Ce rendement de l’économie en a aussi incité d’autres à se demander si le plan de plusieurs milliards de dollars du gouvernement Trudeau pour stimuler les dépenses en infrastructures pour les prochaines années ne risque pas de surchauffer une économie déjà pétillante.

La semaine dernière, les plus récentes données ont montré une croissance de l’économie à un rythme annuel de 4,5 % au deuxième trimestre de 2017. Le bond plus grand qu’anticipé, alimenté par les dépenses des consommateurs, suivait une progression remarquable de 3,7 % au cours des trois premiers mois de l’année.

La croissance, établie à partir du produit intérieur brut réel, a pris les marchés par surprise et amené plusieurs experts à réviser leurs attentes concernant le moment d’une prochaine hausse du taux d’intérêt de financement à un jour par la Banque du Canada.

Ils sont désormais plus nombreux à s’attendre à ce que la prochaine hausse soit décrétée dès mercredi, et non plus tard cet automne comme plusieurs l’anticipaient il y a seulement quelques jours.

« Tout le monde était dans l’erreur par une marge considérable, cela n’arrive vraiment pas souvent », a dit Randall Bartlett, économiste en chef pour un groupe de réflexion de l’Université d’Ottawa, faisant référence aux statistiques du PIB au deuxième trimestre ayant surpassé les attentes qui se situaient à 3,7 %.

L’analyste Derek Holt, de la Banque Scotia, est parmi ceux qui ont modifié leur prévision la semaine dernière. Il a reconnu qu’une hausse du taux directeur dès mercredi n’est pas une certitude, mais a dit s’attendre à un geste de la part du gouverneur Stephen Poloz, essentiellement parce que la croissance surpasse les prévisions de la Banque du Canada depuis un bon bout de temps.

Plusieurs analystes, dont M. Bartlett, prévoient encore que M. Poloz attendra le mois d’octobre pour une éventuelle hausse afin de se donner du temps pour préparer les marchés à un autre relèvement du taux directeur.

L’économiste Krishen Rangasamy, de la Banque Nationale, affirme qu’Ottawa devrait envisager de retarder certains investissements prévus dans les infrastructures, étant donné que l’économie est plus vigoureuse que prévu, sans quoi la Banque du Canada pourrait être forcée de faire grimper ses taux de façon plus dynamique.

Au coeur de son plan pour améliorer les perspectives de l’économie à long terme, Ottawa s’est engagé à investir environ 186 milliards de dollars (G$) dans les infrastructures à travers le Canada au cours des 11 prochaines années.