Un homme d'affaire retirant un plot d'une tour.
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Selon un nouveau rapport de DBRS Morningstar, les petites banques canadiennes font face à des risques de crédit plus importants que les six grandes banques à mesure que la croissance économique ralentit et que les conditions de financement se resserrent.

L’agence de notation a déclaré que les petites et moyennes banques sont généralement moins diversifiées, tant sur le plan opérationnel que géographique, que leurs homologues du club des « six grande banques », ce qui les expose davantage à la hausse des risques de crédit.

Selon le rapport, les petites banques, parmi lesquelles la Banque Laurentienne du Canada, la Banque canadienne de l’Ouest, la Banque Manuvie du Canada, Home Trust Co., ATB Financial et la Banque Équitable, représentent environ 7,4 % de l’actif total des banques, les six grandes détenant le reste (92,6 %).

Leurs empreintes beaucoup plus petites sont plus concentrées dans des créneaux spécifiques, tels que les prêts hypothécaires résidentiels (Home Trust et Manuvie) ou les prêts commerciaux (CWB), note le rapport.

Ce degré de diversification plus faible laisse ces institutions confrontées à des risques de crédit plus élevés, indique le rapport, tout comme le fait qu’elles sont plus fortement exposées à des classes d’actifs plus risquées telles que les prêts hypothécaires résidentiels à risque et les prêts immobiliers commerciaux.

En conséquence, DBRS est d’avis que la pression du crédit sur les banques de taille moyenne « augmentera probablement davantage en raison de l’environnement économique actuel ».

En particulier, l’agence de notation a déclaré qu’elle considérait Home Trust et Equitable « comme étant plus sensibles à une correction du marché immobilier que leurs pairs ».

Outre les risques de crédit plus élevés, les petites banques sont également confrontées à des risques de financement plus élevés, les dépôts provenant de courtiers représentant une plus grande part de leur financement.

DBRS a fait remarquer que les dépôts des courtiers sont généralement plus sensibles aux taux que les dépôts des succursales.

Cela dit, le rapport indique également que les petites banques cherchent activement à diversifier leurs sources de financement et qu’elles disposent actuellement de liquidités suffisantes. Malgré leur approche de financement plus coûteuse et plus risquée, les petites banques ont généralement des marges d’intérêt nettes stables et des bénéfices constants.

En outre, la qualité du crédit est solide dans les petites banques, a déclaré DBRS : la moyenne sur deux ans des prêts douteux varie entre 0,2% et 1,3% des prêts bruts, avec des radiations minimes.

« Cela a été soutenu par de bonnes normes de souscription, la plupart des prêts étant garantis », évoque-t-on.

Leurs ratios de fonds propres dépassent également leurs minimums réglementaires, « fournissant un tampon supplémentaire pour protéger ces banques contre les pertes dans un environnement stressé », note le rapport.