Un homme d'affaire géant rouge est au milieu de l'image. Pleins d'autres hommes d'affaires en bleu portant des pouces en l'air courent vers lui.
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Les fonds négociés en Bourse (FNB) qui vendent des options d’achat sur les actions qu’ils détiennent sont devenus parmi les produits offrant les rendements les plus élevés sur le marché canadien.

Selon un rapport de Marchés mondiaux CIBC publié en août, les FNB d’options d’achat couvertes sont « le produit de choix pour les investisseurs canadiens qui recherchent un rendement élevé – une caractéristique d’une importance capitale pour les retraités qui vivent souvent des distributions ».

Le rapport a identifié 65 FNB dont le mandat est lié à des options d’achats couvertes et dont l’actif totalise environ 12 milliards de dollars (G$). Avec des taux de distribution se situant pour la plupart dans la fourchette de 5 % à 10 %, les FNB de vente d’options d’achats couvertes offrent les rendements les plus élevés de l’univers des FNB canadiens, conclut la Banque CIBC. En tête de liste pour la période de 12 mois terminée en juillet se trouve le FNB CI Gold+ Giants Covered Call, dont le rendement est de 11,6 %.

L’acteur dominant en matière d’options d’achat couvertes est la société torontoise BMO Gestion mondiale d’actifs avec une douzaine d’inscriptions et environ 8 G$ sous gestion. Les autres principaux fournisseurs sont CI Investments de Toronto, qui gère 1,8 G$ dans neuf FNB, et Harvest Portfolios Group d’Oakville, en Ontario, qui gère 1,3 milliard de dollars (G$) dans 14 FNB.

Horizons ETFs Management (Canada), Brompton Funds et Evolve Funds Group, tous basés à Toronto, ont chacun huit FNB de vente d’options d’achat.

Les investisseurs et leurs conseillers devraient se poser trois questions principales lorsqu’ils examinent la pertinence des FNB à options d’achat couvertes, selon Paul MacDonald, directeur des placements de Harvest. Premièrement, veulent-ils être investis dans le secteur ou la stratégie sous-jacente ? Deuxièmement, ont-ils besoin d’un revenu élevé et régulier ? Et troisièmement, sont-ils prêts à renoncer à une certaine appréciation potentielle du capital ?

Si l’action augmente au-delà du prix d’exercice de l’option, celle-ci sera exercée. Si l’appréciation du capital dépasse le montant de la prime reçue par le vendeur de l’option d’achat, l’acheteur de l’option en tirera les bénéfices. Mais en cas de baisse importante du cours de l’action, le revenu de la prime compensera en partie les pertes en capital pour le vendeur de l’option.

Les émetteurs de FNB adoptent des approches différentes pour trouver un équilibre entre la génération de revenus liés à la vente d’options et le maintien d’une exposition aux actions sous-jacentes.

Les FNB BMO, par exemple, vendent généralement des options d’achat couvertes sur la moitié des actions qu’ils détiennent. À 50 %, les investisseurs peuvent encore tirer une croissance du capital des portefeuilles, assure Mark Raes, chef de produit chez BMO Gestion mondiale d’actifs Canada. « La dernière chose que l’on souhaite, c’est d’obtenir un flux de revenu important et de se rendre compte, cinq ou dix ans plus tard, que l’on a érodé son capital », a-t-il ajouté.

À cette fin, les FNB Harvest sont davantage axés sur la croissance du capital, puisqu’ils limitent la vente d’options d’achat couvertes à 33 % de chaque action détenue. « Nous voulons être dans des secteurs qui ont une croissance séculaire à long terme, mais nous voulons aussi générer des flux de trésorerie élevés, souligne Paul MacDonald. Et donc nous ne voulons pas renoncer à ce potentiel de hausse de la valeur des actions. »

Les FNB CI appliquent une touche encore plus légère à la vente d’options d’achat couvertes. Leur maximum est de 25 % de chaque action. « Nous sommes en mesure de capter environ 75 % de la hausse des marchés, tout en offrant un certain revenu et un certain degré de protection contre la baisse des marchés grâce à la prime d’option générée », rapporte Nirujan Kanagasingam, vice-président de la stratégie des FNB de CI. Contrairement à la plupart des FNB d’options d’achat couvertes, qui effectuent des distributions mensuelles, CI le fait trimestriellement.

Les FNB de Brompton adoptent une approche beaucoup plus active de la vente d’options d’achat couvertes. Bien que les entreprises ayant des limites spécifiques de vente d’options d’achat disent avoir la possibilité de procéder à des ajustements en fonction des conditions du marché, Brompton n’a pas de minimum ou de maximum.

« Nos gestionnaires de portefeuille peuvent choisir le niveau de couverture du portefeuille et le prix d’exercice, l’objectif étant d’avoir un impact positif sur les rendements totaux », commente Chris Cullen, vice-président senior de Brompton et responsable des FNB.

Par exemple, contrairement aux entreprises qui ont tendance à vendre des options d’achat dont le prix de levée est près du cours actuel de l’action, les gestionnaires de Brompton peuvent opter pour des prix d’exercice plus élevés que le cours de l’action (out of the money stike prices). « Le cours de l’action a plus de marge pour s’apprécier avant qu’il y ait un risque que l’option soit exercée », explique Chris Cullen.

Pour les FNB d’options d’achat couvertes dans leur ensemble, les actions sous-jacentes seront le principal facteur déterminant du rendement total. Les deux principaux types de mandats – marché large et secteur spécifique – sont tous deux représentés dans la gamme BMO.

Six des FNB de BMO sont également positionnés comme des stratégies géographiques à dividendes élevés, allant des marchés canadiens et américains aux marchés européens et mondiaux. Pour ces FNB axés sur le revenu, les options d’achat couvertes constituent « avant tout une stratégie de dividendes améliorée », rapporte Mark Raes de BMO. « Lorsque les fonds de dividendes peuvent vraiment être des pièces maîtresses de votre portefeuille, les options d’achat couvertes le peuvent aussi. »

Chez CI, tous les FNB d’options d’achat couvertes sont des mandats sectoriels (spécialisés dans la technologie, les soins de santé et l’énergie, entre autres) destinés à compléter des positions de base plus diversifiées.

« Ces FNB permettent aux investisseurs d’exprimer leurs points de vue et d’obtenir cette exposition ciblée à des secteurs spécifiques du marché, détaille Nirujan Kanagasingam. Et c’est aussi un excellent moyen pour les investisseurs d’accéder et de percevoir des revenus dans certains secteurs qui n’offrent pas traditionnellement des revenus élevés. »

À l’exception du Harvest Brand Leaders Plus Income ETF, les FNB d’options d’achat couvertes de Harvest sont également spécifiques à un secteur. Ces types de mandats, tels que la technologie et les soins de santé, ont tendance à générer des primes d’option plus élevées que les secteurs plus stables comme la consommation de base ou les services publics, déclare Paul MacDonald. Cette volatilité plus élevée « nous a permis de verser des flux de trésorerie mensuels plus élevés ».

Un autre avantage des options d’achat couvertes est l’efficacité fiscale, puisque le revenu des primes généré est considéré comme un gain en capital. Pour profiter pleinement de cette fiscalité avantageuse, les FNB d’options d’achat couvertes doivent être détenus dans des comptes non enregistrés. Toutefois, en raison du rendement élevé des distributions, ces FNB peuvent encore convenir aux REER et aux autres comptes enregistrés.

« Les gains en capital peuvent être très efficaces pour quelqu’un qui a besoin de liquidités dans son compte enregistré », assure Paul MacDonald.

Enfin, les FNB qui génèrent des revenus de primes d’options constituent une solution de rechange pratique – à des ratios de frais de gestion qui se situent généralement entre 70 et 100 points de base – à la propriété directe d’actions sur lesquelles des options d’achat peuvent être vendues.

« Les FNB d’options d’achat couvertes permettent aux investisseurs d’obtenir une exposition efficace aux stratégies d’options d’achat couvertes sans la complexité et le temps qu’il faut pour vendre soi-même des options d’achat », conclut Nirujan Kanagasingam.