Un homme d'affaire assis sur un sablier.
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La croissance économique au Canada et aux États-Unis dépassant les attentes, la Banque Scotia a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2024 pour les deux pays et a averti que les taux d’intérêt pourraient ne pas baisser avant le troisième trimestre (T3).

Dans un rapport publié le 6 février, la Banque Scotia a presque doublé sa prévision de croissance du PIB au Canada, la faisant passer de 0,5 % à 0,9 %. Aux États-Unis, la croissance en 2024 devrait atteindre 2,3 %, contre une prévision précédente de 1,3 %.

« Le scénario de la résilience se poursuit, les ménages des deux côtés de la frontière continuant à dépenser à un rythme plus élevé que prévu. L’impact des taux directeurs élevés reste moins négatif que ce que l’on craignait », explique la Banque Scotia.

La croissance du PIB américain a été « tout simplement spectaculaire », selon le rapport. Elle était de 5 % et de 3,3 % pour les troisième et quatrième trimestres de 2023, respectivement, et la Réserve fédérale d’Atlanta a suggéré une croissance de 4 % pour le premier trimestre de cette année. La croissance de l’emploi aux États-Unis a été forte, tout comme les gains salariaux, avec une croissance rapide de la productivité qui a contribué à ralentir l’inflation.

La croissance canadienne est plus forte que prévu, mais dans une moindre mesure qu’aux États-Unis. Selon la Banque Scotia, les pressions inflationnistes restent préoccupantes au Canada, avec une inflation sous-jacente proche de 4 % à la fin de 2023 et des gains salariaux robustes.

« Les révisions à la hausse de la croissance qui ne s’accompagnent pas d’un renforcement de la productivité réduiront l’offre excédentaire et les pressions désinflationnistes », souligne le rapport.

La croissance accrue a un coût inflationniste, la Banque Scotia prévoyant que la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine retarderont les réductions de taux jusqu’au troisième trimestre de cette année.

Le rapport prévoit que la Banque du Canada ajustera son taux de 5 % à 4,75 % à la fin du troisième trimestre avant d’atteindre 4,25 % à la fin de l’année. Quant au taux directeur américain, il devrait passer de 5,5 % à 5,25 % au troisième trimestre, avant de baisser encore de 75 points de base d’ici à la fin de l’année. Les deux pays devraient abaisser leurs taux d’intérêt à 3 % à la fin de 2025.

Cependant, la Banque du Canada est également sensible à la demande refoulée de logements au Canada. Les ventes de biens immobiliers résidentiels se sont accélérées, car les familles s’attendent à une baisse des coûts hypothécaires à long terme, selon le rapport. Cela pourrait exercer une pression à la hausse sur l’activité économique, ce qui pourrait amener la Banque du Canada à retarder encore davantage les réductions de taux.