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La forme et le rythme de la reprise économique au Canada dépendront en partie des dépenses de consommation. Une nouvelle étude de Statistique Canada visant à prévoir l’évolution des tendances en matière de dépenses dans les mois à venir indique que les jeunes Canadiens sont les plus susceptibles d’accroître leurs investissements par rapport à d’autres groupes démographiques.

Avec l’assouplissement progressif des mesures d’immobilisation, les dépenses de consommation reprennent ; toutefois, selon Statistique Canada, la pandémie a modifié les habitudes d’achat, et les lourdes pertes d’emploi ont limité la capacité de dépense.

« Beaucoup pourraient ne pas être en mesure de revenir à leurs habitudes de dépenses d’avant la pandémie, en raison de difficultés financières résultant de la perte d’un emploi, de la crainte d’une infection et de la peur de futurs événements indésirables », selon l’étude.

Inversement, « d’autres pourraient augmenter leurs dépenses en raison d’une demande qui n’avait pu être effectuées ».

Sur la base des résultats d’une recherche en ligne menée en juin, Statistique Canada a déclaré que les Canadiens sont susceptibles de réduire, de manière générale, leurs dépenses discrétionnaires.

« Le plus souvent, les personnes interrogées, qui s’attendent à un changement dans leurs dépenses, ont déclaré qu’elles dépenseraient moins qu’avant la pandémie », selon l’étude.

L’enquête a révélé qu’environ la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles prévoyaient de dépenser moins au restaurant ; environ un tiers d’entre elles prévoient de dépenser moins pour les loisirs, l’habillement, les divertissements et les commandes à emporter.

La plupart des personnes interrogées s’attendent à dépenser environ le même montant pour l’épicerie, mais 19 % prévoient de dépenser plus.

Dans l’ensemble, Statistique Canada constate une tendance à l’abandon des repas au restaurant et des commandes à emporter au profit de la cuisine à domicile et de l’épicerie.

L’étude révèle que les changements attendus en matière de dépenses varient en fonction de la démographie.

Par exemple, les jeunes répondants (15 à 34 ans) ont déclaré qu’ils étaient plus susceptibles d’augmenter leurs allocations pour l’épargne et l’investissement.

Plus précisément, l’étude a révélé que 24,1 % des jeunes répondants ont déclaré qu’ils s’attendaient à dépenser davantage pour investir, contre 13,3 % des personnes âgées de 35 à 54 ans et 7,5 % des personnes âgées de 55 ans et plus.

L’étude indique que « l’augmentation des dépenses prévues pour l’épargne et l’investissement chez les jeunes peut refléter des incertitudes pour l’avenir ».

Statistique Canada a également constaté que les jeunes répondants sont plus susceptibles que les autres groupes d’âge d’augmenter leurs dépenses en matière de loisirs et de divertissements – ce qui, selon l’étude, pourrait refléter à la fois un plus grand décalage lié à ce type de dépenses dans ce groupe d’âge, mais aussi une moindre inquiétude quant aux risques pour la santé de la réouverture.

Les changements prévus dans les habitudes de dépenses étaient également liés à la situation financière et à l’état de santé des répondants.

Par exemple, plus de la moitié (52 %) des personnes ayant des revenus insuffisants prévoyaient de dépenser moins pour les vêtements, et 46 % ont déclaré qu’elles dépenseraient moins pour les loisirs, selon Statistique Canada.

Dans le même temps, les répondants qui se préoccupent davantage de leur santé étaient plus susceptibles de dépenser moins dans les restaurants.