Les Canadiens ne devraient pas tenir pour acquise l’indépendance de la Banque du Canada, affirme un rapport de l’Institut C.D.Howe, alors que les pressions qui s’exercent sur la banque centrale se multiplient.
La Banque du Canada a pour mandat d’offrir une inflation faible et stable, afin de garantir la stabilité économique au pays. À la sortie de la pandémie, quand les prix ont bondi, la politique monétaire de la banque centrale a permis un retour relativement rapide à la cible d’une inflation de 2 %.
Or, depuis la crise financière de 2008, la Banque du Canada est confrontée à une pression croissante pour inclure des objectifs politiques et fiscaux dans son mandat, observe l’Institut C.D.Howe.
« Cet élargissement de mission inclut des appels à soutenir une transition verte, à réduire les inégalités ou à poursuivre le plein emploi — des objectifs qui, bien qu’importants, peuvent entrer en conflit avec la stabilité monétaire », explique le rapport rédigé par Steve Ambler, Thorsten Koeppl et Jeremy Kronick.
Le gouvernement fédéral peut ainsi être tenté de s’appuyer sur la politique monétaire pour éviter des pressions sur sa propre politique budgétaire.
Le rapport de l’Institut C.D.Howe recommande une révision de la disposition qui permet au gouvernement fédéral de donner des directives à la Banque du Canada. Des garanties devraient être apportées quant à une utilisation rare de cette possibilité, et lorsqu’elle est utilisée, la situation problématique devrait être résolue rapidement pour éviter l’instabilité économique.
Le rapport préconise également que la Banque du Canada conserve ses bénéfices jusqu’à ce que les pertes précédentes soient entièrement récupérées, afin de garantir sa stabilité financière et opérationnelle.
Selon l’organisation, de telles mesures permettraient de préserver davantage l’indépendance de la banque centrale canadienne, et sa capacité à continuer d’offrir la stabilité économique.