Ralentissement économique – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 08 Sep 2023 13:55:51 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Ralentissement économique – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’augmentation des taux d’intérêts est un moteur important de ralentissement économique https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/laugmentation-des-taux-dinterets-est-un-moteur-important-de-ralentissement-economique/ Fri, 08 Sep 2023 13:55:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96123 ZONE EXPERTS – Impact de l’augmentation des taux sur les dépenses des ménages.

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Une analyse approfondie des statistiques publiées par la Banque du Canada (BdC) démontre l’ampleur de l’impact de la hausse des taux sur les ménages canadiens.

Tout d’abord, les hypothèques à taux variable représentaient 18% du solde de toutes les hypothèques avant la pandémie. Au 30 juin 2023, on constate une augmentation importante de la proportion des hypothèques à taux variable, qui représentent maintenant 31% de toutes les hypothèques.

On remarque ainsi que, non seulement les soldes hypothécaires totaux ont augmenté de 368 milliards de dollars (G$) depuis la pandémie (32% d’augmentation), mais qu’en plus, les gens ont opté davantage pour un taux variable que ce qui était observé traditionnellement. Compte tenu que la logique consistait à prendre un taux fixe dès qu’ils avaient atteint un plancher, nous pensons que les emprunteurs ont opté pour cette option en raison de l’augmentation du coût de l’immobilier et des conséquences que cela a entraîné sur leur budget.

Il est important de souligner que l’effet contraire est observé aux États-Unis. En effet, les Américains ont profité de la baisse des taux survenue au cours de la pandémie pour refinancer leurs hypothèques à un taux plus faible. Comme on peut le constater dans le graphique ci-dessous, 88% des Américains ont obtenu des taux en bas du seuil de 5%, et 94%, en bas de 6% ! Notons aussi que les frais d’intérêts sont déductibles d’impôt aux États-Unis. Compte tenu de l’absence de pénalité lors d’un remboursement d’hypothèque avant terme, les américains optent généralement pour des termes fixes de 30 ans.  Ainsi, non seulement l’augmentation des taux  n’a pas tellement affecté les ménages américains, mais en plus, ils se sont assurés de bénéficier de ces termes avantageux  pour une longue période.

Pour consulter ce tableau en grand format, cliquer ici.

Au Canada, l’augmentation de 4,50 % du taux directeur depuis le 13 avril de l’année dernière fait en sorte qu’il en coûte présentement 21 G$ de plus en intérêt aux détenteurs d’hypothèques. Autrement dit, le coût d’intérêts additionnels à payer sur les hypothèques variables coupera 1% à la croissance du PIB. Il est certain qu’une bonne partie des hypothèques à taux variables ont été contractées avec des paiements fixes et cet impact ne sera pas immédiat, puisque la plupart des consommateurs préfèrent augmenter l’amortissement plutôt que leur paiement. Cela affectera quand même les habitudes de consommation des ménages. Sans compter qu’il il y aura pour plus de 150 G$  à renouveler en valeur hypothécaire dans les prochains trois années à venir.. Si ces hypothèques sont renouvelées avec un taux de 3% de plus que le taux précédent, l’impact sera équivalent à un autre quart de point en moins sur la croissance économique.

La consultation du graphique suivant montre bien  la pression exercée sur les consommateurs canadiens :  les soldes des cartes de crédits ont en effet atteint des sommets historiques.

Pour consulter ce graphique en grand format, cliquer ici.

On constate dans quelle mesure l’augmentation des taux a un impact sur l’économie canadienne, surtout en comparaison de ce que l’on observe au sujet de l’économie américaine. Cette situation fera sans doute pression sur la politique monétaire du Canada afin qu’elle soit  moins restreinte que celle de la Réserve Fédérale (Fed).

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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La Banque du Canada fait une pause https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-banque-du-canada-fait-une-pause/ Wed, 06 Sep 2023 14:29:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96081 Et laisse son taux directeur inchangé.

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La Banque du Canada a laissé mercredi son taux d’intérêt directeur inchangé à 5,00 %, en évoquant de récentes données qui suggèrent que l’économie connaît un ralentissement.

La banque centrale a expliqué avoir décidé de ne pas hausser son taux de référence parce que la demande dans l’économie ralentissait et que les effets des hausses de taux précédentes avaient besoin de plus de temps pour se faire ressentir.

Les prévisionnistes s’attendaient largement à la décision de mercredi, après la publication de récentes données qui ont montré que l’économie canadienne s’était contractée au deuxième trimestre, tandis que le taux de chômage a grimpé pendant trois mois consécutifs.

La banque centrale avait haussé son taux directeur lors de ses deux dernières décisions, en juin et en juillet.

Dans son communiqué de presse expliquant sa décision, le conseil de direction de la banque centrale s’est dit toujours préoccupé par les pressions inflationnistes et a répété qu’il était prêt à hausser le taux directeur de nouveau « si nécessaire ».

L’inflation annuelle s’est établie à 3,3 % en juillet, montrant une légère hausse par rapport au mois précédent, et elle devrait se maintenir aux environs de 3 % pour le reste de l’année.

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La récession des riches se poursuit aux États-Unis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-recession-des-riches-se-poursuit-aux-etats-unis/ Thu, 20 Jul 2023 09:50:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95004 PLANETE FINANCE – Une récession qui n’en est pas une, selon le Wall Street Journal.

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Alors que le risque d’une récession économique semble s’éloigner des États-Unis, la « richcession » semble, elle, là pour rester. C’est un journaliste du Wall Street Journal, Justin Lahart, qui a ainsi baptisé en début d’année le ralentissement économique qui touche actuellement les voisins du Sud.

D’habitude, une crise économique frappe en premier les ménages à faibles revenus, qui subissent avant les autres la hausse du chômage. Les chiffres de l’emploi figurent ainsi parmi les indicateurs surveillés à la loupe par les banques centrales pour déterminer les hausses du taux directeur.

Or, depuis le début de l’année, le ralentissement économique frappe surtout les salariés américains aux revenus plus élevés, rapporte le Wall Street Journal, citant une étude de la société Challenger, Gray and Christmas, selon laquelle, chez les ménages qui gagnent un revenu supérieur à 150 000 $, le nombre de demandes à l’assurance-emploi a progressé de plus de 40% en un an. Cette hausse du chômage est plus de cinq fois supérieure à celle des ménages gagnant moins de 65 000 $, souligne la firme.

Elle signale qu’environ un tiers des licenciements annoncés par les entreprises américaines en 2023 ont eu lieu dans des sociétés technologiques telles que Meta Platforms, la société mère de Facebook, où le salaire médian avoisinait les 400 000 $ l’an dernier. Le couperet serait tombé, dans ce secteur, sur près de 200 000 emplois cette année.

Changements de comportements

L’industrie de la finance, où les salaires sont plus élevés, a également été touchée, notamment à la suite de la faillite des banques First Republic, Signature et Silicon Valley. Morgan Stanley a annoncé vouloir supprimer 3000 emplois lors d’une deuxième vague de licenciements, après avoir déjà coupé 2 % de ses effectifs en décembre. Le rachat de Credit Suisse par UBS devrait se solder quant à lui par des coupures de 35 000 postes, dont une partie aux États-Unis.

Ces difficultés chez les salariés à hauts revenus s’accompagnent de changements de comportements de consommation. Selon le Bank of America Institute, les dépenses par cartes de crédit et de débit consacrées par les ménages aisés aux biens non essentiels, comme les produits de luxe, étaient en avril inférieures à la même période de l’an dernier, alors que les dépenses des autres ménages dans ces mêmes biens étaient supérieures.

Walmart rapporte également que ses parts de marché ont augmenté auprès d’une clientèle plus aisée que celle qui fréquente ses allées habituellement. Ce fait est significatif, note David Tinsley, économiste pour l’institut, car les 40% de ménages les plus aisés représentent plus de 60% de la consommation aux États-Unis.

Selon les économistes, la plupart des employés touchés par la « richcession » possèdent un bon niveau d’éducation et peuvent donc trouver un nouvel emploi assez rapidement, ce qui contribue à contenir le chômage malgré les licenciements. Les licenciés des techs trouvent ainsi à se recaser au sein du gouvernement fédéral, ainsi que dans les secteurs de l’hôtellerie, de la vente au détail et du transport.

« Ce n’est pas une récession »

En outre, les travailleurs aisés disposent généralement d’une épargne dans laquelle ils peuvent puiser après avoir perdu leur emploi, ce qui leur permet de continuer à dépenser et d’alimenter l’économie, signale Tom Barkin, président de la Reserve fédérale de Richmond. Jan Hatzius, économiste en chef chez Goldman Sachs, indique pour sa part que cette situation l’a incité à réduire la probabilité d’une récession de 35 % à 25 % au cours des 12 prochains mois.

« Le risque de récession s’éloigne rapidement », a déclaré à l’Associated Press Neil Dutta, économiste chez Renaissance Macro, qu’il s’agisse d’une récession en dents de scie ou d’une « récession des riches », ajoutant que s’il fallait lui donner des noms différents, ce n’était pas une récession.

« Il est facile d’imaginer qu’il pourrait s’agir d’un type différent d’assouplissement du marché du travail […] qui aurait un impact différent, à la fois sur la demande et sur des éléments tels que le taux de chômage, par rapport à un affaiblissement normal », a déclaré pour sa part Tom Barkin à l’agence de presse américaine.

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Moins de maisons vendues à Montréal en juin https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/moins-de-maisons-vendues-a-montreal-en-juin/ Fri, 07 Jul 2023 10:09:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94932 Sur un an.

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Les ventes de propriétés résidentielles dans le Grand Montréal ont diminué de 10 % en juin, par rapport au même mois l’an dernier, a indiqué jeudi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

Un total de 3627 ventes ont été conclues le mois dernier, comparativement à 4045 transactions en juin 2022, a précisé l’association, soulignant qu’il fallait remonter à 2015 pour observer un niveau de ventes similaire pour ce mois.

L’APCIQ a notamment attribué le ralentissement du marché à la hausse des taux d’intérêt opérée le mois dernier par la Banque du Canada, ce qui a envoyé « un signal négatif auprès des acteurs du marché », qui ont reporté leur projet d’achat ou de vente.

Toutes les catégories de propriétés ont été touchées par le ralentissement. Les ventes de petites propriétés à revenus de deux à cinq logements (plex) ont diminué de 16 % sur un an, tandis que celles de copropriétés ont reculé de 11 % et celles de maisons unifamiliales ont laissé 8 %.

Les prix médians se sont aussi repliés par rapport à juin 2022. Celui des plex a cédé 6 % à 726 500 $, pendant que celui des copropriétés a reculé de 5 % à 390 000 $. Le prix médian des unifamiliales a atteint 550 000 $, ce qui représentait une baisse de 4 % par rapport à l’année dernière.

Le nombre d’inscriptions en vigueur dans le Grand Montréal a avancé de 32 % en juin comparativement au même mois l’an dernier, mais est resté très stable par rapport à celui de mai. Les nouvelles inscriptions du mois de juin ont pour leur part diminué de 19 % par rapport à celles de juin 2022.

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Le BSIF relève le montant de capital de réserve requis pour les grandes banques https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-bisf-releve-le-montant-de-capital-de-reserve-requis-pour-les-grandes-banques/ Fri, 30 Jun 2023 12:02:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94779 En raison du contexte économique.

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Pour faire face au ralentissement économique actuel, l’organisme de réglementation bancaire fédéral relève le montant de capital que les grandes banques devront garder en réserve en raison des préoccupations liées aux niveaux élevés d’endettement des ménages et d’autres vulnérabilités systémiques.

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a indiqué le 20 juin que le taux de la réserve pour stabilité intérieure (RSI) sera augmenté d’un demi-point de base à compter du 1er novembre. Ce taux, qui est habituellement révisé deux fois par année, en juin et en décembre, s’établira ainsi à 3,5 % du total des actifs pondérés en fonction du risque. Il avait déjà été rehaussé d’un demi-point de base au 1er février dernier pour s’élever à 3 %.

Résilience du système bancaire

« En haussant le taux de la RSI à 3,5 %, nous prenons des mesures pour renforcer la résilience des grandes banques canadiennes face aux vulnérabilités. Ce rajustement aidera le Canada à maintenir la résilience de son système financier », a déclaré Peter Routledge, surintendant des institutions financières, dans un communiqué.

La RSI, qui s’applique aux six plus grandes banques canadiennes -les banques nationales d’importance systémique -, a été lancée en 2018 et son taux est fixé deux fois par an, mais peut être modifié à d’autres moments si nécessaire. Cette réserve de fonds propres a pour objectif de permettre aux principales institutions financières de faire face aux conséquences d’un ralentissement économique, notamment l’endettement des ménages et des entreprises, la hausse du coût de la dette et l’incertitude mondiale. Les banques peuvent recourir à cette réserve lorsque les conditions sont difficiles, afin d’éponger les pertes et de continuer à octroyer des prêts.

Vulnérabilités élevées

Dans le contexte actuel, le BSIF considère que les vulnérabilités du système financier demeurent élevées et que, dans certains cas, elles ont continué de s’aggraver. « Les taux d’intérêt sont en hausse et le prix des maisons a recommencé à monter. Les ménages et les entreprises demeurent fortement endettés, ce qui accroît leur vulnérabilité aux chocs économiques ».

Selon les relevés de surveillance, près de 12 % des emprunteurs de prêts hypothécaires non assurés effectuent tout juste les paiements d’intérêt ou recourent à l’amortissement négatif compte tenu des répercussions sur les prêts à taux variable et à paiement fixe, signale l’organisme gouvernemental dans un résumé de sa décision.

Mais faibles risques à court terme
À la suite de cette mesure, les attentes à l’égard du ratio de fonds propres de catégorie passeront de 11 % à 11,5 %. Le BISF estime que les risques à court terme pour les niveaux de fonds propres des grandes banques canadiennes sont faibles et stables, car les ratios de levier et de liquidité des fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires se situent « bien au‑dessus des exigences minimales ».

Dans l’éventualité où les pertes des banques augmenteraient et que leurs ratios de fonds propres diminueraient, le BSIF pourrait abaisser la RSI partiellement ou à zéro et réviser les attentes en matière de fonds propres pour les établir aux alentours du plancher de 8 % qui assure une capitalisation adéquate. L’organisme fédéral pourrait aussi intervenir auprès des régulateurs afin d’assurer la stabilité du système financier.

Selon le BSIF, l’incertitude économique devrait augmenter à mesure que les effets des taux d’intérêt se feront sentir, tandis que la croissance devrait se détériorer. Le régulateur fédéral note cependant que les conditions des marchés financiers se sont calmées après des épisodes de volatilité liés aux récents déboires des secteurs bancaires aux États‑Unis et en Suisse.

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La dette élevée des ménages n’accentue pas le risque de choc économique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-dette-elevee-des-menages-naccentue-pas-le-risque-de-choc-economique/ Thu, 29 Jun 2023 10:57:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94833 Analysent des experts.

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Des décennies de faibles taux d’intérêt et de forte demande de logements ont entraîné des niveaux élevés d’endettement pour les ménages canadiens, et la hausse actuelle des taux d’intérêt augmente le coût du service de cette dette.

Mais des économistes estiment que le degré de risque que pose l’endettement dépend de la capacité de la banque centrale à ralentir l’inflation sans provoquer de choc économique majeur.

« S’il n’y a pas de choc économique d’une très grande ampleur, il est fort possible que les Canadiens puissent se permettre ce service (de la dette) plus élevé », a noté l’économiste Maria Solovieva, de la Banque TD.

Statistique Canada a récemment signalé que les ménages canadiens devaient 1,85 $ pour chaque dollar de revenu disponible au premier trimestre de 2023, alors que des taux d’intérêt plus élevés se frayaient un chemin dans une économie déjà aux prises avec l’inflation. Et le Canada a le niveau d’endettement des ménages le plus élevé du G7, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les hypothèques représentant environ les trois quarts de cette dette.

Malgré tout, les niveaux élevés d’endettement des Canadiens ne sont pas un phénomène nouveau. La somme due par rapport au revenu augmente depuis des décennies, a souligné Nathan Janzen, économiste en chef adjoint à la Banque Royale.

La forte croissance démographique a accentué la demande pour les logements, contribuant à faire grimper les prix dans un marché où la dette a été peu coûteuse pour les acheteurs, a observé Nathan Janzen.

Alors que l’économie s’est accélérée dans la foulée des réouvertures après la pandémie, l’inflation annuelle a dépassé 4,0 % au milieu de 2021 et a culminé à 8,1 % en juin 2022.

Dans le but de juguler l’inflation, la Banque du Canada a relevé son taux directeur, qu’elle avait réduit à presque rien au début de la pandémie. Son taux cible du financement à un jour est passé de 0,25 % au début de 2022 à 4,75 % actuellement.

Les hausses de taux par la banque centrale ont à leur tour fait grimper les taux préférentiels des grandes banques et contribué à faire grimper le coût des autres prêts.

« À mesure que ces paiements de dette augmentent, cela absorbe une part croissante des revenus après impôt des ménages et en laisse moins à dépenser pour tout le reste, a expliqué Nathan Janzen. Cela fait en quelque sorte partie du plan du point de vue de la Banque du Canada pour absorber le pouvoir d’achat et permettre à la demande (…) de ralentir jusqu’à un point où les pressions inflationnistes reviennent sous contrôle. »

Cependant, comme les taux d’intérêt mettent du temps à se frayer un chemin dans l’économie, la Banque du Canada joue « un peu à un jeu de devinettes », a estimé Nathan Janzen. Les fissures commencent à apparaître pour certains ménages, a-t-il dit, mais les hausses de taux de la banque centrale n’ont pas encore fait connaître leur plein impact.

« Il y a une répartition assez large des niveaux d’endettement, des niveaux de revenu et des niveaux d’épargne », a-t-il affirmé, ce qui signifie que les effets de taux d’intérêt plus élevés ne se feront pas sentir de manière uniforme.

Statistique Canada a signalé plus tôt ce mois-ci que le ratio du service de la dette des ménages, calculé comme le total des paiements obligatoires du principal et des intérêts sur la dette du marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages, avait été de 14,9 % au premier trimestre de 2023, contre 14,4 % au quatrième trimestre 2022.

Pas une science parfaite

David Macdonald, économiste principal au Centre canadien de politiques alternatives, a noté que pour les propriétaires ayant des hypothèques à taux fixe, l’effet serait retardé jusqu’au renouvellement de leur prêt. Pendant ce temps, les acheteurs potentiels ressentent aujourd’hui le pincement des hausses de taux, ce qui entraîne un ralentissement des nouveaux prêts hypothécaires.

Mais ce n’est pas une science parfaite. Parce que les prix des maisons ne baissent pas suffisamment pour contrebalancer les hausses de taux d’intérêt, le coût plus élevé du logement dans l’ensemble peut en fait contribuer à l’inflation, a souligné David Macdonald. Et bien que des taux plus élevés pèsent sur certains secteurs de l’économie, ils contribuent également à la baisse de la construction de maisons neuves dans un contexte de crise du logement, a-t-il ajouté.

« L’idée que nous peaufinons quelque chose dans l’économie avec un retard de deux ans semble presque risible », a fait valoir David Macdonald.

La banque centrale tente d’éviter un « ralentissement du style des années 1980 », a observé Nathan Janzen, en référence à une période où les hausses spectaculaires des taux d’intérêt ont pesé lourdement sur l’économie.

La Banque Royale s’attend actuellement à un léger ralentissement, a indiqué Nathan Janzen, notant que le système financier canadien est solide et sain. Et même si davantage de Canadiens accuseront du retard dans le remboursement de leurs dettes, un récent rapport de la Royale indique que la plupart des ménages s’en sortiront.

Maria Solovieva, de la TD, a souligné que le marché du travail s’était révélé résilient jusqu’à maintenant, et a dit croire que le pays pouvait éviter un choc majeur.

« Cela ne veut pas dire que certains Canadiens n’éprouveront pas des difficultés », a-t-elle prévenu.

Au fil du temps, les Canadiens ajusteront leurs comportements et, dans de nombreux cas, prolongeront la durée de leurs dettes, ce qui pèsera sur la consommation et la croissance à plus long terme. « Ce sera un processus graduel », a expliqué Maria Solovieva.

David Macdonald a indiqué ne pas s’attendre à voir d’énormes pics de défauts de paiement ou de faillites comme ceux qui ont été observés pendant la crise financière, mais a ajouté que « nous devrions être raisonnablement inquiets ».

« Le plus gros problème n’est pas tant de voir tout le monde faire faillite, le plus gros problème est que tout le monde paie tellement d’intérêts que personne ne dépense d’argent pour autre chose, et qu’on voit un impact important sur la croissance économique, a-t-il affirmé. C’est, à mon avis, le vrai danger. »

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La pandémie pourrait laisser des « cicatrices », prévient la Banque du Canada https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-pandemie-pourrait-laisser-des-cicatrices-previent-la-banque-du-canada/ Thu, 12 Nov 2020 22:03:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76438 La première sous-gouverneure de la Banque du Canada a prévenu jeudi que les « cicatrices » économiques de la pandémie de COVID-19 pourraient devenir permanentes sans les efforts concertés des Canadiens de tous les secteurs de la société.

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Carolyn Wilkins, qui doit quitter son poste le 9 décembre, s’est dite consciente que la pandémie restait une inquiétude importante dans la vie quotidienne des gouvernements et des politiciens, mais elle les a exhortés à débattre davantage au sujet de la reprise postpandémique.

Dans un discours destiné à l’École Munk des affaires internationales et politiques publiques, Carolyn Wilkins a indiqué que la reprise économique semblait inégale et que, même si la numérisation était très susceptible d’améliorer la compétitivité, il fallait reconnaître que certaines personnes et certains emplois allaient être laissés pour compte.

Selon elle, les Canadiens devraient rejeter l’idée que les objectifs économiques doivent avoir préséance sur les objectifs sociaux. À cet égard, elle a notamment évoqué le système des garderies du Québec, « un excellent exemple de politique publique qui conjugue bien les visées sociales et économiques », grâce auquel les familles ont été soutenues et un plus grand nombre de femmes a pu rejoindre le marché du travail.

Carolyn Wilkins a suggéré que le Canada pourrait être plus résilient grâce à des politiques qui favorisent le financement par actions plutôt que le financement par emprunt pour encourager la création et la croissance des entreprises.

La première sous-gouverneure croit qu’il faut lutter contre l’idée reçue voulant que l’économie soit un problème du secteur public. Les investissements du secteur privé dans des projets qui favorisent la croissance, comme la technologie verte, sont importants à plus long terme.

« Je suis bien consciente que je propose, en quelque sorte, d’explorer la face cachée de la lune, soit la vie après la pandémie, alors que les choses restent difficiles ici sur Terre », a affirmé Carolyn Wilkins dans le texte de son discours.

« La pandémie a compromis la capacité du Canada, et d’autres pays partout dans le monde, à générer une activité économique durable. Nous devons viser plus haut pour aider les entreprises à créer de bons emplois et faciliter la gestion du lourd fardeau de la dette. »

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La reprise n’est pas un sprint, mais un marathon, dit Tiff Macklem https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-reprise-nest-pas-un-sprint-mais-un-marathon-dit-tiff-macklem/ Tue, 03 Nov 2020 15:04:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76258 Un rebond économique qui laisse derrière lui une partie de la main-d’œuvre canadienne à court terme pourrait finir par compromettre la reprise post-pandémique à plus long terme, estime le grand patron de la Banque du Canada.

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Selon le gouverneur Tiff Macklem, la pandémie a accentué les divisions dans le pays, et la situation pourrait s’aggraver davantage si la bonne réponse n’est pas mise en place.

Plus les personnes touchées par la pandémie seront longtemps sans emploi, plus il leur sera difficile de trouver un nouvel emploi, et plus elles seront susceptibles de renoncer à chercher du travail, a-t-il expliqué.

Les effets combinés sur les travailleurs et les entreprises pourraient peser sur l’économie et nuire même à ceux qui se s’en sortent relativement bien.

C’est pourquoi Tiff Macklem a récemment parlé d’inégalités, et pourquoi il juge que la banque centrale devrait insister sur cet argument.

« Notre mandat est de soutenir le bien-être économique et financier des Canadiens. Il n’est pas question de certains Canadiens, mais de tous les Canadiens », a-t-il affirmé lors d’une vidéoconférence depuis son bureau.

« Ce que nous observons actuellement, à cause de cette pandémie, ce sont des divisions croissantes. »

Le niveau d’emploi des travailleurs à faibles salaires est encore inférieur d’environ 20 % à celui d’avant la pandémie, a noté Tiff Macklem, tandis que d’autres travailleurs à revenus plus élevés ont récupéré les pertes d’emplois du printemps.

Les secteurs où les services sont plus importants, comme ceux de la restauration et de l’hébergement, sont à la traîne, car les restrictions limitent le nombre de clients et les consommateurs restent à la maison.

La reprise n’est pas un sprint, mais un marathon, a fait valoir Tiff Macklem à La Presse Canadienne cette semaine, quelques heures après que la banque eut indiqué qu’il faudrait attendre 2022 pour que l’économie revienne à ses niveaux d’avant la pandémie, avec les cicatrices causées par les fermetures d’entreprises et par les travailleurs au chômage qui mettent encore plus de temps à guérir.

« Il ne sera pas possible de récupérer complètement l’économie tant que nous n’aurons pas un vaccin, mais nous voulons essayer de réduire les effets négatifs », a-t-il affirmé.

« Une fois qu’il y a un vaccin, nous voudrons nous assurer de retrouver notre plein potentiel. »

Tiff Macklem a pris les rênes de la banque centrale en juin. Il avait été le numéro deux de la banque lors de la dernière crise économique, il y a dix ans.

L’une des principales fonctions de la banque est de maintenir l’inflation à un niveau modéré, ce qu’elle fait en contrôlant son taux d’intérêt directeur. Plus le taux d’intérêt est bas, plus il est intéressant d’emprunter, d’investir et de dépenser.

Tiff Macklem a hérité d’un taux directeur réduit à 0,25 % à son arrivée, qui, selon lui, est le plus faible taux possible. Il ne s’attend pas à devoir le modifier d’ici 2023, afin que les ménages se sentent à l’aise de dépenser.

Il a supervisé l’incursion de la banque dans « l’assouplissement quantitatif », qui est un moyen pour les banques centrales d’injecter de l’argent dans l’économie, et d’acheter d’importants montants de dette fédérale pour réduire les coûts d’emprunt pour le gouvernement.

Cela l’a mis sur la sellette politique, les conservateurs sur la colline parlementaire ayant prévenu la banque de ne pas se montrer trop amicale avec les libéraux et de ne pas donner l’impression de vouloir que les Canadiens s’endettent pour financer la reprise.

Tiff Macklem assure que la banque agit indépendamment de tout ce que le gouvernement pourrait vouloir et que ses actions ont plutôt à voir avec son mandat de maintenir l’inflation annuelle le plus près possible de sa cible de 2,0 %. L’inflation est actuellement proche de zéro en raison de la pandémie.

« Nous avons beaucoup de Canadiens au chômage. Cela exerce une pression à la baisse sur l’inflation. Nous devons donc mettre beaucoup de stimulants monétaires dans le système pour atteindre notre objectif », a-t-il exposé.

« Je ne veux pas prétendre qu’il n’y a pas de décisions difficiles à prendre, mais notre objectif est clair. »

Vers la fin de l’entrevue, Tiff Macklem a pris une grande respiration pour réfléchir à une dernière question, qu’il a répétée à voix haute: « Comment je vais? »

Il a parlé de prendre l’air, de bien manger et de dormir suffisamment. Il a dit s’ennuyer de parler à ses collègues en personne et craindre que la banque ne perde une part de sa créativité dans ses réflexions si ses membres ne sont pas dans la même pièce, partageant leurs pensées et leurs idées.

« Nous devons nous protéger contre cela », dit-il.

Puis, il évoque l’incertitude qui pèse sur les ménages canadiens: les parents dont les enfants pourraient être à l’école un jour et à la maison un autre, ou d’autres qui ont des parents âgés qui ont besoin d’aide pour se procurer des produits essentiels en magasins.

Chaque Canadien doit jongler avec des demandes extraordinaires, dit-il, et personne ne sait comment cette pandémie va se résoudre. Cela engendre de l’anxiété.

« J’ai acquis beaucoup d’expérience, en particulier lors de la crise financière de 2008-2009. Cette crise est très différente. Mais vous savez, ce sentiment qui noue l’estomac n’est pas si différent », dit-il.

« Certaines des leçons de cette crise, et aussi certaines des choses que nous avons faites et qui n’étaient pas assez efficaces, je pense, sont très utiles pour affronter cette pandémie. »

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Les femmes et les jeunes plus durement touchés par la pandémie, dit Tiff Macklem https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-femmes-et-les-jeunes-plus-durement-touches-par-la-pandemie-dit-tiff-macklem/ Fri, 11 Sep 2020 12:36:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75077 Cela représente un risque pour la reprise économique.

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Le gouverneur de la Banque du Canada a prévenu jeudi que le plus lent retour à la normale auquel sont confrontés les femmes, les jeunes et les travailleurs à faible salaire pourrait constituer une menace pour la reprise économique plus large après la pandémie de COVID-19.

Selon Tiff Macklem, les récessions inégales qui affectent davantage certains travailleurs et secteurs que d’autres ont tendance à être plus longues et à laisser des marques plus profondes sur le marché du travail.

Dans le texte d’un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Canada, le gouverneur souligne que les femmes et les jeunes sont plus susceptibles d’avoir été licenciés de façon permanente en raison de la pandémie.

Mais les personnes licenciées mettent en moyenne deux fois plus de temps à retrouver du travail que les personnes mises à pied temporairement, a souligné Tiff Macklem, ce qui risque de nuire à long terme à leurs perspectives d’emploi et de réduire durablement leurs revenus de façon durable, en particulier pour les jeunes.

Tiff Macklem a assuré que la banque centrale faisait tout ce qu’elle peut pour soutenir la croissance et remettre les gens au travail.

Il a ajouté que remettre le retour au travail était le meilleur moyen d’améliorer les résultats économiques au fil du temps, notant que des conséquences inégales pour certains pouvaient se traduire par de mauvais résultats pour tout le monde.

« Œuvrer pour l’égalité des chances est tout simplement la bonne chose à faire. C’est aussi bon pour la croissance. La perte d’emplois chez les femmes, les jeunes et les petits salariés est un problème pour nous tous », est-il écrit dans le texte de son discours.

« Si ces travailleurs en venaient à se décourager et à quitter la population active, ou encore s’ils perdaient des compétences précieuses au fil du temps, leur participation réduite à l’activité économique affaiblirait notre potentiel de croissance. Et le niveau de vie de tout le monde s’en trouverait rabaissé. »

Faible taux directeur au moins jusqu’en 2022

Le discours a offert plus de détails au sujet du processus de réflexion qui a précédé la décision du conseil de direction de la banque centrale annoncée mercredi, qui a vu le taux d’intérêt directeur être reconduit à 0,25 %.

Le taux ne s’éloignera pas davantage de zéro tant qu’une reprise ne sera pas bien amorcée et que l’inflation reviendra durablement à la cible de 2 % de la banque. Même si Tiff Macklem n’a pas donné d’échéancier à ce sujet dans son discours, les experts s’attendent à ce que le taux reste au même niveau jusqu’à la fin de 2022 ou même jusqu’en 2023.

Le gouverneur a également indiqué que le programme d’achat d’obligations de la banque serait ajusté au besoin pour fournir une relance monétaire ajustée aux besoins de l’économie.

Tiff Macklem a ajouté que la banque étudiait dans quelle mesure cet outil politique non conventionnel affectait les inégalités.

Les employés à faibles salaires et les femmes ont été parmi les plus durement touchés lorsque les confinements en mars et en avril ont entraîné la perte de trois millions d’emplois et la réduction des heures de travail pour 2,5 millions d’autres travailleurs. Le taux de chômage, qui se trouvait à un creux de quatre décennies, a grimpé à un sommet historique.

Le pays a récupéré près de deux millions des emplois perdus, mais la cadence des gains pour les femmes, les jeunes, les autochtones et les travailleurs de diverses communautés n’a pas enregistré un rebond aussi important.

La baisse mondiale des prix du pétrole continuera de nuire au secteur des ressources, a ajouté Tiff Macklem. Or, ce secteur a été une source importante d’emplois dans de nombreuses régions du pays et a contribué à l’augmentation des revenus.

« Nous sommes conscients que la politique monétaire est un instrument de grande portée macroéconomique qui ne peut cibler des secteurs ou des groupes de travailleurs spécifiques. Mais la croissance et la façon dont elle est partagée ne sont pas indépendantes », a affirmé le gouverneur dans son discours.

« Plus la reprise est forte et durable, plus les opportunités sont nombreuses pour tout le monde. Et plus les opportunités sont nombreuses pour tout le monde, plus la reprise est forte, et plus la croissance est durable. »

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Quelles seront les conséquences du coronavirus? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/quelles-seront-les-consequences-du-coronavirus/ Tue, 19 May 2020 11:45:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=66414 CIBC prédit la situation après crise en se basant sur les données historiques et les mesures prises pendant la pandémie.

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Même si le déconfinement commence gentiment, la situation mettra du temps à revenir à la normale, prévoit une analyse économie réalisée par deux experts de CIBC. Il est ainsi difficile d’imaginer de grands rassemblements et certains secteurs comme les croisiéristes et les maisons de retraite pourraient faire face à des problèmes de réputation persistants. D’autres secteurs comme les sociétés pétrolières ou les transporteurs aériens ont subi une telle perte de demande qu’une remontée, même respectable prendra beaucoup de temps.

Mais même sans regarder des secteurs en particulier, les économies du monde auront du mal « à retrouver le niveau de PIB réel que la tendance de la croissance antérieure avait laissé présager », peut-on lire dans l’analyse.

Ainsi le PIB réel au quatrième trimestre de 2021 devrait être environ 2 % inférieur aux prévisions d’avant pandémie, assurent les experts de la CIBC.

Cette situation est toutefois assez commune après les chocs économiques. Ainsi, c’était déjà le cas après la crise de 2008-2009. Bien que l’insuffisance de croissance à l’époque s’expliquait notamment par le vieillissement de la population, on pourrait voir un phénomène analogue après la crise actuelle.

Cette fois, le marché de l’emploi pourrait souffrir de ce que les économistes appellent l’ « hystérèse », une situation où les gens au chômage perdent leurs compétences, décident de prendre une retraite plus hâtive ou sont forcés d’accepter un poste qui fait moins appel à leurs forces et entraîner une production horaire plus basse. Toutefois, la durée assez courte de chômage imposée par la pandémie pourrait atténuer certains de ces effets.

Diminution des mesures de stimulation

Les entreprises et ménages qui ont reçu de l’aide du gouvernement devraient être mieux placés pour la reprise. Ils pourront recommencer, respectivement, à dépenser et embaucher. Mais l’on peut se demander quelles seront les répercussions de ces mesures à moyen terme.

La dernière fois que des mesures massives ont été prises aux États-Unis, soit pendant le premier mandat de président Barack Obama, Washington était rapidement revenu à des contraintes budgétaires comme les États locaux, ce qui a eu un effet négatif prolongé sur la croissance.

Le Canada acceptera-t-il de ne pas réagir trop vite? Le déficit du Canada devrait atteindre près de 200 milliards de dollars (G$), soit 8,5 % du PIB. Ces bilans rouges pourraient en inquiéter plus d’un…

Toutefois, le Canada a déjà connu de tels ratios déficits/PIB, notamment après sa participation aux guerres mondiales, rappellent les experts de CIBC. Selon eux, la vie après le choc du coronavirus devrait réduire fortement les déficits sans avoir à recourir à des contraintes budgétaires actives. Ainsi la remontée de l’emploi fera baisser les prestations d’assurance-chômage.

« Même en supposant un déficit de 200 G$ cette année et, arbitrairement, un déficit additionnel de 100 G$ en 2021, la situation demeurerait gérable par rapport aux décennies passées », écrivent les deux experts.

Une baisse du prix de l’immobilier

De nombreux facteurs dépendant de la pandémie devraient avoir un effet à la baisse sur les prix de l’immobilier. Pour des raisons évidentes, comme la fermeture des frontières, on peut s’attendre à une baisse de l’immigration. Les immigrants ont été particulièrement importants sur les marchés locatifs, leur absence aura donc un gros impact.

On peut également s’attendre à ce que les nouveaux diplômés, dont les perspectives d’emploi ont été retardées, restent plus longtemps dans la maison familiale.

Ayant investi dans l’infrastructure nécessaire pour permettre le travail à domicile, il y a fort à parier que certains employeurs choisissent de recourir davantage à cette option. Finalement, le magasinage en ligne sera certainement néfaste aux centres d’achats et aux commerces de détail ayant pignon sur rue. On peut s’attendre à une vague de fermeture au sortir de cette récession. Et il faudra du temps avant que ces locaux vacants soient de nouveau occupés.

Ces différents éléments devraient avoir un impact sur la baisse à moyen terme sur les prix de l’immobilier.

Un impact sur les salaires et la chaîne d’approvisionnement

Il est possible que la forte capacité excédentaire sur le marché du travail exerce une pression à la baisse sur l’inflation des salaires. Cette nouvelle est particulièrement néfaste pour les nouveaux diplômés, car cela pourrait avoir des conséquences durables sur l’évolution future de leurs revenus, notent les auteurs de l’analyse de CIBC.

Ils rappellent ainsi une étude qui a démontré que l’obligation de devoir commencer plus bas dans l’échelle salariale avait un impact sur le salaire moyen pendant des décennies. Ainsi, selon l’étude réalisée par Philip Oeropoulos, l’entrée sur le marché du travail durant une année typique de récession entraînait non seulement une diminution de 9 % du salaire initial, mais aussi un salaire inférieur de 4,5 % cinq ans plus tard.

Un autre effet de la pandémie et de la fermeture des frontières qui en a découlé se verra certainement sur la chaîne d’approvisionnement. Avec la crise sanitaire, il n’était pas évident de maintenir l’approvisionnement de matériel important.

On peut s’attendre à ce que les entreprises choisissent au moins deux fournisseurs dans différents pays à l’avenir pour des soucis d’efficacité.

Si certains ajustements risquent d’être difficiles et pénibles, la situation post pandémie n’est pas aussi imprévisible que ce que l’on pensait et les gouvernements devraient arriver à surmonter les différentes embûches qui se profilent.

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