quelle vitesse, la Fed reviendra à des conditions de politiques monétaires plus normales. Il serait prudent de profiter de la remise en forme de l’économie américaine pour assainir le bilan de la Fed et de ramener le taux directeur à un niveau compatible avec un taux de croissance correct tout en limitant le risque d’inflation futur. En effet, l’énorme quantité de liquidité injectée dans l’économie par la Fed, se traduira en inflation si la création de crédit revient à des niveaux plus semblables à celui d’avant la crise.

Initialement, la remise sur pied du système bancaire, le rebond du marché de l’immobilier, surtout résidentiel ainsi qu’une reprise du marché boursier, semblaient être des enjeux centraux au retour vers une politique monétaire plus normale. Ces trois conditions sont clairement atteintes. On a ensuite, sous la direction de la Fed, mis l’accent sur une reprise plus forte du marché du travail. Encore une fois, cet objectif a été atteint. Et malgré tout, la Fed ne bouge toujours pas.

Plusieurs raisons peuvent justifier cet immobilisme. La force du dollar américain amoindrit les forces inflationnistes et met à risque la croissance économique à travers une diminution de la compétitivité des exportations. Le ralentissement ou l’absence d’une forte reprise des économies étrangères est aussi un facteur décourageant pour la Fed. On a qu’à penser à la Chine, à l’Europe, au Japon et aux pays dits émergents (surtout le Brésil et la Russie). En effet, la faiblesse des matières premières affecte grandement l’économie de ces pays et est une source de désinflation.

Ces arguments apparaissent valables, mais je soutiens que la Fed n’a pas dans son mandat de soutenir le développement mondial, mais bien de s’occuper de la croissance économique américaine. Si cet argument est fondamentalement réducteur, il doit être discuté, car, pour l’avenir économique et financier des Américains, il reste crucial. Soutenir la croissance mondiale ne peut que se traduire en risque additionnel pour les États-Unis et peut conduire à des transferts de richesses massifs des Américains vers l’étranger. Je considère que l’objectif est louable, mais qu’il doit être discuté. Je crois aussi que cela remet en cause l’existence d’un système monétaire à plusieurs devises et que, si on adopte cette nouvelle approche, on devrait considérer une monnaie mondiale unique ce qui me semble toutefois plutôt utopique.

La Fed agit comme un patient qui pour calmer sa douleur se gave de médicaments, mais n’est pas capable de se sevrer même si, normalement, il est guéri. Ce patient sera toujours capable de rationaliser et de trouver des arguments afin de continuer à demander de la médication

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La normale anormalité https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/la-normale-anormalite/ Mon, 31 Aug 2015 08:21:19 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/la-normale-anormalite/ ZONE EXPERTS - Depuis quelques semaines, les marchés nous en font voir de toutes les couleurs avec des variations quotidiennes importantes. Cette volatilité a le don de mettre les gens mal à l'aise et pousse même certaines personnes à remettre en question leur stratégie d'investissement.

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J’ai tendance à croire que ce type de mouvement de marché fait partie de la normalité et non de l’anormalité et qu’on doit s’attendre à des périodes de ce genre, aussi peu plaisantes soient-elles. En effet, la variabilité annuelle des marchés boursiers (telle que définie par la variance) est deux fois plus élevée que la moyenne des rendements annuels. Les mouvements récents s’expliquent donc bien à l’intérieur des variations telles qu’attendues par les statistiques. Par contre, la science de la finance comportementale a démontré que l’investisseur accorde plus de deux fois de valeur à une variation négative qu’à un mouvement positif. Nous avons donc une aversion à la perte et non au risque. Les notions de risque et de volatilité sont symétriques, mais pas notre réaction face à elles.

Ceci explique en partie l’enflure perceptible dans la couverture des médias. On parle rapidement de dégringolade, de crise quand les marchés baissent mais lorsque ceux-ci montent dans la même proportion, c’est le retour à la normale. Il m’apparait clair que les nouvelles financières alimentent maintenant un cirque médiatique qui doit rendre le tout excitant pour rentabiliser le tout alors que, fondamentalement, les marchés financiers sont plutôt ennuyants.

On ne fait pas non plus référence au point de départ où se situaient les marchés avant leur chute. C’est comme si seuls les mouvements à la baisse étaient irrationnels et que les marchés ne pouvaient pas refléter une surévaluation avant de revenir à un niveau plus normal. Soyons un peu humbles pour quelques minutes et avouons que ne l’on ne connait pas le niveau qui représente la juste valeur, mais que nous n’avons que des estimés représentant ce que l’on croit que celle-ci est. La correction de prix peut donc être totalement justifiée.

Ayant maintenant accepté notre ignorance sur les mouvements boursiers à court terme, on doit se recentrer sur les stratégies à long terme pour nous guider dans la tourmente réelle ou temporaire. Je vous ai mentionné à plusieurs reprises que la chose la plus importante qu’un client puisse faire pour augmenter les probabilités de succès de son plan de gestion financière et de retraite est de procéder à une planification financière. Cette planification tiendra compte de ses revenus, de ses actifs, de ses passifs, et ce, autant présents que futurs.

Il lui deviendra possible d’exercer un jugement informé sur ses stratégies d’épargne et de placements. Cette planification sera le guide auquel il devra se référer lorsque les marchés créeront des périodes pleines d’incertitude et qu’il se sentira perdu.

Une carte géographique joue le même rôle lorsque le client ne sait plus où il en est. Elle le guide sur le chemin qu’il s’est tracé. Son rôle n’est pas de le renvoyer chez lui. Analogiquement, le plan financier sert à le ramener vers ses stratégies et non à lui dire de vendre et de racheter sans arrêt.

Il est très difficile de choisir les points d’entrées et de sortie dans les marchés. Statistiquement, les probabilités sont contre vous. En effet, une entrée suivie d’une sortie sont deux décisions conjointes. Un génie de la bourse aura raison dans 60% des cas mais la probabilité d’avoir raison pour les deux décisions est de 36% soit 60% X 60%. Pas génial.

Quoiqu’imparfait, le plan financier demeure le seul outil pour guider le client quand tout bouge autours de lui et lui permettra d’agir rationnellement et non seulement sous l’effet des émotions.
 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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Pot-pourri européen https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/pot-pourri-europeen/ Mon, 03 Aug 2015 08:24:34 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/pot-pourri-europeen/ ZONE EXPERTS - Je reviens d'un voyage en Europe où j'ai eu le plaisir de visiter Paris et Berlin, deux grandes capitales de pays qui furent les clés de la création du projet européen. Voici quelques réflexions qui me sont venues à la suite de ce périple.

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La Grèce

La crise grecque est réelle mais traitée, par la classe politique, un peu à la légère. Le refrain le plus souvent entendu est que ça va se régler, car il est impensable qu’une telle crise perdure. Voilà qui n’est pas très imaginatif comme façon de voir les choses. De plus, clairement, cette pensée unique semble dominer les technocrates européens. La possibilité que le projet grandiose d’une Europe unie soit remis en question autant sur la forme que sur le principe n’a pas le droit d’être envisagée.

Paris

Paris pour moi est la plus belle ville du monde et j’y vais régulièrement depuis 1977. Malgré la grandeur de la ville, j’ai malheureusement trouvé que la propreté s’était détériorée et que le coeur de la ville semble se réduire. Les Français continuent à pratiquer leur sport national, la critique mais on sent que le moral est réellement bas. Les emplois sont rares et le chômage chez les jeunes est beaucoup trop élevé. On parle de plus en plus d’une fuite des cerveaux. Francois Hollande doit être le politicien le moins admiré des pays industrialisés et la confiance envers la classe politique atteint des bas historiques.

Berlin

Berlin, contrairement à Paris, semble en ébullition et les gens y montrent un optimisme et une grande foi dans leur pays. Le coût de la vie y est beaucoup moins cher qu’à Paris, et ce, à tout point de vue (hôtels, restaurant, musées, taxis, etc.). La ville semble continuer sa reconstruction de façon intensive. Je commence à croire que la forte performance économique allemande depuis la création de l’euro est en partie due au taux d’entrée du Deutschmark au moment de la création de la monnaie unique.

En effet, l’Allemagne venait d’intégrer l’Allemagne de l’Est et sa devise en avait souffert. Il se peut donc qu’à la fixation des taux croisés nécessaires à la création de l’euro, que la devise allemande ait été sous-évaluée. Cet avantage important a sûrement été exacerbé par la légendaire productivité de nos amis allemands. Surtout, que les pays latins, la France incluse, ont plutôt pratiqué la politique de la lente dévaluation. En effet, politiquement et culturellement, c’était plus facile d’opter pour cette tactique que de prendre le chemin de l’amélioration de la productivité.

Si j’ai raison avec cette hypothèse, la crise grecque pourrait bien n’être que le début de beaucoup de tensions internes sur l’euro. En effet, celui-ci pourrait être perçu comme trop élevé par plusieurs des membres. Ce n’est rien de nouveau pour des gens qui, comme nous, vivent au Canada où la situation économique n’est pas synchronisée entre les régions et où les politiques monétaires et de change sont loin de faire l’unanimité. Chez nous, l’union politique rend possible la péréquation qui diminue ces tensions. En Europe, l’absence d’union politique, ne permet pas ce procédé et il est remplacé par des prêts. La différence est évidente. Chez nous, nous n’avons pas à rembourser les montants de péréquation!

Plus près de chez nous

Dernièrement, je n’ai pas écouté beaucoup la télévision mais j’ai encore été estomaqué par les propos ineptes tenus par les participants aux émissions continues d’actualités financières (autant animateurs qu’invités). Ces gens créent l’activité et traitent le bruit comme de la nouvelle. Il est clair, selon moi, que si on abolissait ces chaînes, le marché s’en porterait bien mieux.

Encore aujourd’hui, le fait que des soi-disant experts vont parler des marchés en énonçant de façon certaine des commentaires sur des sujets hautement probabilistes m’estomaque. Soit ils le font pour mousser leurs investissements, soit ils y croient vraiment. Dans le premier cas, ils souffrent de manque d’éthique, mais dans le deuxième cas, ils sont franchement dangereux.

Savoir qu’on ne sait pas est le premier pas vers la connaissance.
 

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La Grèce: to exit or not to exit, is it the question? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/la-grece-to-exit-or-not-to-exit-is-it-the-question/ Mon, 06 Jul 2015 08:45:45 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/la-grece-to-exit-or-not-to-exit-is-it-the-question/ ZONE EXPERTS - Depuis maintenant plusieurs mois, mais encore plus à la suite du dernier référendum, les marchés semblent fluctuer en suivant les rumeurs concernant la Grèce.

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Les spéculations se concentrent surtout autour de la devise. La Grèce restera-t-elle dans la zone euro ou décidera-t-elle de retourner à la drachme ou à une autre devise? On entend même parler de plan, un peu tarabiscoté selon moi, où il y aurait deux devises en Grèce, l’euro pour les marchés externes et une devise différente pour les échanges internes. Que va-t-il se passer?

Honnêtement, personne ne sait mais l’histoire a démontré que l’économie et la politique, comme l’eau qui coule, suivent le chemin de la moindre résistance. L’important est donc de bien comprendre les enjeux qui influenceront la décision finale.

1) La situation est plus politique qu’économique. En effet, la situation fiscale de la Grèce ne peut se solutionner sans que quelqu’un ne paie les pots cassés. Il n’y a pas de lapin dans le chapeau. Donc qui paiera? La réponse se trouve généralement dans le rapport de force et dans cette situation la Grèce n’est pas très bien placée.

2) La position des créditeurs est relativement simple. On ne peut pas permettre facilement à un pays qui n’a pas respecté ses engagements, de bonne foi ou non, de ne pas faire face aux conséquences sinon, il y aura un énorme incitatif à tricher pour d’autres pays.

De plus, de façon technique, la dette grecque est principalement détenue par les grandes banques européennes. Celles-ci n’ont pas aussi bien assaini leur bilan que les banques américaines. Leurs tailles souvent disproportionnée par rapport à celle des économies de pays où elles se trouvent, les rend « too big to save and too big to fail ». Une radiation importante de la dette grecque impliquerait un refinancement des banques dans un marché ou la confiance est fragile. Donc dans ce contexte, l’ajustement doit se faire en Grèce à travers l’austérité.

3) Du point de vue des débiteurs (la Grèce), une poursuite encore plus poussée de l’austérité fait peu de sens. En effet, malgré une quantité importante de mesures extrêmement impopulaires, la dette à continuer à croître et la situation fiscale ne se règle pas. La stabilité sociale est en jeu. En l’absence du contrôle de leur devise, la Grèce doit travailler seulement sur le coté fiscal pour corriger la situation. Je crois sincèrement que la Grèce n’a pas la capacité financière et politique nécessaire pour régler la situation.

On se retrouve donc dans une énorme partie de poker ou plus exactement dans la situation décrite par Einstein vis-à-vis l’armement nucléaire. Nous sommes comme deux personnes dans une pièce chacune armée d’une grenade, les deux vont souffrir encore davantage si la situation escalade. Chacun doit mettre de l’eau dans son vin si on veut la solution économique optimale. Par contre, la décision sera politique et je crains fort que la Grèce soit sacrifiée sur l’autel de l’euro. Il serait surprenant que l’Allemagne accepte de répéter le sacrifice qu’a entrainé l’intégration de l’Allemagne de l’Est, surtout pas pour un pays étranger.

Dans un tel contexte, je crois qu’un investisseur averti doit rester éloigné des banques européennes qui subiraient de solides pertes potentielles si la Grèce quitte l’euro et décide de demander une restructuration de sa dette comme l’ont fait déjà bien de pays avant elle. On ne peut pas payer avec ce qu’on n’a pas!

 

 

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Investissement saisonnier: Sell in May and Go Away? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/investissement-saisonnier-sell-in-may-and-go-away/ Mon, 11 May 2015 08:32:27 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/investissement-saisonnier-sell-in-may-and-go-away/ ZONE EXPERTS - Un viel adage dit qu'on doit vendre en mai et quitter le marché. Est-ce que cela s'avèrera vrai cette année? Entre vous et moi, je ne crois pas possible de prédire la direction des marchés à court terme.

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En effet, comme je vous l’ai déjà mentionné dans une chronique précédente, plus l’horizon de temps est court, plus les mouvements de marchés sont aléatoires, donc impossible à prédire avec certitude. Par contre, on peut essayer d’analyser la situation pour savoir si on est dans une situation extrême, qu’elle soit positive ou négative, et tenter d’identifier les endroits plus à risque dans les marchés.

Tout d’abord, en discutant avec mes amis économistes, j’ai appris que la reprise actuelle est relativement jeune par rapport au passé donc, selon certains d’entre eux, on se rapproche plus d’un milieu de cycle d’expansion que de la fin de celui-ci. L’analyse du passé des cycles économiques ne nous donne donc pas d’arguments vers une vente.

Toutefois, on pourrait aussi soutenir que, comme cette récession était différente (crise financière et non cycle d’inventaire), on ne peut utiliser le passé pour analyser la situation présente puisqu’on n’a pas vraiment d’exemple de ce qui se passe normalement après une période semblable.

Pour ce qui est des marchés de la dette, je fais partie de ceux qui ne croient pas que la situation est propice à la génération de rendements suffisant pour compenser le risque sur une base d’investissement. Je comprends que l’on puisse tenter de transiger les hauts et les bas des taux d’intérêt. Toutefois, ce n’est pas ma façon d’approcher les marchés car, selon moi, je n’ai pas d’avantages compétitifs me permettant d’exécuter ce type de stratégie mieux que les autres investisseurs.

Des taux d’intérêt avant impôts et inflation d’environ 2% pour un terme de 10 ans, c’est bien pour l’emprunteur, mais pas pour l’investisseur. Pour ceux qui y ont accès, une stratégie d’achat de prêts bancaires, par l’intermédiaire d’un fond ou d’un FNB, fait du sens car le coupon est plus élevé et compense donc mieux pour le risque. Il faut comprendre que nous vivons dans un régime de taux administrés qui ne reflètent pas les risques fondamentaux des marchés, mais d’autres objectifs plus politiques qu’économiques.
Pour ce qui est des marchés boursiers, il est évident que leur attrait est grand par rapport au niveau des taux d’intérêt. Il faut comprendre que le niveau artificiel des taux administrés a le même impact sur la rémunération du risque pour les actions que pour les obligations. La seule exception est que les résultats des entreprises ont une composante variable par rapport à un coupon fixe pour la majorité des obligations.

Ceci veut dire que la relation entre les taux d’intérêt et les rendements des actions est moins directe que pour les titres à revenus fixes. En terme absolu et par rapport aux évaluations historiques moyennes, on ne peut plus dire que les marchés boursiers sont une aubaine. Par contre, on ne peut pas dire que nous sommes dans une période de bulle d’évaluation. Dans cet environnement, la croissance des marches devrait être plus ou moins en ligne avec la croissance des profits des entreprises. Je favorise donc les actions par rapport aux obligations mais sur une base sélective donc de croissance de profit. C’est donc un marché de sélection de titre. L’endroit le plus attrayant reste les entreprises privées, car elles se transigent à des fractions des prix des entreprises cotées en bourse. Par contre, pour la majorité des investisseurs, cet avantage est détruit par les frais exorbitants qui sont chargés par les fonds de placements privés.

Je crois que l’on doit porter une attention particulière aux devises. Depuis un certain nombre de mois, le dollar américain s’est apprécié de façon spectaculaire contre les autres devises importantes de la planète. L’économie des États-Unis, de par sa taille et à la suite de la délocalisation de sa production, est beaucoup moins sensible aux fluctuations de devises que celle des autres pays.

Il demeure que les rendements ont beaucoup augmenté et souffriraient d’un retournement de situation. Celui-ci pourrait survenir, notamment en raison d’une montée trop importante et trop rapide du dollar américain qui apporterait des tensions politiques et influencerait certainement les différentes politiques monétaires des banques centrales. Que dire de l’impact qu’une montée du billet vert aurait sur les protectionnistes Américains, malheureusement trop nombreux au Congres et Sénat Américain.
 

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Du court terme et du long terme https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/du-court-terme-et-du-long-terme/ Mon, 13 Apr 2015 08:37:20 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/du-court-terme-et-du-long-terme/ ZONE EXPERTS - Je voudrais revenir rapidement sur un sujet que j’ai déjà effleuré dans une chronique précédente mais qui, selon moi, mérite d’être discuté de nouveau. En effet, l’emphase excessive sur le court terme et sur l’information qui en découle, qui me parait être davantage du bruit que de la substance, m'ont encore fait sursauter cette semaine.

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Le monde de l’information à haute fréquence, qui nous bombarde de statistiques faisant bouger les marchés, domine les médias. On voit des « experts » venir expliquer le sens des chiffres annoncés mais, entre vous et moi, il s’agit beaucoup plus de rationalisation que d’information avec du contenu réel. On crée de l’excitation et des transactions. En soit, ceci ne serait pas très grave s’il n’y avait pas autant d’interaction entre les marchés des liquidités et des produits dérivés.

Cette interaction peut se transformer en mouvement directionnel créant un excès de volatilité. Dans ce type de marché, on rémunère plutôt les intermédiaires que les investisseurs et de ce fait, on augmente les coûts du système et donc on réduit les rendements attribuables aux actionnaires stables. Le marché ne joue donc pas aussi bien son rôle ultime d’optimisateur et d’allocateur de capital et devient davantage un casino.

Cela me fait penser aux paris du Super Bowl. Tous sommes d’accord que seul le résultat ultime compte dans ce match final de la saison de football. Toutefois, une quantité impressionnante d’argent est mise sur toutes sortes de paris qui n’ont rien à voir avec le résultat final et qui ne possèdent donc aucun contenu informationnel pertinent. Que ce soit sur le résultat du tirage au sort, sur la durée de l’interprétation de l’hymne national, sur l’identité de la première équipe qui compte ou sur les derniers chiffres du score des deux équipes en fin de chaque quart de jeu. Pourtant, des sommes colossales sont pariées.

Je crois que c’est aussi ce qui se passe dans les marchés financiers. J’entends déjà les critiques crier haut et fort que dans le cas des statistiques financières, c’est différent, car elles contiennent de l’information pertinente. Allez dire ça a Georges Bush senior qui croyait que l’économie était florissante tel que rapportée par les statistiques. En fait, on avait déjà commencé une récession ce qui ne fut confirmée que lors des révisions subséquentes des chiffres.

Résultat: il a perdu ses élections! Fait peu connu, les statistiques officielles sont révisées très souvent et de façon significative sur des périodes qui peuvent aller jusqu’à prés de 3 ans après leur publication initiale. Le contenu informationnel peut donc être tout à fait différent que prévu et induire les gens en erreur : du bruit qui peut se révéler néfaste.

Ma deuxième réflexion porte sur la manipulation des marchés financiers par les autorités. Cette idée m’est venue en lisant une nouvelle sur le marché boursier japonais. On expliquait que celui-ci avait remonté jusqu’au niveau d’avant la bulle des titres de l’Internet. On mentionnait aussi que le plus gros acheteur dans le marché était le gouvernement à travers des fonds négocies en Bourse (FNB).

Lorsqu’on ajoute à ça les interventions quantitatives des banques centrales sur les marchés obligataires, on a droit de mettre en doute le fonctionnement de nos marchés financiers en tant qu’allocateur de capital et les prix qui en résultent. Peut-on faire confiance à des prix qui sont le résultat d’une demande artificielle basée sur des facteurs politiques et non économique?

J’ai toujours cru qu’à court terme les prix du marché pouvaient dévier significativement de la valeur intrinsèque de l’actif sous-jacent. Par contre, à long terme, ces déviations sont corrigées. Donc, si nous soutenons des prix artificiellement, qui paiera le prix lorsque ceux-ci reviendront à un niveau reflétant les valeurs fondamentales? Malheureusement, l’histoire tend à démontrer que ce sera, encore une fois, le petit investisseur.
 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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La liberté ou l’égalité? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/la-liberte-ou-l-egalite/ Mon, 09 Mar 2015 08:03:28 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/la-liberte-ou-legalite/ ZONE EXPERTS - J’assistais il y a quelques années à une conférence où un présentateur lançait l'énoncé suivant : « Là où il y a égalité, il n'y a pas de liberté et là où il y a liberté, il n'y a pas d’égalité».

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Il voulait dire que, dans un monde où la liberté prime, les différences vont s’exprimer et le résultat naturel sera de créer des inégalités. De même, si l’égalité domine, on devra réprimer la liberté pour que les différences ne puissent pas s’exprimer. Je vous parle de ceci, car nous pouvons faire un lien certain avec le débat qui fait rage dans le monde et dont nous avons parlé le mois passé, soit celui de l’austérité.

En effet, l’opposition entre la liberté et l’égalité est essentiellement la même que celle qui oppose le capitalisme et le socialisme. Le capitalisme se base sur la liberté de poursuivre des activités économiques et d’en récolter les fruits, donc la prise de risque avec les conséquences qui s’en suivent, qu’elles soient positives ou négatives. Philosophiquement, ce modèle reflète le comportement de nos écosystèmes, et ce, autant dans son coté génial qu’insensible. C’est un monde où ceux qui s’adaptent mieux l’emportent et ou les autre périssent donc un monde de polarisation.

En économie, c’est le modèle qui maximise la production de richesse, mais sa faiblesse réside dans une allocation très inégale de cette même richesse. Dans un contexte animal, ce modèle a la propriété d’être très robuste à cause de sa faculté de s’auto-ajuster donc de revenir vers l’équilibre lorsque les excès se font sentir. Par exemple, lorsqu’il y a trop de lions, le manque de gazelles va assurer que plusieurs lions ne pourront survivre suite au manque de nourriture et vice et versa.

Par contre, lorsque l’humain entre en ligne de compte, notre sensibilité rend ces processus d’ajustements très difficiles en raison de notre propension à la compassion. Nous protégeons donc les démunis qui seraient, dans l’exemple du règne animal, ceux qui périraient. De plus, l’histoire a démontré que les inégalités extrêmes conduisent à des révoltes car, contrairement aux animaux, nous refusons de se plier à ces lois. Dans le capitalisme sans système de valeurs (partage, philanthropie, compassion, etc.), le contrôlant sème à chaque jour les graines de son autodestruction.

Le socialisme, pour sa part, se concentre sur l’allocation de la richesse à l’intérieur de la société. Peu de gens, même les gens de la droite, ne reconnaissent pas la grandeur de cet idéal. En effet, je suis le premier qui croit que, pour avoir une paix sociale, il est nécessaire de verser une partie de mes gains aux moins fortunés. Le problème vient de l’interférence politique qui se veut, malheureusement, une très mauvaise méthode de redistribution de la richesse en raison des motivations qui sont autres qu’économiques. De plus, la taxation excessive entraine un appauvrissement général à cause de la fuite de capital et de l’effet dissuasif que cette taxation a sur l’envie travailler dans un contexte où la prise de risque n’est pas bien rémunérée.

La propension à emprunter qu’ont les gouvernements fait aussi parti du problème. Pour se faire réélire, on emprunte afin d’acheter des votes, car si on se fie seulement à l’autofinancement, les chances de réélection sont faibles. C’est ici que le tout s’écroule, car l’accumulation de dettes détruit tranquillement la capacité de générer l’activité économique nécessaire à financer les mesures permettant le maintien de l’égalité, telle que perçue. Parlez-en à l’Union soviétique ou à la Chine. Le socialisme est donc un système qui favorise l’égalité, mais moins la richesse qui la finance.

Notre réflexe naturel est de parler de modelé hybride donc d’un capitalisme humanitaire. En pratique c’est une tâche monumentale qui est peu susceptible de réussir si elle est menée par des politiciens. Je soutiens que la seule avenue qui nous permettra de maintenir nos filets sociaux passe par l’assainissement des finances publiques. Tout jeune, mon père m’a dit que seuls les riches ont les moyens d’être socialistes et il avait bien raison.

Concentrons-nous donc sur les conditions qui permettent la création de richesse avant de pousser l’égalité à son extrême. Sinon, nous nous retrouverons dans un canot où très peu de gens vont pagayer et ce sera presqu’impossible de faire face au courant.

Leçon de toute cette histoire: à long terme, un investisseur doit favoriser les pays où les conditions de création de richesse dominent s’il veut bien performer.

Photo Shutterstock

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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La guerre au déficit, essentielle ou accessoire? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pascal-duquette/la-guerre-au-deficit-essentielle-ou-accessoire/ Mon, 09 Feb 2015 08:29:15 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/la-guerre-au-deficit-essentielle-ou-accessoire/ ZONE EXPERTS - Le sujet économique qui domine la scène québécoise depuis une bonne période est sans contredit la guerre au déficit menée par les derniers gouvernements. Une bonne partie de la population crie son désaccord envers les mesures proposées pour remettre sur pied la situation fiscale québécoise. Les avis sur l'importance de mettre de l’ordre dans notre situation budgétaire sont contradictoires et se basent souvent plus sur l'idéologie que sur les faits.

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Tout d’abord, la rectitude fiscale, quoique désirable en soi, n’est pas toujours la meilleure approche de gestion de la politique fiscale d’un état, car plusieurs facteurs économiques entrent en compte.

Premièrement, le niveau de la dette en fonction de la taille de l’économie est très important. Plus celui-ci est élevé, plus nous devons combattre le déficit. La raison est simple, si ne nous le faisons pas, les intérêts sur la dette vont augmenter plus rapidement que les revenus de l’État et ne laisseront pas de ressources pour payer les dépenses des programmes gouvernementaux réguliers.

Kennet Rogoff et Carmen Reinhart, dans le livre « This time is different : eight centuries of financial follies » parle de 80% de dette en pourcentage du produit national brut (dette sur PNB) comme seuil critique. Leur conclusion se base sur les donnés empiriques qu’ils ont étudiées.

Il est étonnamment difficile de s’entendre sur le niveau de dette d’un état surtout à l’intérieur d’une confédération. En effet, il faut considérer la situation nette incluant toutes les sociétés publiques et parapubliques, les obligations actuarielles nettes (par exemple les régimes de retraite) et la part de la dette nette du gouvernement central.

Selon moi, on doit examiner ce seuil de danger en tenant en compte la capacité d’un état à croitre ses revenus. Cette capacité dépend de la croissance économique potentielle, en terme réel (avant inflation), de l’inflation, et de la capacité à augmenter les revenus gouvernementaux pour un niveau d’activité économique donné. Le seuil ou le ratio de dette sur PNB devient dangereux si la capacité de croitre les revenus de l’état est plus faible.

La croissance des dépenses des programmes est aussi cruciale. Si celles-ci augmentent plus rapidement que les revenus gouvernementaux, le seuil de dette tolérable est plus bas. Le niveau des taux d’intérêt est aussi important, car plus il est bas, mieux on peut supporter de dette.

Malheureusement, c’est ici que l’équation se corse pour le Québec et pour plusieurs états dans le monde. Je vous ai parlé dans une chronique précédente que la croissance économique potentielle du monde, mais surtout des pays industrialisés, est affectée par des vents de face reliés aux changements démographiques comme le vieillissement de la population.

L’effet net pour les gouvernements est d’avoir un potentiel de revenus plus faible en raison de la faible croissance économique et d’une inflation faible. Par contre, l’effet sur les dépenses est inverse, car celles-ci augmentent plus rapidement principalement à cause du viellissement de la population.

Augmenter l’assiette fiscale est une avenue préconisée par beaucoup de gens. Elle est valable, mais difficile a concrétiser. En effet, la mondialisation ainsi que la liberté de mouvement du capital et du travail compliquent la tâche du gouvernement. Il devient de plus en plus difficile de taxer (sous toutes les formes possibles) les citoyens (individus ou corporations) de façon signicativement différentes que les autres États. L’excès entrainera une fuite de capitaux qui serait encore plus néfaste.

La dernière avenue qui s’offre à nous est la variation du niveau des taux d’intérêt, mais je crois que dans notre situation actuelle, il reste peu de marge de manoeuvre de ce côté.

Il m’apparait donc logique de penser que seul une réingénierie de l’État et un contrôle de nos programmes peuvent nous permettre d’empêcher d’arriver à une situation de dette excessive. Nous nous retrouverions alors dans une situation où la gestion de notre État serait tributaire des demandes du marché financiers comme c’est le cas en Grèce actuellement.

La meilleure façon de perdre notre liberté d’agir est de devenir esclave de nos créditeurs. Laissons de coté nos divergences et n’oublions pas que « the good of the many outweighs the good of the one »
 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.

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