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L’agitation qui a dominé les marchés des capitaux en 2022 devrait se calmer l’an prochain, estime Placements Mackenzie dans son Livre bleu sur les Perspectives pour 2023. La firme prévoit cependant un ralentissement de l’économie qui sera accompagné de nouveaux risques liés à l’inflation, au resserrement monétaire et à la géopolitique.

En effet, même si l’inflation semble avoir atteint un sommet, il ne faut pas espérer une plongée des taux d’intérêt en 2023. Au contraire, ils pourraient demeurer élevés pendant encore un certain temps avant d’atteindre le taux d’inflation cible de 2 % visé par les banques centrales, selon Mackenzie.

Les investisseurs seront amenés à se préoccuper davantage du ralentissement économique que des taux d’intérêt et de l’inflation, ce qui pourrait favoriser un retour à la normale sur le marché des taux. Le marché des actions pourrait profiter de cette impulsion pour se redresser, considère la firme.

« L’ère “Boucles d’or” des placements – où une inflation faible, un chômage faible et une croissance économique modérée empêchaient l’économie de surchauffer ou de trop se refroidir – est chose du passé, et il est clair que les pressions inflationnistes seront persistantes », explique Steve Locke, chef des placements, titres à revenu fixe et stratégies multi-actifs, Placements Mackenzie.

L’expert prévoit une volatilité accrue en raison du resserrement de la politique monétaire, des risques géopolitiques et d’un ralentissement de la croissance économique.

« Nous avons toutefois bon espoir que le pire est derrière nous sur le marché obligataire et que le marché boursier connaîtra un redressement généralisé vers la fin de l’année », dit-il.

Encore des jours difficiles pour les ménages

L’effet de la politique monétaire des banques centrales pour lutter contre l’inflation en 2022 se fera sentir en 2023. Conséquence : la hausse des taux d’intérêt continuera à peser sur les coûts d’emprunts, notamment sur les prêts hypothécaires.

« L’endettement accru des ménages a augmenté la sensibilité globale aux hausses de taux, ce qui fait que les ménages canadiens figurent parmi les plus sensibles aux taux dans le monde », souligne Steve Locke.

Atterrissage en douceur

Le ralentissement économique aura différents effets, selon que l’atterrissage se fera en douceur ou brutalement. Dans ce dernier cas, un renversement des taux directeurs est envisageable, ce qui pourrait apaiser les turbulences sur les marchés, indique Mackenzie.

À l’opposé, pour poser l’avion en douceur, le défi consistera à réduire le nombre de postes vacants, sans détruire d’emplois. « Ce scénario permet aux consommateurs de continuer à soutenir l’économie et de compenser un ralentissement », affirme Lesley Marks, cheffe des placements, actions, Placements Mackenzie.

Face à un ralentissement de la croissance économique, les marchés boursiers choisiront de privilégier une vision à long terme et de se concentrer sur le prochain cycle, estime l’experte, ce qui pourrait favoriser un redressement des actions plus tard dans l’année.

Dans ce paysage tourmenté, les risques géopolitiques ajoutent une dose d’incertitude et de volatilité. Le conflit en Ukraine risque de se prolonger de plomber l’économie européenne en 2023. Une lueur d’espoir jaillit toutefois du côté de la Chine, qui commence à assouplir ses politiques zéro COVID.

Dans ce contexte, Mackenzie recommande aux investisseurs d’adopter une approche plus défensive à l’égard des actions. La firme suggère aussi de privilégier les sociétés versant des dividendes et les sociétés de qualité supérieure qui sont moins volatiles.