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La réponse courte semble être non, d’après une étude d’iA Valeurs mobilières (IAVM), publiée en décembre, qui met en garde les conseillers contre les défauts de ce produit.

« Après quelques recherches, nous estimons que d’indiquer dans le nom de ce FNB qu’il est comme de « l’épargne à intérêt élevé » est une formulation trompeuse, car ses caractéristiques sont très différentes de celles d’un compte d’épargne à intérêt élevé traditionnel », lit-on dans la note écrite par l’équipe d’analystes de fonds d’IAVM. Celle-ci a d’ailleurs inscrit ce fonds dans sa liste de produits soumise à des restrictions.

D’abord, le fonds PSA n’a pas du tout la même protection qu’un compte à intérêt élevé offert par une institution financière traditionnelle, dont les premiers 100 000 $ sont couverts par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC).

Étant donné que Purpose n’est pas une institution de dépôt, le fonds PSA n’est pas un compte à intérêt élevé, mais bien une fiducie de fonds commun de placement (FCP).

Le fonds investit la quasi-totalité de son actif dans des comptes de dépôt à intérêt élevé auprès d’une ou de plusieurs banques et/ou caisses populaires. En novembre 2018, il détenait 43,3 % de compte de trésorerie de la Banque Nationale, 33,8 % de compte de trésorerie de la Banque Scotia et 10 % de compte de trésorerie de Banque Manuvie. La différence, 13 %, provenait de dépôt à terme de caisses populaires telles que Prospera Credit Union et First West Credit Union.

Lire le texte : S’intéresser aux FNB à intérêt élevé

Le fonctionnement de la couverture de la SADC est différent lorsqu’on compare un compte à intérêt élevé traditionnel avec le fonds PSA. Prenons le cas hypothétique de la faillite de la Banque Nationale. Si un client a 100 000 $ dans un compte à intérêt élevé offert par la Banque Nationale, ce montant serait entièrement assuré par la SADC. Or, dans le cas du fonds PSA, c’est celui-ci qui est le bénéficiaire de la couverture de 100 000 $. Comme il détenait près de 600 millions de dollars (M$) de compte de trésorerie de la Banque Nationale à la fin de novembre, si cette dernière faisait faillite, seulement 100 000 $ seraient couverts, c’est-à-dire 0,016 % de la somme, le reste étant sujet à disparaître avec la faillite. « Autant dire que la couverture de la SADC est insignifiante », écrivent les auteurs de la note.

« Si un client avait investi les mêmes 100 000 $ dans le PSA et que la Banque Nationale faisait faillite, le fonds PSA subirait une perte pratiquement équivalente à la totalité des comptes de trésorerie de la Banque Nationale, ce qui était de plus de 40 % [en novembre 2018] », lit-on dans la note.

Pour les 13 % de dépôt à terme investis dans les caisses populaires, les détenteurs de parts de PSA seraient couverts par les régimes d’assurance dépôt des provinces.

Un autre élément déplaît aux auteurs de la note : le fait que le PSA ait potentiellement des problèmes de liquidités.

Alors que les 87 % du FNB étaient constitués de dépôts bancaires qui sont immédiatement liquides, les 13 % de dépôts à terme investis dans les caisses populaires ont des échéances allant jusqu’à un an et que ces instruments n’offrent pas de liquidité immédiate. Purpose a indiqué que la plupart de ces dépôts à terme sont encaissables dans un délai de 90 à 120 jours, ce qui est toutefois très différent d’une liquidité immédiate, écrivent les auteurs.

« En cas de liquidation désordonnée de ce FNB, les 87 % investis dans les dépôts bancaires à liquidités quotidiennes seraient vendus en premier. Les dépôts à terme des caisses populaires ne seraient pas immédiatement encaissables. Des soupapes de sécurité sont en place, mais il existe un risque que ce FNB se négocie à escompte par rapport à sa valeur liquidative selon ce scénario », lit-on dans la note d’IAVM.

« Si vous avez des clients qui ont investi dans ces produits aujourd’hui qui pensent être des détenteurs de comptes à intérêt élevé [couverts par la SADC], nous pensons que vous vous trompez. Notre conseil est de sortir et d’examiner les solutions de rechange [qui offre réellement une couverture de la SADC] », concluent les auteurs de la note.